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Jean-Marie Le Gall, ancien ostréiculteur, désormais interdit d’exercer son métier.
Jean-Marie Le Gall, ancien ostréiculteur, désormais interdit d’exercer son métier.
- Communiqué de presse -
Le Golfe du Morbihan : cette grande chasse d’eau à ciel ouvert

C’est le slogan qui pourrait dans les années à venir remplacer les termes élogieux qualifiant le Golfe du Morbihan et ses abords. Vannes 2014 a rencontré ce mercredi 22 janvier

Bertrand Deleon pour Gwened / Vannes 2014 le 22/01/14 21:06

C'est le slogan qui pourrait dans les années à venir remplacer les termes élogieux qualifiant le Golfe du Morbihan et ses abords.

Vannes 2014 a rencontré ce mercredi 22 janvier des professionnels de la mer. Leurs préoccupations correspondent aux alertes que nous avions lancées les mois passés quant à la qualité des eaux du littoral.

Jean-Marie Le Gall, ancien ostréiculteur et plus largement conchyliculteur installé en 1985, entre rapidement dans le vif du sujet. Il est privé de travail et croule sous les procédures : « L'administration qui est à bien des égards hors la loi exerce des pressions autoritaires ». Jean-Marie, désormais interdit d'exercer la pêche professionnelle, a rendez-vous le 10 mars prochain au tribunal correctionnel. Il a l'impression que les affaires maritimes sont « ségrégationnistes » vis-à-vis de son engagement professionnel, écologique et syndical. Il est fondateur de l'association CAP 2000 qui regroupe intelligemment des pêcheurs, des conchyliculteurs, et des agriculteurs, dans laquelle il participa âprement aux actions pendant plusieurs années. Il se bat désormais au nom de l'association « Labour ar mor » à travers laquelle il a instruit sept procédures administratives. L'instruction des affaires est longue tant est complexe l'imbroglio administratif qui lui fait face : « pour la partie fiscale, la commission culture marine est composée de différentes administrations sous l'égide des affaires maritimes. C'est très éclectique puisqu'on y trouve notamment Ifremer, la répression des fraudes et le fisc. » et d'ajouter « les fondements du système datent de Colbert ; les décisions, les autorisations délivrées ne sont pas suffisamment argumentées à partir de critères sociaux économiques ; l'autoritarisme l'emporte »

L'agriculture modifie ses comportements, pas les villes.

On a tendance à considérer que seule l'agriculture intensive est responsable de la pollution des eaux. Hors, l'agriculture en général est en train de modifier ses pratiques de manière accélérée ces quinze dernières années. Peut-on en dire autant des villes ? L'urbanisation pollue considérablement, en toute illégalité et sous couvert des dirigeants.

D'après les lois encadrant les activités de retraitement des eaux, les stations d'épuration sont tenues de respecter un abattement calculé sur la quantité de coliformes fécaux entrant et le résultat à la sortie. La principale station de Vannes rejette des quantités très largement supérieures aux normes. Il a été relevé jusqu'à 600 000 coliformes fécaux pour 100 ml d'eau alors que la norme est de 300 pour que les professionnels de la mer puissent travailler. Le dépassement des normes expose des zones maritimes à des déclassements sanitaires ou des fermetures totales. Toutefois, la pêche de plaisance est tolérée par secteur littoral classé en zone B depuis « les arrangements Jospin » selon les propos de Jean-Marie Le Gall. Ce classement en zone B oblige normalement à l'épuration des coquillages, jusque là non conformes et donc officiellement impropres à la consommation. Le principe de précaution n'est donc jamais appliqué.

La participation des élus à la spéculation immobilière et l'absence des « écologistes »

La détérioration de la qualité des eaux est le cheval de bataille de l'association Labour ar Mor. La spéculation immobilière, notamment sur le domaine maritime, est aux yeux des gens vivant de la mer bien pire que celle de l'agriculture intensive. Il semble qu'une fois encore ce sujet soit tabou tant il remet en question de très juteuses transactions auxquelles participent les élus de tous bords. L'association souligne d'ailleurs l'ignorance de leurs revendications, voire l'absence sur ces sujets des principaux acteurs du « marché politique de l'écologie », pour reprendre les termes des responsables de l'association.

Enfin, puisque les élus en place misent beaucoup sur le tourisme et la spéculation immobilière au détriment de l'artisanat, des entreprises, de l'agriculture et des professions maritimes, il faut rappeler qu'il est tout aussi urgent de se pencher sur l'avenir des activités d'agrément. Verriez-vous vos enfants consommer des coquillages nourris aux excréments humains ou les regarderiez-vous barboter du même ½il dans une grande chasse d'eau à ciel ouvert ?

La situation est préoccupante. Vannes 2014 défendra une écologie en adéquation avec les professionnels. Y parvenir, c'est opérer une cassure avec les élus et les autres candidats aux municipales puisqu'ils sont tous complices de cette tragédie de par leur affiliation politique. Vannes 2014 est une nouvelle fois, sans prétention, le seul espoir. L'engagement sincère, la voie de l'emploi et du bien-être contre celle de l'affairisme.

Pour Vannes 2014,

Bertrand Deléon.

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