Alors que le CPE a été retiré sous la pression du mouvement social, la façon de concilier développement économique et cohésion sociale à l’heure de la mondialisation est posée.
Il est intéressant de regarder comment les territoires dynamiques d’Europe comme la Bavière, la Catalogne, l’Irlande, l’Écosse ou le Danemark… ont réussi leurs mutations face à la globalisation et comment la cohésion territoriale, la cohésion économique et la cohésion sociale sont intimement liées.
Leur nouveau contrat social s’est appuyé sur une véritable identité historique, géographique, sociale et culturelle garante du sentiment d’appartenance à un territoire de ses habitants et donc garante de la mobilisation de touts ses acteurs autour d’un projet de développement partagé.
La Bretagne de par ses caractéristiques (forte identité, solidarité, renommée internationale, qualité de sa main d’œuvre et de son enseignement, sa recherche, son ouverture sur le monde…) peut à nouveau profiter de cette mobilisation collective, déjà expérimentée avec succès dans les années 60 avec le CELIB.
Deux évènements rapportés récemment dans les colonnes de votre journal sont venus confirmer une nouvelle fois que la dynamique de développement économique de la Loire Atlantique serait encore plus forte dans le cadre d’une Bretagne réunie et donc que la population toute entière serait gagnante avec la réunification de la Bretagne.
Le nouveau président de l’association Produit en Bretagne est le directeur des Salines de Guérande. Tout un symbole !
Produit en Bretagne est une association qui regroupe 175 entreprises fortes de 100 000 salariés. Cette association a pu rapidement se développer car le seul fait d’apposer son logo sur le produit dope les ventes car le consommateur peut repérer immédiatement l’origine du produit. Et en achetant ce produit on accède un peu à ce que représente la Bretagne et aux qualités qui y sont associées.
En serait-il de même avec une association «Produit dans les Pays de la Loire» ?
On voit ici tout l’intérêt pour les entreprises de Loire Atlantique d’être situées par le consommateur dans une région à forte identité, connue au niveau national et international.
C’est justement cette réflexion qui a été proposée au cours de la conférence-débat organisée dans le cadre de la Foire Exposition de Vallet sur le thème : « le muscadet le vin breton du Val de Loire » . La démonstration a été faite que face au vin du nouveau monde qui s’appuient sur une identification lié à un cépage, les vins de France devaient eux s’appuyer sur le terroir (leur histoire, leur géographie, leur culture, leurs habitants…). Pour les vins de Nantes, jouer la carte Bretagne dans le cadre du Val de Loire est un plus indéniable pour reconquérir leur marché domestique naturel, développer de nouveaux marchés y compris internationaux et se distinguer des concurrents directs.
Ces deux faits rapidement rapportés viennent corroborer la simple étude des noms des entreprises de Loire Atlantique quand celles-ci veulent dans leur nom intégrer un identifiant territorial. Ainsi le terme Pays de la Loire est très marginal alors que les termes Armor ou Bretagne apparaissent beaucoup plus fréquemment.
Pour conclure, cette actualité vient donc tordre définitivement le coup à une _expression inventée par les promoteurs des Pays de la Loire pour vendre cette création artificielle et purement administrative : « les habitants de Loire Atlantique sont Bretons de cœur, mais de raison (économique) ils acceptent la nouvelle région » .
On peut aujourd’hui retourner cet argument : la réunification de la Bretagne est une revendication du cœur et de la raison et c’est pourquoi les habitants de Loire Atlantique se prononcent (entre 2/3 et ¾) au travers des sondages pour la réunification.
Jean-Yves BOURRIAU, président de Bretagne Réunie