Extrait audio

"Dañs ar bleiz" (Cercle circassien) — EBEN (Dinaskañ)

Une nouvelle fois, avec Dinaskañ, en y intégrant des récits actuels, EBEN explore la tradition sous un angle inédit.

EBEN… (l’autre, au féminin), est une formation qui a été créée en août 2018, à l’initiative du Festival Interceltique de Lorient, dans le cadre du projet « New Leurenn #3 » (nouvelle scène N°3), un programme artistique qui a pour but de mettre en avant des jeunes talents de la scène bretonne.
Ceux-ci, avec des musiciens confirmés, construisent ensemble un répertoire de musique traditionnelle actuelle.

Jaquette du CD EBEN -  DinaskañJaquette du CD EBEN - Dinaskañ © photographe

Dans un format de jaquette cartonnée atypique, en portrait et hors classiques dimensions de l’habituel Compact-Disc, magnifiquement illustrée d’un regard féminin soutenu émanant d’un visage « solarisé », graphiquement rehaussé par un esthétique et raffiné motif « celto-indien », c’est en novembre2019, lors du festival YAOUANK, à Rennes, qu’a eu lieu la sortie officielle du premier album éponyme d'EBEN, un opus de dix titres chantés en breton qui portaient, déjà, au travers d’un répertoire à danser, un regard nouveau sur la culture, qu’elle soit bretonne ou autre et sur notre, nos divers environnements.
Au dos de l’originale jaquette (*1*), l’intention artistique et culturelle du sextet était, déjà, clairement notifiée et exprimée, en ces termes :
« Des cordes et des voix, un Kan ha diskan qui chante les histoires de notre temps  ».

Après plus de six ans à sillonner les routes de Bretagne… et d’Europe avec leur répertoire de musiques à danser, mais, aussi, à attentivement écouter, le groupe breton EBEN, publie, cette année, chez ARFOLK, son deuxième disque, en continuant à explorer la tradition sous un angle inédit, en y intégrant des récits actuels et une palette d’influences musicales variées, allant de la pop, aux musiques du monde, en passant par le jazz et le folk.

Le nom de cette nouvelle création discographique : « Dinaskañ », « désentraver », en breton.
Avec cet opus, le groupe souhaite présenter, sur des fondements traditionnels, un « quasi-contre-chant » aux discours conservateurs, voire aux visions patriarcales qui transpiraient, souvent, des textes du répertoire racinaire ancien.

Dans cette idée de « contre-chant », nous oserons, même dire, de « contre-champ », il est également, à noter, que « Dinaskañ » est l’anagramme de « Diskanañ », comme « déchanter », en breton, que l’on retrouve dans l'expression « kan-ha-diskan » (chant et déchant), style chanté d’air à danser du Centre-Bretagne, par ailleurs, pratiqué depuis leurs jeunesses et leurs débuts, par les chanteuses.

Et si nous vous présentions, succinctement, ces 3 talentueuses belles voix féminines :

Sterenn LE GUILLOU :
Elle débute son itinéraire musical en 2011 en formant, dans le contexte d'un club de kan-ha-diskan, au collège, le trio « AN TEIR ». Le trio s'est produit sur les scènes locales jusqu'en 2018, et c’est là que la formation a participé à, la susmentionnée, « New Leurenn », organisée par le Festival Interceltique de Lorient, ce qui aboutit à la création du groupe EBEN.
En 2022, chantant en langue bretonne, Sterenn a représenté la France à l'Eurovision au sein du trio ALVAN et AHEZ.
En 2024, elle a créé un spectacle pour jeune public alliant animation, musique et contes autour des Fées Margot, explorant de nouvelles façons de promouvoir les cultures et langues de Bretagne.

Sterenn a été lauréate de plusieurs prix : 2ème prix aux Prizioù 2020 de France 3 Bretagne dans la catégorie « création musicale en langue bretonne » avec EBEN, Médaille du Gorsedd 2022 avec AHEZ, Prix du Public du Télégramme 2022 avec ALVAN et AHEZ, Médaille de l'Ordre de l’Hermine en 2022 avec AHEZ, Prix Bretonnantes de l’Année aux Prizioù 2023 de France 3 Bretagne avec AHEZ.

Marine LAVIGNE :
2011 : Elle, aussi, est membre du Trio « AN TEIR ».
En 2018, elle participe à la fondation du groupe EBEN et, parallèlement, forme un duo avec Sterenn DIRIDOLLOU qui collabore avec le groupe occitan BARRUT, fusionnant les traditions bretonnes et occitanes.
En 2021, elle cofonde le trio de folk et fest-noz SEIM, explorant divers styles de chant, en plusieurs langues.
2022 : C’est l’Eurovision au sein du trio AHEZ
Marine a été récompensée par plusieurs distinctions, notamment, celles mentionnées, ci-dessus et reçues avec Sterenn LE GUILLOU, pour EBEN et AHEZ et, spécifiquement, le prix musical au Premio Ostana 2022 (Occitanie, Italie).

