Après le débat organisé il y a quelques semaines par Bretagne Prospective à Rennes, l'université des Jeunes en Bretagne organisait vendredi à Carhaix un débat sur les média bretons.
Didier Gourin de Ouest France Finistère s'est défendu de programmer le journal autour d'un lecteur moyen. Il a rappelé qu'il y a "du breton dans l'édition dominicale" et qu'un journal n'est pas "un manuel pour apprendre une langue". Lionel Buannic, journaliste au Télégramme et initiateur de WEBNOZ, une TV en breton sur Internet, est lui convaincu que l'Internet est la nouvelle frontière. Pour Didier Le Corre, rédacteur en chef du magazine "Bretons", il y a chez les Bretons et les amoureux de la Bretagne une "structure affective et mentale qui fait qu'ils partagent une pensée commune". Il va de soi que ça va au-delà de la langue, bien que Le Corre reconnaisse que « la Bretagne soit avant tout une langue » . Emmanuel Yvon, directeur de France Bleu Breiz Izel et Loeiz Guillamot aussi de RBI entendent bien revenir à 1000 heures de breton comme 2004 (936 en 2006). Ils ont réaffirmé que l'État était l'actionnaire et qu'ils ne pouvaient pas faire ce qu'ils voulaient.
Gaël Roblin de Gwagenn TV a interpellé Radio Bleu Breiz Izel pour dénoncer des "frontières imaginaires". Il n'y a plus de frontières linguistiques entre haute et basse Bretagne puisque les jeunes qui apprennent le breton se retrouvent sur toute la Bretagne y compris la Loire-Atlantique. Encore une fois, il devenait évident pour tous que l'absence de médias bretons résultait d'une volonté politique de l'État central. Il y a eu une volonté politique de museler la Bretagne, de l'empêcher d'avoir des médias qui puissent coïncider de quelque manière que ce soit avec un territoire historique, et des intérêts qui ne seraient pas forcément ceux de la République et de son plan d'uniformisation de ses citoyens.
De son côté, Lionel Buannic a réaffirmé que ce débat peut être dépassé vu que l'Internet permet de créer télévisions et radios sans système hertzien coûteux, sans autorisation du CSA, et sans gros investissements sauf dans les contenus. Tout le monde s'est entendu pour dire que la création de contenus, quel que soit le média, reste l'investissement principal.
Philippe Argouarch