Le week-end dernier, le Parti Pirate a placé de nombreux autocollants dans les rues pour sensibiliser les Rennais sur la surveillance constante dont ils font l'objet en circulant dans le centre ville. Les caméras, souvent fondues dans le décors ne choquent plus, pourtant impossible d'échapper à leur regard, que ce soit pour prendre du pain, aller au travail, prendre le bus, prendre un verre à la terrasse d'un café ou encore se rendre dans un lieu militant : rien n'échappe à la vigilance des services de la mairie et de sociétés privées.
Le Parti Pirate met en avant la question du coût (une caméra = 36 600¤ par installation puis 7 200¤ par an) pour demander des comptes sur les résultats qualitatifs de cette "protection". De nombreux rapports démontrent l'inefficacité d'un tel système (et son effet contre-productif) mais aucune ville ne se risque à faire établir des rapports évaluant avec objectivité si ces derniers publics sont investis correctement. Au contraire, les élus, fascinés par des marchands de science fiction se laissent abusés et installent ces caméras en dépit du bon sens sur des budgets normalement alloués à la prévention et à la délinquance, privant dès lors la ville de personnels sur le terrain pour faire un réel travail de fond (prévention et intervention).
Le Parti Pirate demande à ce que l'espace public soit un lieu de vie et de rencontre appartenant à tous et pas un lieu de passage fortement contrôlé par les pouvoirs publics. Comme ont pu le constater les militants du Parti Pirate présents pour cette opération, nombreuses sont les installations illégales. Peu sont signalées par le panonceau réglementaire et aucun ne donne les informations nécessaires pour permettre aux citoyens de faire exercer leurs droits. Pourtant la loi encadre l'usage de la vidéosurveillance et la ville de Rennes s'est adjoint les conseils d'un comité éthique, comité fantomatique où il est à noter plusieurs démissions dont la plus marquante étant celle de la représentante de la Ligue des Droits de l'Homme.
Trop souvent il est demandé aux citoyens de faire fi de leur intimité au prétexte qu'ils ne devraient rien avoir à cacher au pouvoir intègre et honnête qui les gouverne. Le Parti Pirate renvoie à l'envoyeur en demandant aux élus de faire preuve de transparence et d'accepter pour une fois que les citoyens puissent surveiller la surveillance. Des initiatives au niveau européen financent la recherche technologique sur la surveillance : reconnaissance faciale, détection des comportements dits "à risque", suivi automatisé des déplacements, et tant d'autres technologies que nous développons chez nous et que nos voisins totalitaires nous envieront demain. Devons-nous rappeler que c'est Bull qui a vendu une bonne partie des outils qui ont servi à Kadhafi pour contrôler sa population ? Devons-nous rappeler la complicité coupable de nos pouvoirs politiques suite à l'espionnage massif lié à l'affaire PRISM ?
Toutes ces technologies intrusives sont dangereuses et le Parti Pirate souhaite réveiller les citoyens avant 1984... à moins qu'il ne soit déjà trop tard !
Le Parti Pirate organise le 23 octobre à 19h00, dans la salle de la LAK, 11 rue de Flandre (proche Villejean/Kennedy) un atelier débat ouvert à tous.
Jusqu'au 23 d'autres opérations sont prévues pour sensibiliser la population.