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- Communiqué de presse -
Léonie Brunel, de Augan. “Chanter de vraies chansons”
Férue de chants traditionnels depuis l’enfance, Léonie Brunel connaît d’innombrables chansons. Elle les a apprises et partagées, sa vie entière, avec amour et générosité. Elle a chanté pour ses amis, des publics variés, dans les festivals de chants et, aujourd’hui,...
Par pour Le blog de paul Molac le 29/06/18 21:41

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Férue de chants traditionnels depuis l’enfance, Léonie Brunel connaît d’innombrables chansons. Elle les a apprises et partagées, sa vie entière, avec amour et générosité. Elle a chanté pour ses amis, des publics variés, dans les festivals de chants et, aujourd’hui, dans un CD coédité par Dastum et L’Épille.

« Nous apprenions les chansons entre amies »

« Je suis née en 1928, à Augan, dans une famille de paysans. À l’époque, mes parents avaient une ferme qui appartenait au château du Lémo, à Augan. Ils étaient métayers et donnaient la moitié de tout ce qu’ils produisaient aux nobles. Puis cela a changé. » Léonie se souvient de la grande ferme, avec vaches, cochons, moutons… « Je chantais quand on allait garder les vaches avec les copines. Mon père chantait aussi un peu, mais pas ma mère. Nous apprenions les chansons entre amies. » La diffusion des chansons se fait par le bouche-à-oreille : Léonie écoute, répète, retient et chante à son tour.

Lorsqu’elle a 18 ans, la jeune femme quitte la ferme et se fait embaucher, à la journée, selon les besoins dans tous les châteaux d’Augan. « Il y a beaucoup de châteaux à Augan ! » Puis elle devient cuisinière à la cantine municipale. Les 10 premières années, elle prépare la soupe des enfants, qu’ils complètent avec un casse-croûte rapporté de chez eux. Les 20 suivantes, après un déménagement de la cantine, elle s’occupe de tout le repas, qu’elle concocte avec amour. « Si j’avais autant de billets de 1000 € que j’ai fait de soupes, je serais bien plus riche ! », dit-elle avec malice. Léonie aime les bons mots autant que les bons plats.

« À 90 ans, j’en ai fait des tours ! »

À l’Ehpad Saint-Antoine où elle réside depuis deux ans, elle est, de sa propre confession et de l’aveu complice des soignants, « toujours à raconter des histoires, des devinettes ou à pousser la chansonnette ». Il suffit qu’un mot ou une situation l’inspire et elle partage avec qui l’entoure quelques notes, un refrain ou une expression cocasse dont elle a le secret.

Elle aime raconter les anecdotes de sa jeunesse. « À 90 ans, j’en ai fait des tours ! » Elle se rappelle notamment les battages. « On travaillait dur toute la journée, et le soir, on chantait et on dansait. Quand on avait fini, on s’en allait en chantant. » Elle fredonne : « D’un village à l’autre, d’une ferme à l’autre… » Puis elle poursuit le récit de ce souvenir : « Des fois, on allait à la porte des gens qui n’avaient pas travaillé et on chantait : “Réveillez-vous feignants, pour voir les passants… » On a fait les 400 coups, ah dame oui ! On chantait et on prenait du plaisir !” »

Le chant, c’est du sérieux

Léonie a toujours aimé les chants traditionnels et n’y a jamais dérogé. Aucune infidélité, en 80 ans de chants, à la chanson contemporaine. « Au moins, les vieilles chansons racontent des histoires, par exemple celle d’un jeune homme qui va voir une jeune fille, il est bien ou mal reçu… Aujourd’hui, elles n’ont pas de sens ! » Elle cite la chanson Les Gars de Campénia, qui raconte comment les jeunes hommes de Campénéac entreprennent d’aller séduire les filles d’Augan et se retrouvent privés de leurs galicelles (habits).

Un autre sujet sur lequel Léonie ne plaisante pas, c’est sur celui de la transmission. Elle a animé de nombreux stages pour apprendre aux gens à chanter les chants traditionnels et confesse être particulièrement exigeante avec ses élèves. « Ça ne s’apprend pas comme ça ! Il faut du temps pour retenir les paroles, l’air, que l’accent soit bon… Si ça n’allait pas, je faisais recommencer, juste qu’à ce que ce soit juste. Quand j’entends des chants déformés, ça me fait mal au cœur, car c’est les gâcher. Faire ce CD, c’est aussi une occasion que ça n’est pas. »

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Chanter, un état d’esprit

Léonie chante lors de fêtes, en public. « Pour amuser les autres, je suis toujours prête. J’aime les chansons en reprise, où les gens répondent. » Elle amuse, mais elle donne aussi. Quand elle était enfant, ses voisins se rassemblaient et allaient chanter, de porte en porte, la Passion du Christ. On les remerciait alors en leur donnant des œufs. 50 ans plus tard, elle avait remis la coutume au goût du jour, à ceci près que ce n’étaient plus des œufs qui étaient donnés, mais de l’argent et que celui-ci était reversé comme don aux associations pour les enfants malades. « Quand on avait fini la chanson, on buvait parfois un coup. Puis on repartait dans le noir en chantant un dernier couplet. »

Elle évoque avec émotion et plaisir ses venues à Bovel, notamment pour la fête du chant. « C’est mon coin de chant à moi, ce sont des amis, qui viennent me voir tout le temps, des personnes formidables. Je ne les abandonne pas, ils sont avec moi », dit-elle en montrant le cadre photo où ils sont réunis et avec lequel elle prend la pose.

Des histoires, des chansons, des chansons qui racontent des histoires, Léonie en a à foison. « Je ne peux pas tout vous raconter, on en aurait pour 8 jours ! »

Où trouver son CD ?

Léonie Brunel, chanteuse du pays de Ploërmel, coédition Dastum/L’Epille. CD 29 titres, livret de 72 pages. Distribution par Coop Breizh. En vente aussi par correspondance chez Dastum sur le site www.dastum.bzh.Ce communiqué est paru sur Le blog de paul Molac