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- Chronique -
Les aides à la presse bretonne en 2022
Le problème de ces subventions est double. D'une part ces subventions impliquent une certaine dépendance financière de l'État qui peut se traduire au niveau éditorial et, d'autre part, des titres dont les propriétaires sont des milliardaires se retrouvent subventionnés avec nos impôts. Ainsi les titres des groupes de presse de Bernard Arnault, l'homme le plus riche du monde en 2023 selon le magazine Challenge : Aujourd’hui la France, Le Parisien, Les Échos, sont subventionnés !
Par Philippe Argouarch pour ABP le 11/01/24 15:27

Les aides à la presse sont publiées par le ministère de la Culture mais avec en général deux ans de retard. Les dernières publiées sont celles de l'année 2022 publiées en septembre 2023.

Le problème de ces subventions est double. D'une part ces subventions impliquent une certaine dépendance financière vis-à-vis de l'État qui peut se traduire au niveau éditorial et, d'autre part, des titres dont les propriétaires sont des milliardaires se retrouvent subventionnés avec nos impôts. Ainsi les titres des groupes de presse de Bernard Arnault, l'homme le plus riche du monde en 2023 selon le magazine Challenge : Aujourd’hui, Le Parisien, Les Échos, sont subventionnés ! Aujourd'hui la France est même très loin en tête.

2 centime du numéro subventionné soit 4 millions annuel selon le rédacteur en chef de Ouest-France Cyril Petit sur Linkedin.

Il s'agit d'aides à la presse écrite uniquement, les pure players internet, dit webmedia, ne sont pas aidés malgré l'interpellation régulière de l'État par Médiapart. Le seul webmédia, aidé en Bretagne, l'est par la Région. Il s'agit de KUB Kultur Bretagne à raison d'environ 200 000 euros par an. Et pourquoi eux et pas les autres ? L'entrée pour l'association Creative Breizh qui gère KUB et les montants de la subvention ne sont plus dans la liste des subventions publiée par la Région https://data.bretagne.bzh/explore/dataset/subventions_attribuees_scdl0/table/?disjunctive.programme_code&refine.dateconvention=2022&sort=montant .

Ce dossier est problématique pour plusieurs raisons : le cumul de toutes les subventions depuis 2014 dans un seul fichier Excel est absurde. Des disparitions soudaines d'entrées vraiment problématiques. Publier les choses année par année comme le fait le ministère de la Culture serait trop simple sans doute.

La plus grosse subvention d'État pour 2022 en Bretagne revient comme d'habitude à Ouest-France avec 2 003 382 euros pour 222 193 126 exemplaires par an, ce qui fait moins d'un centime par numéro. Par contre, dans un message posté sur linkedin la semaine dernière qui annonce que ce journal passera à 1,35 euros l'exemplaire, une augmentation de 5 centimes, Cyril Petit, rédacteur en chef délégué du quotidien, écrit dans son tableau que le montant total des subventions est de 2 centimes par exemplaire, ce qui représente avec 222 193 126 exemplaires un montant de 4 443 862 euros de subventions. Le double de ce qui est annoncé par le ministère de la Culture. Le dossier du Ministère le place en 8e position dans le classement national derrière l'Humanité (ah ! le syndicat de la presse...) En tête du classement en France : Aujourd'hui en France avec 12 millions d'euros de subventions, suivi du Figaro avec 5,89 millions, très loin derrière.

En 2e position, en Bretagne, vient Presse Océan, aussi du groupe Ouest-France, avec 1,3 million d'euros de subventions. Le Télégramme est en 3e position en Bretagne et en 17e au niveau national.

Loin derrière arrivent Paysan breton avec 25 000€, le mensuel BRETONS avec 20 408 €, LE TREGOR avec 12 715 €, LE POHER avec 6368 € euros. Le Peuple Breton reçoit 4084 euros, 1000 fois moins que Ouest-France.

Le seul journal en breton, l'hebdomadaire YA! reçoit 4190 euros grâce au décret n° 2004-1312 du 26 novembre 2004 qui a ouvert les subventions aux titres de la presse hebdomadaire régionale rédigés dans une langue régionale.

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logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 1 commentaires
Jean-Louis Pressensé Le Mardi 16 janvier 2024 11:03
Si Rachida ne faisait qu'une chose intelligente à la tête de la Culture, ce serait de supprimer toute aide à la presse, cette aide qui tient les medias en chaîne... Je ne comprends même pas que Le Peuple ne refuse pas cette aumône !
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