Le Groupe des élu(e)s communistes au Conseil régional de Bretagne apporte son soutien à l'action des producteurs de lait qui, depuis plus de deux semaines, mènent des actions contre la décision de l'entreprise laitière Entremont d'appliquer unilatéralement une baisse du prix du lait à la production.
En décidant de limiter la hausse du prix payé aux producteurs à 3 centimes d'euro par litre au lieu de 4,9 centimes prévus, dans un contexte où les coûts de production ont augmenté de 15 % en un an, le Groupe Entremont saisit l'aubaine que lui offre la loi de modernisation de l'économie (LME) pour mettre fin à la procédure de fixation du prix du lait qui résultait jusque là de préconisations fixées par l'interprofession.
En outre, derrière la décision de la Direction Générale de la Concurrence et de la Répression des Fraudes visant à mettre fin à la procédure de fixation du prix du lait, le ministère de l'Économie et des Finances entend bien appliquer le volet de la loi de modernisation de l'économie prévoyant de laisser le soin à la concurrence et au marché de fixer les prix.
C'est bien cette dérégulation du secteur qui est à l'origine de cette crise et dans cette bataille, les autres entreprises laitières attendent aussi l'issue du bras de fer...
Contrairement aux affirmations du ministre de l'Agriculture qui déclare que ce conflit relève du «droit privé» et que son règlement dépend des négociations entre protagonistes, il est indispensable que les pouvoirs publics reconsidèrent leur position.
On ne peut pas feindre de ne pas voir que l'un des principaux actionnaires d'Entremont est le groupe Albert Frère qui est également actionnaire de Carrefour, lequel entend bien «faire du cash» comme le déclare Bernard Arnault, première fortune de France et allié privilégié d'Albert Frère dans la grande enseigne commerciale française.
Gérard Lahellec
Rennes, le 28 août