Suite à la table ronde du 13 mars,le Conseil régional, solidaire de la filière, présente son plan d’actions en faveur de l’aviculture bretonne
A l’issue de la table ronde à laquelle la Préfète de Région et le président du Conseil régional avaient convié, lundi, une centaine de représentants de la filière avicole, Jean-Yves Le Drian a présenté les grandes lignes de son plan d’actions destiné à venir en aide aux acteurs de ce secteur d’activités touchés par la crise de la grippe aviaire.
Des mesures d’urgence en faveur des éleveurs
Une enveloppe de 1 M € permettra d’accompagner les producteurs en difficulté. L’objectif est d’intervenir dans la plus grande transparence et de cibler au mieux ces aides afin qu’elles puissent être versées aux éleveurs qui en ont le plus besoin, du fait d’investissements lourds et récents (jeunes agriculteurs, producteurs sous signe de qualité…). C’est pourquoi le Conseil régional est favorable à la mise en place, rapide, d’une commission régionale d’attribution des aides regroupant les services de l’Etat, des départements, des chambres d’agriculture et des banques.
A l’étude également, un dispositif particulier qui permettrait d’apporter un soutien aux accouveurs et reproducteurs, avec pour objectif de préserver le potentiel de production et de préparer l’avenir.
Formation et reclassement des salariés de l’industrie
Le Conseil régional, compétent en matière de formation professionnelle, a décidé de mettre en place, dans les jours qui viennent, un plan régional de formation spécifique pour les salariés de l’agroalimentaire.
En accord avec l’Etat, il envisage également de solliciter la SODIE, société spécialisée dans la reconversion de territoires ou secteurs en difficulté, qui pourrait -à condition que son intervention soit élargie aux zones d’implantation de l’agroalimentaire en Bretagne- contribuer au reclassement des salariés en difficulté (chômage technique, CDD non reconduits…).
Agir auprès des instances européennes
Jean-Yves Le Drian se rendra à Bruxelles pour y rencontrer le Directeur général de l’Agriculture de la Commission européenne. Un courrier a déjà été adressé au Président Barosso pour lui demander de relever la norme dite « de minimis », de 3 000 €.
Le Conseil régional voudrait également obtenir des instances européennes qu’elles réexaminent et redéfinissent les conditions d’importation et d’exportation avicoles. Les productions bretonnes, extrêmement sécurisées, sont pénalisées en raison des mesures d’embargo de pays tiers, décidées sans fondement ni concertation, alors que les volailles étrangères, entrant sur le territoire européen, ne sont pas soumises aux mêmes contrôles d’identification et d’origine.
A l’export, le Conseil régional s’appuiera sur Bretagne international, son outil d’intervention sur les marchés étrangers pour informer les acheteurs et, si besoin, les faire venir en Bretagne contrôler la qualité et la traçabilité dans la filière avicole.
Une campagne de communication pour relancer la consommation
En complément de la campagne de communication nationale programmée par le ministère de l’Agriculture, le Conseil régional prévoit de conduire des opérations de promotion spécifiques à la Bretagne, ciblées sur la sécurité et la traçabilité des produits bretons, l’objectif étant de rétablir la confiance au plus vite .
Le principe envisagé serait de promouvoir la volaille bretonne sur les lieux de vente en associant à ces initiatives les groupements de producteurs, l’association Produit en Bretagne et la grande distribution.
Ce volet communication devrait mobiliser un budget d’environ 300 000 € qui sera réparti en concertation avec les actions des cinq autres Régions de l’ouest (Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Centre, Aquitaine, Limousin).
Solidarité dans les restaurants scolaires des lycées bretons
Enfin, le Président du Conseil régional a écrit à l’ensemble des chefs d’établissement des 277 lycées publics et privés bretons pour leur demander d’être solidaire de la filière avicole. Jean-Yves Le Drian a mis en avant la qualité, la sécurité, la traçabilité des produits de cette filière et l’avis des scientifiques de l’AFSSA qui “ ne recommandent pas de mesures particulières concernant la consommation des produits alimentaires issus de volailles,même dans l’hypothèse où des foyers d’Influenza aviaire apparaîtraient chez les volailles sur le territoire national.”
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Au-delà de cette crise se pose la question de l’avenir de la filière. Le Conseil régional souhaite que le débat ait lieu mais cette réflexion ne peut être envisagée que si l’ensemble des acteurs concernés joue le jeu de l’intérêt régional.