Lancé le 4 avril, le site du Pacte des Langues aura été visité par un peu plus de 33 000 personnes au cours des deux campagnes présidentielles et législatives.
Le premier objectif de cette action citoyenne était de profiter des élections françaises pour sensibiliser la population sur la question des langues régionales. Objectif atteint puisque plus de 90% des visiteurs se sont connectés au site à partir d'une recherche, en premier lieu via Google, sur le nom d'un candidat. Le Pacte des langues recensait en effet, outre les dix candidats aux présidentielles, plus de 3 500 candidats aux législatives.
En accédant à la page d'un candidat, les internautes pouvaient ainsi lire un texte évoquant les langues régionales. Pour contrebalancer le silence généralisé des médias nationaux sur la question, cette méthode a permis a bon nombre de français de découvrir, pour la première fois, la problématique posée par les langues régionales, leur statut en France métropolitaine et d'outre-mer, leur enseignement et leur utilisation dans la vie quotidienne.
Un peu plus de 900 signataires du Pacte
Un peu plus de 900 personnes ont signé le Pacte des Langues. (1) C'est très peu au regard des enjeux mais cela permet déjà de tisser des liens qui sont extrèmement prometteurs. Une majorité de signataires proviennent des régions où la question linguistique est sensible, mais pas seulement. Trois points méritent d'être relevés :
- Beaucoup de signataires sont situés en région parisienne. Normal, direz-vous, puisque de nombreux "provinciaux" montent à Paris pour avoir un emploi. Sur l'exemple de Diwan qui a ouvert une première école bilingue à Paris, l'ouverture de classes bilingues publiques français-langue régionale en région parisienne est, à l'évidence, une nécessité. La population existe. La demande devra être entendue et soutenue. Nous nous y emploierons.
- De nombreux signataires appartiennent aussi aux territoires d'outre-mer (en particulier la Guadeloupe et la Polynésie). Dans ces territoires, la politique française en matière d'éducation reste bien proche de ce qui se pratiquait en Bretagne au début du siècle dernier (les méthodes coloniales ont de vieux restes...). Il faut soutenir les populations de ces territoires qui veulent que leurs enfants puissent apprendre dès la maternelle la langue de leurs parents.
- Des échanges se sont établis avec d'autres communautés linguistiques, notamment avec les Berbères de France. Au délà des langues régionales, il existe aussi en France des langues minoritaires issues de l'immigration. Le devéloppement de classes bilingues français-langue minoritaires (arabe, turc, chinois, polonais...) serait un facteur d'intégration évident. Nous nous ferons l'écho de toutes les demandes allant dans ce sens.
58 députés favorables aux langues régionales
Le nouveau Président de la République, Nicolas Sarkozy, a clairement indiqué qu'il était contre la ratification de la charte européenne sur les langues régionales. (2) Nous prenons acte de son élection et nous serons très attentifs à l'action de son gouvernement, et en particulier du ministre de l'éducation nationale, M. Xavier Darcos, sur l'enseignement des langues régionales. Les premières mesures déjà annoncées ne vont pas dans le bon sens.
Sur les 577 députés élus, 58 se sont exprimés, au cours des précédentes législatures ou pendant la campagne, de façon favorable aux langues régionales. (3) Nous ne manquerons de nous adresser à eux quand l'actualité le rendra nécessaire.
141 candidats aux législatives ont signé le Pacte des Langues et nous conserverons avec eux des liens utiles pour l'avenir. Saluons particulièrement, parmi eux, deux députés élus :
- Frédérique Massat, élue pour le Parti socialiste dans la première circonscription de l'Ariège.
- Bernard Lesterlin, élu pour le Parti socialiste dans la deuxième circonscription de l'Allier.
Dans les prochains mois, le Pacte des langues reviendra sur le devant de la scène. Les prochaines élections municipales constitueront, bien évidemment, le prochain temps fort.
Continuez de signer le Pacte des Langues. (voir le site)
Pierrick le Feuvre
- (1) Consulter la liste des signataires (voir le site)
- (2) Lire les positions de Nicolas Sarkozy (voir le site)
- (3) Consulter la liste des députés qui se sont exprimés de façon favorable aux langues régionales (voir le site)