


Comment résister à la publication d'un tel texte ? Schizophrénie, quand tu nous tiens ...
Voici le texte que Dewi a envoyé à la rédaction :Langue bretonne dans le tram : déception(s) ! 10 h 15, samedi matin. J'arrive sur la place de Strasbourg à Brest, pile à l'heure au rendez-vous fixé par le collectif Ai'ta ! Le ciel est bleu, il fait beau, la journée commence bien… Je rejoins rapidement la dizaine de militant-e-s qui attendent patiemment devant une rame du tram à l'arrêt. Première déception : le panneau vertical de l'arrêt où nous nous trouvons présente la ligne du tram tout en français. Pas tout à fait, " Place de Strasbourg " a été sous-titré " Plasenn Strasbourg ". En maigre et en italique, cela va de soi. Au revers du panneau en question, le plan complet, 100 % en français. Notre inspection citoyenne commence mal ! En fait, l'ensemble de la station où nous nous trouvons est du même acabit : le grand plan, l'écran électronique où défilent les trams en provenance, le distributeur de titres (hors service pour l'instant, mais le message qui s'affiche n'est qu'en français). En m'approchant, je me rends compte que la borne de billets est quand même trilingue : BILLETERIE – Tickets – Bilhedoù ! Idem pour les autres indications. Fort heureusement, je n'ai pas oublié de mettre mes lentilles au réveil. A ce moment précis, nous ne savons pas trop sur quel pied danser : est-ce une plaisanterie de la part des élus brestois ? Ceux-ci ont toujours répondu que " la langue bretonne sera prise en compte dans le tram ". Leur promesse est donc tenue, ah ! ah ! ah ! 11 h – Contre mauvaise fortune, bon cœur ! J'oublie un instant ma mauvaise humeur en voyant notre rame ouvrir ses portes pour nous accueillir. Y a pas à dire, c'est une belle bête ! Design et couleurs comme il faut, intérieur confortable, très propre et tout et tout. Je m'engouffre en compagnie de la foule brestoise, en me disant " Chic, là on va pas être déçus… Pour la première fois les annonces d'un transport en commun vont se faire en breton… Moment historique ! " Le chauffeur nous accueille poliment (en français), démarre un peu brusquement et nous voilà qui filons tout droit direction Jean Jaurès et Siam. Attention, premier arrêt… suspens… " Pilier Rouge " nous dit la voix grave pré-enregistrée. Et… ? Mann ebet, netra ! Bon, sûrement un oubli, ce sera pour la prochaine. " Octroi ". Ah… " Saint Martin ". A nos côtés, le journaliste d'Arvorig FM abandonne finalement son idée d'enregistrer les fameuses annonces en breton. Côté signalétique, au mieux c'est comme à l'extérieur (INTERDIT DE FUMER – No smoking area – Arabat butunat), au pire c'est tout en français. J'en ai assez vu, mes camarades aussi, terminus tout le monde descend en bas de Siam. 11 h 30 - Tiens donc, mais que voit-on là au milieu de la foule ? Le plateau de campagne de France 3 Ouest en train de donner du miel à François Cuillandre et Jean-Yves Le Drian pour une spéciale de " La voix est libre ". Par curiosité, allons-y ! Hopala mais pas si vite, malheureux que nous sommes : que n'avons-nous pas retiré nos t-shirts oranges ! Nous voilà marqués à la culotte par tout une équipe de gorilles qui nous lancent des regards patibulaires mais presque ! A peine avons-nous grimpé sur un parapet adjacent et exhibé un gwenn ha du dans l'angle des caméras que les voilà qui nous tombent dessus, nous intimant l'ordre de descendre immédiatement. Pas question ! Pendant ce temps-là, an aotrou Fañch [François Cuillandre] se lance des fleurs et rêve déjà tout haut à une deuxième ligne. Hasard chanceux, il quitte le plateau en passant juste devant nous, encadré de près par sa garde rapprochée. " Monsieur le Maire, et la place du breton dans le tram ? " Mais qui donc me parle ? a-t-il l'air de me répondre en s'éloignant à