Au sixième jour de massacres qui plongent le Kazakhstan dans le chaos, le président Tokaev s'est exprimé sur les canaux officiels, pour la première fois en langue russe. Bien que parlée par toute la population du pays, le russe n'est pas une langue officielle, et toutes les communications publiques du gouvernement sont systématiquement en langue kazakhe (parfois ensuite traduites).
Or, depuis ce jour, le président s'exprime en russe dans les médias, et les communiqués du gouvernement sont également émis en russe, fait observé et repris par toute la communauté internationale qui précise que "la paix russe" négociée avec l'homologue du Kremlin a été obtenue au prix de deux sacrifices : que le Kazakhstan renonce à l'adoption d'un alphabet latinisé, comme c'était en projet à l'horizon 2025-2030, et que le kazakhe soit abandonné des communications publiques. C'est désormais chose faite.
Quelles conclusions tirer ?
Quel peut-être le rapport entre les avions cargos IL-76 de l'armée russe qui se sont posés à Almaty juste avant le blackout, et l'apparition quelques heures plus tard de point "libre service" d'armes à feu dans les rues d'Almaty (voir vidéos), qui ont permis à la population de bénéficier d'armes chargées et de munitions un peu partout dans la ville.
Quel peut-être le rapport aussi entre la grogne montante de toute une population, et l'arrivée immédiate en moins de 24h de 1000 blindés "de la paix" déjà prêts, entraînés et armés ?
Comment interpréter les données officielles du gouvernement qui mentionne "des dizaines de morts" alors que circulent déjà des vidéos montrant des centaines de sacs à cadavres empilés les uns sur les autres dans une morgue de fortune ?
Beaucoup de questions qui restent pour l'instant sans réponse (officielle) mais qui animent les débats dans toute la diaspora.
Ce vendredi soir (heure d'Almaty), les communications sont toujours coupées, et les hôpitaux toujours fermés.
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