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- Conference -
Le 9 juin prochain, au musée du Quai Branly, à Paris, une grande conférence sur la lutte contre la disparition des langues

Sous la présidence de Jacques Chirac, la France n'a pas cru pouvoir ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires et, de fait, en dépit de multiples contorsions et gesticulations, elle apparaît clairement aujourd'hui comme le seul État de l'Union Européenne à refuser tout statut juridique, c'est à

Bernard Le Nail pour ABP le 3/04/08 15:39

Sous la présidence de Jacques Chirac, la France n'a pas cru pouvoir ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires et, de fait, en dépit de multiples contorsions et gesticulations, elle apparaît clairement aujourd'hui comme le seul État de l'Union Européenne à refuser tout statut juridique, c'est à dire tout simplement tout droit à un avenir, aux langues régionales parlées sur son sol.

La façon dont ont été traitées les demandes répétées de parlementaires, de la majorité présidentielle comme de l'opposition socialiste, d'apporter une légère retouche à l'article 2 de la Constitution qui constituerait une simple reconnaissance de ces langues, montre bien qu'une grande partie des responsables politiques de ce pays ne souhaitent rien d'autre que leur disparition totale et définitive. On peut raconter tout ce que l'on veut et faire toutes sortes d'analyses et d'exégèse, la réalité est là : comme l'avait déjà affirmé froidement Anatole de Monzie, ministre de l'Instruction publique, en 1925, "la langue bretonne doit disparaître", et avec elle, le corse, le basque, le flamand, l'occitan, le catalan et l'alsacien.

Il est donc tout à fait extraordinaire d'apprendre que la Fondation Jacques Chirac pour le développement durable et le dialogue des cultures qui vient d'être lancée le 9 mars 2008, il y a moins d'un mois, et qui a été reconnue d'utilité publique le jour même par un décret publié au Journal Officiel de la République française, prépare dès à présent un grand événement qui se déroulera au musée du Quai Branly le lundi 9 juin prochain et qui aura pour thème "la lutte contre la disparition des langues" (sic).

Tous les défenseurs des langues régionales de France y seront certainement invités, mais il faudrait surtout y convier tous les parlementaires qui se sont gaussés de la proposition d'amendement de l'article 2 de la Constitution, tous les recteurs d'Académie, inspecteurs d'académie et chefs d'établissements qui sabotent systématiquement l'enseignement des langues régionales, tous les beaux esprits qui dans la haute Administration, dans les médias et dans d'autres lieux d'influence et de pouvoir ne se privent pas de tourner en dérision ces langues parlées en France, parfois bien avant que ne soit né le français... Cette conférence internationale pourra sans doute leur ouvrir utilement les yeux.

Le seul problème, c'est que la salle de conférences du musée du Quai Branly risque d'être beaucoup trop petite pour accueillir tout ce beau monde et qu'il faudra certainement envisager un lieu beaucoup plus vaste pour accueillir tous les participants de la future conférence... Il conviendra aussi que l'ensemble des brillantes interventions auxquelles elle ne manquera pas de donner lieu, soient largement diffusées sur les radios et les télévisions présentes sur le territoire de la République.

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Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
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