grands pas. Ultime déception ! " Quelles conclusions ? " me direz-vous. Je ne suis pas naïf. J'ai suivi avec Ai'ta ! depuis plus de deux ans le volet " langue bretonne " du tram. Je savais pertinemment qu'en dépit de notre activisme (pétition, courriers, multiples rendez-vous avec les élus et les responsables, actions de sensibilisation ou plus revendicatives…) nos demandes ne seraient que partiellement prises en compte. Nous avions même reçus plusieurs rapports de BMO sur le sujet, avec photos et commentaires à l'appui… Mais quand même, on est encore en deçà du peu qu'on attendait, et pour ma part je suis dégoûté. Que donc faut-il faire pour que nous soyons respectés, pour que notre langue soit respectée ??? Que les dirigeants parisiens de la SNCF ou La Poste s'en contrefiche du breton et refuse toute avancée, ça ne m'étonne pas. Mais là, des élus et des responsables locaux, qui ont tous l'égalité et la justice à la bouche, qu'est ce que ça peut leur foutre que le breton soit traité à parité pour une fois ? Ce n'est pas pour ce que ça coûterait, alors quoi ? Ca les rendrait malades ?!? Mais non, ils ont gâché une occasion unique de créer un outil moderne et exemplaire en la matière, alors qu'ils avaient toutes les cartes en main… La langue bretonne, ce trésor – notre trésor – a été bousillé par la République des Droits de l'Homme et ses larbins, et ça continue, on ne lui laissera pas une chance ! Et là je me dis que pour être respectés, les méthodes employées ne sont pas les bonnes… mais qui aura le courage d'aller plus loin dans la désobéissance civile, pour ne parler que de ça ? Mais j'entends déjà les réactions " Ils sont jamais contents ! " ou pire " C'est déjà pas si mal, de quoi se plaignent-ils ? " Venant de la part d'opposants ou de gens qui n'ont pas réfléchi à la question, ça ne m'étonnera pas. Mais on l'entendra également dans nos rangs, de la part de gens sensés défendre nos droits, notre langue et son avenir… Peut-être serait-il temps que ces gens-là se posent la question de savoir ce que nous voulons : que le breton subsiste symboliquement dans le paysage (et à ce moment là, comme dans le cas qui nous intéresse, une prise en compte folklorique, à minima, suffit) ? Ou alors que le breton reste une langue vivante, et pour cela utilisée dans tous les aspects du quotidien, privés et publics ? Dans ce cas là, il faudra bien que ceux qui le souhaitent puissent lire, écrire et parler breton le plus naturellement possible, sans que cela n'exige un effort militant démesuré… Force est de constater que le tramway brestois ne répond pas à ces exigences élémentaires de fonctionnalité. " Mais on a pris en compte la langue bretonne… comme promis ! Alors n'allez pas nous emmerder avec votre breton ! " br>Dewi Siberil
Commentaires (45)
Cela n\'a d\'ailleurs rien à voir avec le fait de voter PS ou UMP ou autre parti hexagonal puisque sans pression et sans une réelle implication de tous les Bretons, il n\'y a hélas aucune raison que cela ne bouge.
Par exemple quand vous lisez les réactions sur OF ou le Télégramme à propos du Tram à Brest, aucune est en rapport avec le peu de place de la langue bretonne, alors pourquoi voudriez-vous faire plaisir à une minorité ?
Le problème est simple: les Brestois se moquent de la place qu\'il a à accorder à la langue bretonne, ils se comportent comme de bons petits Français... Ils sont donc murs pour que Paris leur demande une contribution supplémentaire pour financer le grand Paris. On est Français bête ou on l\'est pas, n\'est-ce pas ?
Peut-être en effet que la "méthode" n'est pas bonne?? . . faut-il en employer d'autres? . . en tout cas, il faut insister; exiger que les élus prennent ce problème à bras le corps; que dis je le "problème"? non, la solution . .!
Dalc'hed mat ewit ar Vrezhoneg !
