La Bretagne au top par Thomas Mahler, magazine Le Point du 27 Septembre 2012.
"Web. Oubliez Bécassine, le biniou, les fest-noz et les ouvrages bretonnisants. Place aux Trans (Rencontres TransMusicales de Rennes), aux scratcheurs de C2C ou au plasticien Vincent Victor Jouffe. Lancé il y a moins d'un an, « Bretagne actuelle » entend célébrer la création contemporaine sous toutes ses formes: rock, cinéma, littérature, peinture photographie...
Parmi les fondateurs de ce e-magazine de proximité, on retrouve d'ailleurs Frank Darcel, légende de la nouvelle vague rennaise avec son groupe Marquis de Sade et ses productions pour EtienneDaho. «La Bretagne est une pépinière d'artistes et d'écri¬vains qui ne relèvent en aucun cas du folklore », explique Alain-Gabriel Monot, chargé de la rubrique littéraire.
« Nous voulons montrer qu'elle occupe une belle place, loin des clichés.» Avec ce regard dépoussiérant sur la péninsule, le site entend éviter « un régionalisme étroit» pour mieux s'ouvrir au monde. Au moment de son baptême, le magazine s'était ainsi placé sous le parrainage du poète Saint-Fol Roux, qui disait : « Bretagne est univers.» Et culture ! • THOMAS MAHLER. " Fin de citation.
Il est parfois de ces cadeaux élogieux qui valent bien un coup de poignard dans le dos. Ainsi en est-il de ce petit entrefilet paru dans Le Point du 27 septembre intitulé "La Bretagne au top". Sous la signature de Thomas Malher, cet article au titre accrocheur nous explique en quoi le site de bretagne-actuelle se situerait en rupture avec ce que propose la toile bretonne dans son ensemble.
L'auteur de ces éloges tout fier de sa trouvaille semble cependant encombré d'une tournure arrogante de son esprit comme s'il vivait encore au temps des colonies lorsque Paris commandait la pensée dans ses provinces reculées. Avec de tels préjugés il parait, bien loin de revendiquer le minimum requis de compétences pour juger de la société du XXIème en Bretagne comme partout ailleurs dans le monde. "Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt", cette citation attribuée à Confucius s'appliquerait-elle ici ? En mélangeant allègrement "Bécassine, le biniou, les fest-noz et les ouvrages bretonnisants", l'auteur de la critique témoigne d'une grande méconnaissance de la production bretonne comme si biniou et festoù noz devaient obligatoirement se décliner dans le registre folklore. 100 ans après la parution de la BD, il semble ou fait semblant d'ignorer que Bécassine n'a jamais été revendiquée comme étant l'amie emblématique des Bretons. Quant aux ouvrages "bretonnisants", il faudrait être précis, citer des références : quels ouvrages, quels auteurs ? A quelle définition répond ce qualificatif non inscrit encore dans les nomenclatures académiques ?
Cette façon gratuite d'opposer ce qui n'est pas opposable, de suggérer sans préciser n'est pas innocente. Elle rappelle trop les méthodes consistant à induire une méfiance à l'encontre des ouvrages sur l'histoire des Bretons et de la Bretagne en les qualifiant d'ouvrages "nationalistes". Elle n'est qu'une autre forme ce de terrorisme intellectuel dont malheureusement certains Bretons se rendent aussi parfois complices espérant mieux plaire dans quelques milieux étroits de la capitale.
En consultant ce site (voir le site) , on trouvera comme partout matière à louer comme à critiquer mais il n'y a rien heureusement qui appelle à oublier ce qui fait l'originalité de la littérature ou de la scène bretonne. Comme chacun, il a sa propre ligne éditoriale mais elle ne s'oppose en aucun cas à celle des centaines des autres sites se référant à l'actualité culturelle, artistique, littéraire et musicale bretonne (en Bretagne ?). Titres bilingues, liens vers Diwan, Ar Men, Ofis ar brezhoneg … ainsi qu'un streaming de la une d'ABP etc … de quoi à son tour le faire qualifier de "bretonnisant" par les chroniqueurs du Point.
Chacun appréciera la qualité selon sa sensibilité mais à lire le magazine "Le Point", on se serait attendu à trouver, des articles dignes des allégations d'un certain Fabrice Pliskin lorsqu'il s'attaqua à Nolwenn Leroy dans sa chronique du "Nouvel Obs".
Rien de tout ceci heureusement, et bien mieux que ça, on (re)lira avec plaisir un « EDITO » du 22 mai 2012 signé Hervé Devallan qui affiche plutôt clairement la couleur.
Sous le titre "Des ministres made in Breizh", l'auteur rappelle fort à propos que contrairement aux affirmations des média bretons, ce n'est pas quatre ministres bretons qu'il y a au gouvernement mais bien cinq à raison d'un ministre par département :
"… et à moins d'être un invétéré nostalgique du Pétainisme, il n'y a pas quatre Bretons au gouvernement, mais bien cinq ! Un par département ? Bretagne Actuelle n'est pas là pour réécrire l'histoire. En revanche, il est évident et naturel que l'actualité culturelle de la Bretagne englobe la Loire-Atlantique ! …". (voir le site)
Service Communication Bretons du Monde-OBE