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Le calendrier d'Ailes Marines SAS
Le calendrier d'Ailes Marines SAS
- Reportage -
Nouvelles complications pour le parc éolien de la Baie de Saint-Brieuc

On apprend que le groupe allemand Siemens rachète l'espagnol Gamesa pour former le numéro un mondial des énergies marines renouvelables. La fusion est en cours. SIEMENS abandonnera la construction des deux usines ADWEN au Havre qui devaient fournir pales et turbines pour le site de Saint-Brieuc.

Philippe Argouarch pour ABP le 19/03/16 14:27

L'appel d'offre du parc éolien offshore de Saint-Brieuc, lancé en 2011, consistait à produire de l'électricité pour 850 000 personnes y compris le chauffage soit 500MW.

Le 6 avril 2012, la société Ailes Marines SAS avait été désignée lauréate de l'appel d'offres pour le parc de Saint-Brieuc. Ailes Marines est une société par action simplifiée (SAS), détenue respectivement à 70% et 30% par le groupe basque IBERDROLA et AVEL VOR ENERGIE EOLIENNE une société qui apporte les financements de la Caisse des Dépôts. Pour préciser IBERDROLA est l'équivalent d'EDF en Espagne mais est une société privée ce sont des distributeurs, pas des fabricants. AILES MARINES a sous-traité à ADWEN (composé de AREVA MARINE et de l'espagnol GAMESA) pour la construction des équipements.

ll y a plusieurs étages à ce type de projets, les financiers comme la Cour des Comptes, les distributeurs d'Electricité comme EDF-RDF et IBERDROLA et les constructeurs. Les Constructeurs comprennent les fabricants de turbines comme l'espagnol GAMESSA, le français AREVA et l'allemand SIEMENS et les fabricants de jaket (les structures métalliques) comme STX. Il y aussi des assembleurs qui assemblent le tout et installent l'éolienne sur son socle

C'est d'autant plus compliqué que cette industrie est en plein chamboulement avec des tas de fusions à droite et à gauche sans parler du déficit abyssal d'Areva. Il y a des milliards en jeu et plus il y a d'argent investi, moins c'est clair car les requins se mêlent aux paisibles lions des mers. Sans parler des élus qui jouent aussi un rôle dans les tractations derrière le comptoir pour la localisation des usines de fabrication et d'assemblages.

Le parc éolien de Saint-Nazaire semble, lui, avancer sérieusement car ALSTOM le principal acteur bénéficie de sa fusion avec l'américain General-Electric et aussi de STX bien implanté à Saint-Nazaire. Trois usines sont en construction à Saint-Nazaire et presque opérationnelles. L'activité EMR donnera également lieu, en 2017, à la création d'un centre de recherche et développement d'envergure à Bouguenais, en périphérie nantaise, sponsorisé par la région Pays-de-la-Loire. De son côté, la région Bretagne ne semble pas s'impliquer du tout dans ce qui est un potentiel énorme pour toutes les côtes bretonnes.

Premiers retards : quand la technologie évolue plus vite que les administrations

En mai 2014, le consortium AILES-MARINES arrête toutes les planches à dessins. L'évolution des technologies marines allant plus vite que les délais de consultations, ou les lenteurs administratives, AILES-MARINES décidait de remplacer les 100 turbines de 5 MW prévues initialement, par 62 machines de 8 MW.

Le 9 septembre 2014, TECHNIP, partie prenante du consortium de réalisation, annonce qu'il se retire du projet (il devait fabriquer des palmes qui, du jour au lendemain, devinrent obsolètes).

En mars 2015, AREVA WIND fusionne avec la société GAMESA pour former ADWEN pour la construction des pales (les branches des hélices) et des nacelles (les turbines).

La fin des haricots ?

Le 18 mars 2016, on apprend que le groupe allemand Siemens rachète l'espagnol Gamesa pour former le numéro un mondial des énergies marines renouvelables. La fusion est en cours. SIEMENS abandonnera la construction des deux usines ADWEN au Havre. Une devait construire les nacelles/turbines et l'autre les pales pour plusieurs parcs éoliens en France et en Europe dont le site de Saint-Brieuc. SIEMENS, en effet, fabrique ses propres turbines et ne voit pas l'intérêt de construire de nouvelles usines.

Le parc Éolien de Saint-Brieuc va peut-être être annulé. Le journal Le Figaro (voir le site) et Boursorama (voir le site) rappellent pertinemment que l’attribution des champs français à Areva Wind avait été conditionnée à la construction des usines en France ! « le gouvernement pourrait annuler les deux contrats, dont la valeur combinée atteint près de six milliards d’euros », a affirmé Reuter dans une dépêche. Des discussions sont en cours entre Siemens, AREVA WIND et le gouvernement français.

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 1 commentaires
  Kristof
  le Dimanche 20 mars 2016 12:08
Quand on voit les restructurations, fusions, espoirs perdus (au Havre), dans le domaine de l'éolien marin, on ne peut que se féliciter que la "région Bretagne", les Bretons en général, Brest en particulier, aient misé sur les hydroliennes (avec Sabella) et l'éolien flottant, où les eaux sont plus calmes, l'avenir moins encombré.
On apprend aussi que Sabella a été victime de hackers : hackers réels qui voulaient l'escroquer, ou guerre industrielle inavouable?
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