Pour les tags : le jour où il y aura une armée de tageurs bretons, ils devront bien prendre le breton en considération.
La France refuse très OFFICIELLEMENT de signer les textes internationnaux OBLIGATOIRE pour tous les pays membres de l'UE.
Mais avouer que l'Etat français (et ses courtisants) viole les droits des bretons, cela remet en cause beaucoup de chose!
Même les associations bretonnes ont peur de clamer la vérité, elle préfère quémander la signature de la "Charte des langues minoritaires" pour masquer la forêt!!!
Les droits de l'homme c'est fait pour les HOMMES, les bretons sont donc très OFFICIELLEMENT une AUTRE catégorie!
Au 19ème siècle, la langue danoise était considérée par les dirigeants danois comme un "baragoin" du bas peuple non éduqué.
La Prusse qui souhaitait la réunification allemande considérait le Danemark comme une province qu'il fallait ramener dans la famille... La chose ne choquait pas vraiment l'élite danoise!
Un grand penseur danois de cette période, Mr. Nicolaj Grundtvig, va redonner fièreté aux danois pour parler à nouveau leur langue et connaître et respecter leur propre culture.
Il disait cela dans une conférence en 1838 :
« Mon différend avec les Allemands tient en réalité au fait qu’ils s’obstinent à vouloir faire de moi un Allemand, faute de quoi ils me considèrent comme un imbécile. Et moi, je leur rends la monnaie de leur pièce : je ne veux être ni l’un ni l’autre… »
Si, vous remplacez le mot "allemand(s)" par le mot "Français"... Vous avez la situation de la Bretagne.
Kalon vat deoc'h!
La signalétique en breton est inutile car tout le monde lit les inscriptions en français, la langue de la Bretagne.
D\'ailleurs M. Carreta, on ne vous point entendu suite à notre dernière intervention.
Seriez-vous à court ?
private joke)
Bien sur que si c\'est utile les inscriptions en Breton puisque nous voulons les lire dans notre langue nationale. Les inscriptions en Français sont secondaires pour beaucoup de Bretons. Quand je vais au distributeur de billets de banques je n\'ai que faire de l\'interface française, j\'agis en breton avec la seule inteerface qui m\'intéresse la bretonne.
An aotrou Carrreta a zo barrek tre evit egasiñ ar vrezhonegerien. Ober a ra espress kaer evit lavarout ar c\'hontrol eus ar pezh a vez kinniget e-barzh ar pennadoù. Un egaser a-vicher eo. Paeet gant piv? Mr Carreta est très bon pour énerver les bretonnants. Il fait exprès de prendre la position opposée de celle proposée dans les articles. C\'est un emm.... de métier mais payé par qui? C\'est un provocateur!!
A quand un article de l'ABP sur les Bretons de l'Etranger
C est votre droit mais sachez que votre démarche s apparente à une soumission et à une hiérarchisation des langues, on croirait entendre la logorrhée classique de nos amis franchouillards, "nulle langue ne peut être légale du français, langue de l esprit par excellence "
Dans ce cas , à quoi bon élever vos enfants en breton, élevez les directement en français, cela leur évitera d avoir des désillusions et de ne pas en faire des citoyens de seconde zone? À moins que vous souffriez du syndrome du colonisé ? Éclairez-nous
Le SAB s'est totalement décrédibilisé dans les années 90 en sévissant à l'est de Rennes là où le breton n'a jamais été parlé. Certains des militants arrêtés à l'époque étaient des membres d'Emgann qui on fait parler d'eux par la suite avec les attentats de l'ARB et l'affaire de Quévert. A la vue du résultat ces "militants" n'ont réussi qu'à soulever la population contre eux.
Comment il sait ce que fait tout le monde en voiture? C\'est vraiment le don de généraliser en fonction de son cas personnel. Vous avez une vue misérabiliste de la culture bretonne effacée, uniquement utilisée dans le cadre familial. C\'est quelquchose qui ne peut pas durer. Pauvre français d\'abord et breton ensuite; c\'est vraiment misèrable!!!
vous n'y allez pas de mains mortes! vous êtes péremptoire et dites n'importe quoi. Seulement vous croyez réellement ce que vous écrivez ? A mon avis, je ne pense pas ou alors je vous conseille vite de combler vos lacunes par un petit travail d’introspection et surtout d'éviter de prendre pour argent comptant tout ce que dit le catéchisme républicain français.
