L’Union démocratique bretonne (UDB), membre du réseau « Sortir du nucléaire », exprime son vif étonnement et sa désapprobation à la suite de l’attribution du prix Nobel de la paix à l'Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) et à son directeur général, Mohamed ElBaradei, « pour leurs efforts visant à empêcher que l'énergie nucléaire soit utilisée à des fins militaires ».
Certes, il convient d’inscrire à l’actif de l’Agence d’avoir mis en évidence l'absence d'armes de destructions massives en Irak, contrairement aux allégations du Royaume-Uni et des Etats-Unis et en dépit des pressions très fortes exercées par Washington. On peut porter aussi à sa décharge qu’elle est impuissante face à l’action des puissances nucléaires officielles qui ne se gênent pas, Etats-Unis en tête, pour développer leur armement et qu’elle est confrontée à l’attitude d’obstruction des deux Etats dont les programmes nucléaires militaires sont les plus menaçants (Corée du Nord et Iran).
Cette dernière difficulté serait toutefois moins insurmontable si l’AIEA manifestait une réelle volonté de rompre le silence choquant dont bénéficient les trois Etats qui détiennent la bombe en toute impunité (Israël, Inde, Pakistan), silence qui sert d’argument commode aux autres Etats avides de posséder l’arme atomique.
Mais, le principal reproche que l’on peut adresser à L'AIEA tient à la dualité originelle de sa vocation. Cette structure schizophrène a en effet pour mission d’empêcher la dissémination et la prolifération des armes atomiques, mais également d’assurer la promotion du nucléaire dit "civil". C’est toute l’ambiguïté de l’agence de Vienne. Car, la porosité entre les applications civiles et militaires est telle que l’Agence, en organisant l'accès de divers Etats au nucléaire "civil", les aide objectivement à progresser vers la maîtrise de l'arme atomique, contribuant ainsi à favoriser la dissémination qu’elle est censée combattre.
En outre, l’UDB tient à rappeler que l'AIEA s'est négativement signalée à plusieurs reprises en dissimulant à l'opinion publique la vérité sur le nucléaire et ses conséquences. En particulier, l’AIEA a commis le 5 septembre dernier un scandaleux rapport qui minimise considérablement les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, dissuadant ainsi les Etats concernés par les retombées radioactives (Bélarus, Ukraine…) de prendre enfin les mesures sanitaires nécessaires en direction des populations qui vivent toujours sur les territoires contaminés.
Que l’AIEA puisse, avec un tel bilan, être récompensée par un prix Nobel de la paix, ne se justifie aucunement.
Ronan Divard Porte-parole de l’Union démocratique bretonne / Mouezh Unvaniezh Demokratel Breizh (contacts : ronan.divard [at] wanadoo.fr; 02 98 07 01 32 ; 06 32 29 30 84)
Jean-Jacques Page, Porte-parole délégué à l’environnement/ Mouezh Unvaniezh Demokratel Breizh evit an endro (contact : udbvannes [at] wanadoo.fr )