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“Tirante el Blanco”. Éd. en castillan ; 1511. Frontispice.
“Tirante el Blanco”. Éd. en castillan ; 1511. Frontispice.
- Présentation de livre -
Le roman Tirant le Blanc sera à nouveau disponible en librairie dans six mois
Alors que se prépare très activement le prochain congrès de la Société internationale arthurienne (qui aura lieu à Rennes du 15 au 20 juillet) et qu'une grande exposition sur le roi Arthur va être présentée également à Rennes (du 15 juillet 2008 au 4 janvier 2009), il semble utile de rappeler que l'un des plus grands romans de chevalerie publiés en Europe à la fin du Moyen Âge a pour héros un Breton, propre petit-fils du duc de Bretagne
Bernard Le Nail pour ABP le 25/03/08 7:51

Alors que se prépare très activement le prochain congrès de la Société internationale arthurienne (qui aura lieu à Rennes du 15 au 20 juillet) ( voir l'article ) et qu'une grande exposition sur le roi Arthur va être présentée également à Rennes (du 15 juillet 2008 au 4 janvier 2009), il semble utile de rappeler que l'un des plus grands romans de chevalerie publiés en Europe à la fin du Moyen Âge, "Tirant le Blanc", a pour héros un Breton, propre petit-fils du duc de Bretagne, né à Nantes où démarre le récit, et enterré solennellement à Nantes quand s'achève le roman.

Aucun membre de la famille ducale de Bretagne n'a jamais réellement porté le prénom de Tiran ou Tirant et ce nom sonne étrangement au premier abord pour un Breton, mais il n'a rien à voir, sinon très indirectement avec le mot français tyran, qui vient du latin tyrannus et du grec turannos, signifiant maître. Tirant est un nom breton ancien qui vient de "tiern" (prince) et que l'on retrouve toujours aujourd'hui comme nom de famille avec plusieurs variantes : (Le) Tiran, (Le) Tirand, (Le) Tirant, (Le) Tyran, (Le) Tyrand) et (Le) Tyrant. Sous ses différentes formes, ce nom est porté actuellement par plus de 200 personnes en Bretagne.

"Tirant le Blanc", ce roman de chevalerie vieux de cinq siècles, dont le héros est un chevalier breton et qui reste si mal connu en Bretagne, est une des œuvres les plus importantes de la littérature européenne du Moyen âge, à placer au même niveau que les "Contes de Canterbury" de Chaucer, le "Décaméron" de Boccace ou, à la Renaissance, "Gargantua et Pantagruel" de Rabelais et "Don Quichotte" de Cervantès. Il s'agit d'une œuvre majeure, étonnamment moderne et toujours captivante à lire, considérée par beaucoup de spécialistes comme un des plus grands romans de tous les temps.

Son auteur principal, Joanot Martorell, était né en 1413 et mort en 1468. Publié pour la première fois en valencien, très proche du catalan, en 1490, puis en castillan à Valladolid en 1511, "Tirant le Blanc" est paru en italien à Venise en 1538, en français (dans une version raccourcie due au comte de Caylus) en 1737, 1775 et 1786, et en roumain à Bucarest en 1878. Les rééditions n'ont pas cessé depuis, en catalan et en castillan, mais ailleurs, le roman est tombé dans l'oubli et ce n'est qu'à partir de 1984 que cette œuvre étonnante, dont le héros est un Breton, a vraiment commencé à être redécouverte ou plutôt, à vrai dire, découverte au plan international. Une traduction anglaise réalisée pour la première fois et publiée simultanément à New-York et à Londres en 1987 a connu un formidable succès. Une nouvelle édition en a été faite en roumain en 1978 et en italien en 1984. L'œuvre est ensuite parue en finlandais en 1987, en néerlandais en 1988 (il s'en est vendu 100 000 exemplaires dans cette langue !), en allemand, en polonais, en chinois (1993), en portugais (2004), en japonais et encore dans bien d'autres langues. En 1997, les éditions Gallimard ont réédité la version abrégée du comte de Caylus.

Ce roman a inspiré de nombreux artistes, est paru en bandes dessinées, a servi de thème à un ballet, puis a été porté à l'écran. Le demi-millénaire de sa première édition a donné lieu en 1990 à de multiples manifestations en Catalogne, dans le Pays Valencien et dans toute l'Espagne et tout le monde hispanique. Les postes espagnoles ont aussi émis un timbre imprimé à des millions d'exemplaires.

Curieusement, cet anniversaire n'a eu que peu d'échos à Nantes, en Bretagne et dans l'ensemble de la France. Certes une petite place du centre de Nantes, à proximité du château des ducs de Bretagne, a été baptisée "place Tirant le Blanc", mais il a fallu attendre encore plusieurs années avant qu'une belle traduction intégrale de l'œuvre, due à Jean-Marie Barberà, soit enfin publiée en français. Elle est parue en 2003 aux éditions Anacharsis de Toulouse en un beau volume de 987 pages.

Épuisée au bout de deux ans, cette édition de "Tirant le Blanc" va reparaître à l'automne prochain (vendue au prix de 30 €) et tous ceux qui ne l'ont pas encore savourée, vont ainsi pouvoir enfin le faire d'ici quelques mois.

Anacharsis Éditions
3 rue Peyrolières
31000 Toulouse
Tél. : 05 34 40 80 27
(voir le site)
courriel : anacharsis.ed(AT)wanadoo.fr

Voir aussi :
Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
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