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Gérard Labrunie qui devait adopter plus tard le nom de plume de Gérard de Nerval, était né à Paris le 22 mai 1808 et on fêtera donc l'an prochain le bicentenaire de cet écrivain qui fut l'ami de Théophile Gautier, de Victor Hugo et d'Alexandre Dumas et qui fut surtout un des plus grands poètes de son temps en langue française. Il est considéré comme un précurseur des surréalistes. Ses recueils les plus éblouissants sont de l'avis général "Les Filles du feu" (1854) et "Les Chimères".
La vie de Gérard de Nerval fut profondément tragique. Il ne connut pas sa mère, morte alors qu'il n'avait que deux ans, et, surtout, à partir de mai 1841, il connut une première crise de démence, suivie de périodes de rémission, puis de nouveaux accès de folie, jusqu'à ce jour du 26 janvier 1855 où il se pendit à une rampe d'escalier, dans un immeuble parisien...
De 1844 à 1847, Gérard de Nerval qui avait fait un petit héritage et qui cherchait sans doute à échapper un univers de plus en plus angoissant mentalement, s'était lancé dans de nombreux voyages et s'était ainsi rendu en Orient, visitant l'Égypte, la Syrie, la Turquie, Malte et Naples. Puis il avait tenté de survivre en pratiquant divers petits métiers dans l'édition et le journalisme. Gérard de Nerval eut aussi avec la Bretagne une relation qui n'est pas très connue, mais qui pourra être mise en lumière l'an prochain à l'occasion de son bicentenaire. Il eut en effet l'occasion de venir séjourner à l'âge de 25 ans dans le pays de Vitré, durant plusieurs semaines, semble-t-il. On lui a attribué un conte intitulé "L'Auberge de Vitré", publié sans nom d'auteur dans le journal "Le Gastronome" en date du 8 mars 1837.
Gérard de Nerval fut surtout l'auteur d'un étonnant roman feuilleton resté malheureusement inachevé : "Le Marquis de Fayolle", dont l'action se déroule principalement dans le Pays de Vitré, notamment à Champeaux, mais aussi à Rennes et à Antrain. Ce roman parut en 1849. Dans ce roman où l'action est menée tambour battant, Gérard de Nerval nous fait participer à des événements survenus moins de 60 ans plus tôt dans la région, la conspiration du marquis de La Rouërie, héros de la guerre d'Indépendance des États-Unis, amis de George Washington et fondateur de l'Association Bretonne. Celle-ci allait être le point de départ de la chouannerie bretonne. Aux côtés de ce bouillant soldat, on retrouve dans le roman sa jolie cousine,Thérèse de Moëllien, et d'autres personnages ayant réellement existé...
En lisant ce roman rondement mené et malheureusement inachevé, on ne peut que regretter profondément que son auteur n'ait pas pu le mener jusqu'à son dénouement final, la mort du marquis le 30 janvier 1793 dans le manoir de La Guyomarais, en Saint-Denoual. Il faut espérer qu'un éditeur breton puisse rééditer ce roman, même inachevé, au cours de l'année 2008.
Peut-être même pourrait-on lancer un grand concours consistant à poursuivre et terminer "Le Marquis de Fayolle", ce qui ne manquerait pas de piquant...
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