Il y a cent ans, Ollivier Fouchard aurait été un paysan breton.Comme lui, il a la constance du travail bien fait, lentement. A la façon du laboureur qui enfonce le soc de sa charrue dans la glaise, de sa gouge, l'artiste trace un chemin inspiré dans le linoléum.A l'inverse des sages photos sépia qui renvoient à un pays immobile et laborieux, la Bretagne d'Ollivier Fouchard vibre sous un flot de couleurs pleines de vie.
"Danse tant que tu peux danser !" semblent dire ses Bretonnes qui sautent dans l'espace ou qui titubent d'ivresse au sortir d'un fest-noz. Comme si elles
voulaient s'extraire de la pesanteur du quotidien.
Parce qu'elles bossent, les Bretonnes de Fouchard, faut pas croire ! Ceintes de leur tablier, Ce sont elles qui ramassent le bois, frappent le linge à grand coup de battoir, préparent le petit-déjeuner de l'homme. Avec elles, les vaches, les ânes, les chats entrent dans le cercle, comme dans une vaste communication ronde.Ollivier Fouchard l'aime, cette Bretagne d'éternité qu'il secoue avec tout l'éclat des couleurs franches. Vert, jaune, rouge, orange, bleu, noir, la palette est large, la confrontation riche et surprenante.
On sourit de cet arc-en-ciel lumineux qui renvoie aux ténèbres les méchants bulletins météo déterminés à coller à la péninsule une réputation de pays gris. On rit
franchement quand on décortique les jeux de mots qui font les titres des gravures. Ollivier Fouchard ne fait pas que déclarer sa flamme à la Bretonne et à la Bretagne, il pose aussi sur elles, à sa façon, un malicieux et chaleureux regard de Breizh...
Jérôme GAZEAU
Événements à venir :
• avril/mai 2004 :
Biennale de la Gravure au Manoir de Kérazan à Loctudy (29)
• sept/oct. 2004 :
exposition à la Maison du Patrimoine à Locarn (Carhaix) (22)
• décembre 2004 :
exposition à la Maison de la Bretagne à Paris, Bd St-Germain