Il faut une certaine dose de naïveté pour penser que les écologistes représentent une alternative sympathique. En réalité, ils élaborent un système liberticide, sélectif et autoritaire. On le constate au niveau hexagonal comme au niveau régional.
Qui ne connaît pas un écologiste intégriste, vivant à la campagne, et polluant dix fois plus qu'un habitant de la ville ? Le bilan carbone ne pardonne pas. Pour se rendre à son travail comme pour aller poster une lettre ou acheter du pain, il utilise sa voiture. Il est le premier à dégrader cette nature qu'il prétend préserver.
Rien de surprenant quand on sait qu'il s'agit d'imposer à la multitude ce dont on fait l'économie pour soi-même.
Les Verts sont contre le cumul des mandats, mais dame Voynet cumule, Noël Mamère cumule….
Daniel Cohn-Bendit est devenu un professionnel de la politique, un rentier oublieux de la possibilité d'être tour à tour gouvernant et gouverné et de la nécessité de la participation du plus grand nombre à la vie politique.
L'écologie qu'on nous présente est une usine de fabrication d'une administration durable, aux taxes et aux impôts divers.
Si on croit le dossier réalisé par l'Ifrap, le coût global de la politique de développement durable est évalué à 4,317 milliards d'euros. Au nom d'une nouvelle pratique écologique, on finance près de 86 000 fonctionnaires.
La commission des Finances du Sénat, en date du 6 novembre 2008, précise :"Les retraites de la fonction publique sont le principal facteur de dérive des dépenses de l'État. Le coût des pensions augmentera de 2,5 milliards € par an sur la période 2009-2011 et, avec la charge de la dette, absorbera 70 % des marges de manœuvre budgétaires. Plus de 55 milliards d'euros seront consacrés en 2009 au financement des retraites de la fonction publique et des principaux régimes spéciaux dont l'État assure l'équilibre financier".
Les écologistes, en fabriquant des emplois publics, participent activement à cette dérive des dépenses de l'État. On retrouve cette même démarche en région.
On se souvient de l'intervention, au nom des Verts, d'Isabelle Métayer, en date du 13 octobre 2006, sur le RDE (schéma régional de développement économique pour la Bretagne).
« Les emplois publics en Bretagne, en 2003, sont 290 000 pour un total de plus d'un million de salariés, soit 27 % du total des emplois salariés. Entre 1993 et 2003, les emplois publics (hors défense) ont augmenté de 17 %, soit moins que les emplois privés, qui ont atteint 27 % sur la même période » . « Concernant le secteur public de l'économie, il est signalé que la Bretagne est au 3e rang des régions pour la proportion d'agents du secteur public. Il aurait été intéressant de détailler un peu ce qui la concerne, son évolution probable, ses perspectives. »
D'où naîtrait cette étrange nécessité de développer l'emploi public sous prétexte d'une augmentation de l'emploi privé ?
Le nombre d'emplois publics n'a pas à être mis en rapport avec le nombre d'emplois privés. La mesure de l'emploi public se réalise à partir du taux d'administration (nombre d'emplois publics pour 1 000 habitants).
La Bretagne a un taux d'administration plus élevé que la moyenne nationale, cette dernière étant excessive au regard de la moyenne des pays de l'OCDE : plus du double.
On pensera à Bastiat quand il évoquait Jacques Bonhomme qui s'interrogeait : est-ce le fonctionnaire qui nourrit le travailleur ou le travailleur qui nourrit le fonctionnaire ?
Un faible taux d'administration est un signe de bonne gestion. Il pénalise moins les entreprises et les ménages.
On se plaît à dire qu'au Royaume-Uni, après la dérèglementation forcée effectuée par Margaret Thatcher, on assisterait à un renouveau de l'emploi public.
Il ne faut pas confondre emplois dans le secteur public avec création de postes de fonctionnaires. Le secteur public britannique a été largement dérèglementé, privatisé, découpé en Agences avec un statut de droit privé (il est utile de rappeler que Margaret Thatcher a supprimé le ministère de la Fonction publique il y a 20 ans). Les nouveaux employés ne sont pas des fonctionnaires mais des personnes embauchées sur contrat comme dans le secteur privé. Environ 80 % du total des fonctionnaires travaillent dans ces Agences. Les Agences sont soumises à des exigences de productivité et à une obligation de résultats.
Le scandale financier d'Éco-Emballages renforce un peu la farce écologique. Le placement off-shore de 60 millions d'euros par Éco-Emballages, sur des titres non sécurisés, quand cet argent, collecté sur le dos des consommateurs, est théoriquement destiné à soutenir la gestion des déchets d'emballage par les collectivités, devrait inviter à la réflexion. L'éco-placement non sécurisé dans des paradis fiscaux : assurément un produit financier inédit.
Entre une écologie appliquée et vécue naturellement par un minimum de bons sens, et les ukases des nouveaux maîtres de la nature, il existe une marge non négligeable. Les écologistes sont foncièrement jacobins, prédateurs des deniers publics, et autoritaires derrière un molletisme de façade.
Les actes de bon sens dépendent souvent du contexte dans lequel ils sont invités à se manifester. On ne se comporte pas en Bretagne comme on se conduit à Paris ou à Bègles. On comprend mal pourquoi nous devrions nous plier devant l'arrogance et le cynisme d'un Noël Mamère, cumulard, aussi jacobin que l'ORTF qui employait ce rastignac journaliste. Ses relais en Bretagne sont autant de menaces pour notre économie, nos industries et nos emplois.
Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, le fédéralisme colle aux réalités en préférant les dispositions locales librement consenties aux décrets nationaux qui imposent et obligent.
Une loi ne crée pas de richesses, bien souvent elle les détruit.
Le péril est grand. Sous prétexte de crise, des mesures radicales de renforcement du Léviathan sont à l'œuvre. Renault est à la veille de devenir, de facto, une entreprise publique. Nicolas Sarkozy définira la politique de la firme. Après la Mégane nous aurons droit à la Carlane, voiture hybride dont l'acquisition sera sans doute rendue obligatoire. Nous la paierons deux fois : une fois à l'achat et une autre avec nos impôts.
Les partisans du terrorisme d'état sont aux anges. La nomenklatura se renforce aux dépens des esprits libres condamnés à la servir. C'est une inversion du système qui nous rapproche de l'Union soviétique de Brejnev et de l'actuelle Corée du Nord.
Il faudra bien un jour s'émanciper de tous ces mythes, mythe de l'état, mythe de la nature, mythe de la fontaine de jouvence et accepter l'irréversibilité du temps.
Bossuet disait que « Dieu se rit des créatures qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes » .
La demande d'état, aggravée par les écologistes, nous conduit vers une dictature qui ne dit pas son nom.
Au nom d'une écologie incertaine et d'une crise qui nous appelle à entrer définitivement dans le XXIe siècle et non à une régression.
Le 16 décembre 2008
Jean-Yves QUIGUER, président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne