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Samedi 29 mars seront mis aux enchères à l'Hôtel des ventes des Salorges à Nantes, des objets ayant appartenu à Aristide Briand : montres, médailles, cadres, céramiques, son bureau, une partie de sa correspondance politique, ainsi que le diplôme du prix Nobel de la paix qu'il reçut en 1926.
Aristide Briand (1862-1932) est un homme politique breton surtout connu pour son combat diplomatique et politique pour la paix entre les États européens. Né à Nantes, ayant grandi à Saint-Nazaire, il se revendiquera toute sa vie breton. On peut consulter sa biographie sur le site officiel de la fondation Nobel (voir le site) . Il fera une carrière politique marqué par son engagement social et son combat acharné pour bâtir la paix entre les états européens. Il sera 11 fois président du conseil (l'équivalent de Premier ministre sous la IIIe République française) et 20 fois ministre. Plus qu'Émile Combes, ce sera lui qui sera véritablement à l'origine de la loi de 1905 de Séparation de l'Église et de l'État. « Ennemi de la guerre », il deviendra, ironie du sort, président du conseil entre octobre 1915 et mars 1917 et obtiendra des succès tant militaires que diplomatiques malgré l'hostilité des généraux français.
Mais c'est surtout en tant que ministre des Affaires étrangères qu'il doit sa renommée. Il signe en 1926 avec de nombreux autres États européens les accords de Locarno, qui semblent instaurer une paix durable. C'est cette même année qu'il reçoit avec son homologue allemand Gustav Stresemann le Prix Nobel de la Paix. En 1928 est signé à Paris le Pacte Kellogg-Briand pour la renonciation à la guerre. En 1929, il prononce devant l'Assemblée générale de la Société des Nations un discours historique de projet d'États-Unis d'Europe. Face à la crise de 1929 et à la montée des impérialismes et des totalitarismes, son combat pacifiste et humaniste ne pourra éviter la seconde guerre mondiale. Mais plusieurs réalisations de la deuxième partie du XXe siècle comme l'Organisation des Nations-Unies et l'Union Européenne peuvent clairement se réclamer de son héritage.
Les objets mis aux enchères samedi concernent donc un homme à l'envergure internationale. C'est pourquoi l'association nazairienne Aristide Briand, qui oeuvre à son souvenir, a déclaré ces derniers jours craindre que la vente n'entraîne la dispersion de ces précieuses archives.
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