Le collectif de jeunes brittophones Ai'ta s'est donné comme rôle d'inciter les élus et les administrations (SNCF, Poste,...) à remplir leurs devoirs en faveur de la langue bretonne. Aucune action d'Ai'ta n'entraîne de destruction ( «die-in» , collages) et elles sont faites en plein jour. Ils portent des tee-shirts orange pour être bien vus par tous.
Deux affaires vont venir devant les tribunaux de Rennes et de Lorient concernant des actions militantes pour la réhabilitation du breton.
Il s'agit d'autocollants posés sur des panneaux routiers pour souligner qu'ils ne sont pas bilingues.
La pose d'autocollants ou le démontage ont été considérés par des élus comme une dégradation des panneaux, alors la première peut ne pas poser de problèmes techniques.
Mais, quand les panneaux d'un nouveau rond-point à Quimper ne sont pas bilingues, c'est une rupture de la politique jusqu'à présent suivie par le Conseil général du Finistère.
Lundi 18 novembre, un jeune Fouesnantais doit se présenter devant la cour d'appel de Rennes, alors qu'il a été condamné à verser plus de 7 000 euros, sans l'avoir su, par le tribunal de Quimper. Outre 1 000 euros d'amende, il aurait du payer1 500 euros de frais de procédure et 1 690,60 euros en dommage et intérêts à la commune de Fouesnant, 2 439,84 euros à la commune de la Forêt-Fouesnant et 574,18 euros au Conseil Général du Finistère.
Des personnalités bretonnes, dont Christian Troadec, Tangi Louarn et Jean Ollivro, ont promis de venir témoigner en sa faveur, une association de soutien, «Mignoned Ai'ta» , a été créée et Skoazell Vreizh va reprendre son aide aux militants bretons inquiété par la Justice. Un rassemblement de soutien est prévu devant le cour d'appel (Parlement de Bretagne).
Pierre Maille, le président du Conseil général aurait indiqué, en substance, qu'il ne sera pas possible de faire toujours plus de choses pour le breton. Il faut, sans doute,comprendre que, face à une situation financière très tendue, certaines lignes budgétaires ont été supprimées pour ne pas en réduire d'autres, en particulier, celle du soutien à l'enseignement en breton.
Moins claire est la position des élus de Fouesnant ou de la Forêt-Fouesnant qui, au contraire, du Conseil général, pourraient étaler la dépense dans le temps en prévoyant d'installer des panneaux bilingues quand il est nécessaire d'en créer ou de remplacer. Il est possible que la disparition de subventions départementales soit à l'origine de cette abstention. Quoi qu'il en soit, on reste interrogatif sur l'ampleur des sommes réclamées et à un seul individu.
Une affaire du même genre sera jugée à Lorient le 13 décembre et concerne des autocollants apposés à l'été 2012 sur des panneaux indicateurs de la commune d'Erdeven (Morbihan). Le militant, vu en pleine action, a refusé la composition pénale proposée par le procureur au motif qu'il ne se sent pas coupable de pousser à remettre à l'honneur la langue du pays.
Selon Ai'ta, une quinzaine de militants ont été récemment convoqués dans des gendarmeries, un peu partout en Bretagne, et cela pourrait venir d'une action décidée par le ministère de l'Intérieur. Il est surprenant d'apprendre que des militants bretons puissent être épinglés individuellement pour des actions collectives. Cela rappelle furieusement la loi anti-casseurs de 1970 que François Mitterrand avait fait abolir.
Tout savoir d'Ai'ta et de son association de soutien
Site : (voir le site)
Facebook : (voir le site)
Contact : ai.ta.breizh [at] gmail.com et 06 73 37 55 08
Christian Rogel