La Bretagne, du temps qu'elle était Libre, était l'une des puissances les plus importantes d'Europe. Après la destruction des Etats de Bourgogne, et la mort de Charles le Téméraire, allié précieux de notre Pays, en 1477, elle accéda au rang de troisième - peut-être de quatrième - puissance européenne, immédiatement après l'Angleterre et la France. Le Duché de Bretagne, dans la littérature de l'époque, est qualifié très souvent: " La plus belle Duché de la Chrétienté". (Inscrivez cette phrase dans vos esprits, à elle seule elle vous dit ce que vous fûtes avant les invasions militaires françaises, et ce à quoi on vous a réduit après). Le Duc est donc un personnage, non pas important, mais considérable. Les archives de l'Etat Breton n'ont été détruites qu'en partie. Ce qui reste est plus qu'important. Ce qui subsiste de la période cruciale de 1514 (mort d'Anne de Bretagne) à 1533 , a certes été très largement "visité" par les Français, et très largement "édulcoré" (il ne reste aucune trace, par exemple, de la réunion des Etats à Vannes, le 4 août 1532, la date la plus funeste de notre histoire plus que millénaire), mais les documents "périphériques", lus à la lumière de l'histoire des pays qui, comme le nôtre, ont été envahis, conquis, annexés, puis baillonnés, permettent maintenant de savoir ce qui s'est réellement passé, et pourquoi la majorité des Bretons ont dû se taire après l'annexion de notre Patrie.
L'histoire devrait s'apprendre, non dans des livres - dont les auteurs se sont recopiés les uns les autres, répétant souvent des âneries, en tout cas n'ont lu nos magnifiques archives nationales que par accident - , mais dans les textes authentiques. Malheureusement, c'est impossible: la masse des archives bretonnes est telle, qu'il faudrait plusieurs vies pour les lires toutes. De surcroît, il faut savoir ou les trouver - ce qui n'est pas évident -, et les décrypter. Il arrive que les manuscrits soient quasi- illisibles (les lettres notamment, dictées à toute allure à des secrétaires qui peinent à écrire et à saisir tout ce qu'on leur dit). Enfin, il faut les interpréter. Ce qui ne clôt pas le liste des difficultés.
A ce stade de notre Itinéraire commun, j'ai décidé de mettre à votre disposition un certain nombre des textes fondamentaux de notre Histoire Nationale. Cette sélection se fera progressivement, dans un ordre qui laissera sûrement à désirer, mais qui tient au fait que je ne suis pas doué du don d'ubiquité, et que je ne peux tricher avec le temps qui m'est imparti. Cette démarche n'est pas seulement importante: elle est « indispensable » . Vous y apprendrez, peu à peu, dans des documents qui valent preuves irréfutables, "Qui vous êtes" et d' "où vous venez". Si Dieu me prête vie, celà pourra un jour constituer un recueil auquel vous pourrez vous reporter, pour comprendre quelle fut l'histoire véritable de votre Pays, et que vos ancêtres se sont battus, souvent avec férocité, pour être et pour restez libres.