@Mathias LF: ce n'est pas parce que on parle breton, que l'on est forcément dans la vérité ou alors SAB par le passé, et maintenant Aï'ta n'aurait aucune raison d'exister. Que font les autres bretonnants ? Ils regardent les trains passer ou pardonnez-moi l'expression crue, ils se pissent dessus car ils ont le malheur de parler une langue par définition inférieure à la langue de la lumière qui ne peut qu'être que le français ?
Si lui a envie de lire en français, d'autres ont envie de lire en breton, qu'il ne prenne donc pas son cas pour une généralité, même si il appartient à la majorité.
Son "moi je suis français" est d'ailleurs révélateur et symptomatique. Que viens faire le fait d'être "français" ... ou suédois, dans cette histoire ?
Malheureusement je crois que ce type d\\\'action va dans le sens de la prise en compte folklorique, et là dessus on ne peut pas dire que Erwann Quemeneur ait tort. Personne ne lit les panneaux en breton, tout simplement parce qu\\\'ils sont en général une traduction du français en mots incompréhensible et non le reflet de ce qui se dit en breton.
Que le breton reste une langue vivante, voilà bien l\\\'objectif, mais si elle est vivante à l\\\'heure actuelle, c\\\'est chez les vieux à la campagne, là où elle perd du terrain, là où elle voit disparaitre ses locuteurs petit à petit... Dans l\\\'indifférence quasi générale. Le breton dans le tram ne changera malheureusement rien à ça.
Une langue, pour pouvoir survivre, doit être visible et ne pas se limiter à un simple parler pour échange entre voisins, peotramant : kenavo da viken !
C\'est quand même dur de toujours devoir supporter des Carreta ou des Quémener. Qu\'ils nous laissent vivre et respirer. Bravo à Aï\'ta ! \"Aïit \'ta, Aït \'ta!\"
En même temps je les plains un peu. Quelle mentalité !
ken strizh o zamm spered poud ha toull va r...! Mantrus eo ! Bennozh deoc\'h, paotred ha merc\'hed Aï\'ta !
Dewi et Alwenn: je crois malheureusement que des moyens de promotion de la langue bretonne, il y en a pas mal, et que attire du monde, oui, et que ça ne résout rien. Le breton est toujours aussi peu et mal parlé par les apprenants.
Si les choses avancent beaucoup trop lentement, elles avancent tout de même, et tout ce qui permet de les faire avancer doit être encourager.
Entendre une voix en breton dans le tram est quelque chose d'inédit, la plupart des brestois n'entendent jamais cette langue. Plus le breton sera présent dans l'"espace public", mieux se sera.
"Le breton est toujours aussi peu et mal parlé par les apprenants."
Faut pas généraliser, les choses sont plus contrastées que cela.
Ce n'est pas en ne faisant rien que le breton va progresser non plus, donc faut savoir ce qu'on veut.
Je suis bien d'accord! Je rajouterais juste: faut pas se disperser et bien cerner les priorités.
effrayants et grotesques ces "bretons" et leur langue qui-ne-sert-à-rien. Rigidité et fermeture.
restez donc centrés sur votre péninsule, à vous regarder danser en rond
Incroyapp !
Sauf que l'aire géographique où se développe une langue n'est pas figée... A Brest vivent de nombreuses personnes originaires du Léon et même de toute la Bretagne. De nombreuses personnes y parlent breton, que ce soit leur langue maternelle où qu'il l'aient appris autrement... Et si l'on suivait votre raisonnement, il faudrait immédiatement supprimer le français de la vie publique de toute la basse Bretagne ou presque, car il n'y a avait quasiment personne à le parler il y a seulement quelques décénnies. Brezhoneg e pep lec'h e Breizh 'ta !