Sterenn DIRIDOLLOU :
Elle est profondément enracinée dans la musique traditionnelle bretonne. Élevée dans cet univers et scolarisée à Diwan, elle a bénéficié del'enseignement de maîtres tels que Marcel LE GUILLOUX, Marthe VASSALO et Youenn LANGE.
Elle a débuté le kan-ha-diskan avec le groupe KANFARTED MAGOR.
En 2018, elle forme, avec Marine LAVIGNE le duo susmentionné.
A la demande de Jonathan DOUR, elle rejoint, alors, EBEN, en 2020, en remplacement d’Enora JEGOU qui, figurant sur le premier disque privilégie, désormais, une carrière médicale.
En 2022, elle participe, avec Marine et l’autre Sterenn, à l’Eurovision.
En 2024, elle fonde le trio NOZICA, avec Baptiste BARBIER et Dorian CREIGNOU.
Sterenn a été récompensée avec les deux autres chanteuses par plusieurs distinctions pour EBEN et AHEZ.

A la lecture de ces « survols biographiques », il est aisé de comprendre qu’il s’agit là, d’un trio féminin aguerri, tant pour l’écriture en langue bretonne, que le chant à danser, mais pas seulement !

En matière structurelle, EBEN semble respecter une parfaite parité, puisque ce sont trois hommes qui assurent, tout aussi brillamment, le pupitre instrumental.

Pour les avoirs « rencontrés », à maintes reprises, au sein de divers groupes ou, parfois, aux côtés de mêmes grands interprètes bretons, nous serons, encore, plus elliptiques dans leur présentation.

Pour cet enregistrement, chargé, de la direction artistique, il est aux guitares, électrique et douze cordes… Antoine LAHAYE !
Influencé par le rock, le jazz et les musiques traditionnelles bretonnes, Antoine est un guitariste et musicien polyvalent. Compositeur, arrangeur, il accompagne, notamment, sur scène, Denez PRIGENT, depuis 2011.
Après avoir étudié au Centre des Musiques Didier LOCKWOOD, à Paris, perfectionnant l'écriture, le jeu et l'harmonie, il obtient son diplôme en 2011.
Antoine a été récompensé par plusieurs prix, dont le Grand prix du disque Produit en Bretagne avec les groupes KARMA (2007) et DIESE3 (2010), le Grand prix du disque du Télégramme avec KRISMENN( 2017), et le Prix « Villes des musiques du monde » (2017) avec NIMAAN. Depuis 2019, il travaille sur des musiques de films.

A la contrebasse, Julien STEVENIN !
Il a débuté sa carrière musicale à l'âge de quinze ans avec la basse électrique, avant de se tourner vers la contrebasse et les musiques improvisées.
Il a obtenu un DEM au conservatoire de Rennes en 2006 et s'est affirmé dans les musiques actuelles et le jazz.
Côté musique de Bretagne, plus que traditionnelle bretonne, il collabore avec Nolwenn KORBELL.
Vous l’avez, régulièrement « croisé », au sein de nos chroniques en ligne, aux côtés des groupes comme ISTAN TRIO et STARTIJENN.
En 2013, il a reçu un prix de contrebasse classique, et continue, depuis, de se produire avec des orchestres classiques tout en explorant divers registres musicaux, tels que le jazz, les musiques actuelles, les musiques du monde…

Au violon alto, cinq cordes, Jonathan DOUR !:
Né dans la musique bretonne, il commence à jouer du violon en Fest-Noz à 14 ans avec le groupe KARMA, remportant le premier prix du Kan Ar Bobl en 1998. À 18 ans, il se tourne vers la technique classique pour parfaire son expression musicale. Spécialisé dans l'accompagnement du chant traditionnel breton, il intègre divers projets musicaux, tant au titre d’initiateur (LIAMM, AODAN, DOUR/LE POTTIER QUARTET, EBEN, SEIM) que comme collaborateur, avec Denez PRIGENT, Nolwenn KORBELL, DAN AR BRAZ et Bagad CAP CAVAL…
En 2018, Il était, le parrain de « New Leurenn #3 » et, comme le précisait Marine LAVIGNE, au micro de Glenn JEGOU, lors de l’émission « La table d’Arthur », diffusée sur les antennes d’ICI Armorique, c’est lui qui a fait appel aux deux autres musiciens, pour constituer EBEN.

Au travers d’arrangements signés, pour leur plus grande part, par les trois musiciens, EBEN, en quelque sorte, réadapte la musique et le chant traditionnels bretons, afin d’évoquer des sujets très actuels avec des textes, très majoritairement, écrits par Marine LAVIGNE et, plus ponctuellement, comme pour la mazurka, par Sterenn LE GUILLOU.

Si l’album est composé de nombre de chansons originales, le groupe reprend, également, des histoires, des poèmes et des chansons préexistantes.

Démontrant le viscéral désir d’EBEN de valoriser la langue bretonne, tous les textes sont écrits et chantés en breton.
Mais, amis non-locuteurs, rassurez-vous, afin d’en saisir leur substantifique moelle, ceux-ci sont intégralement traduits en français, au fil de la quinzaine de pages qui constituent le livret accompagnant le Compact-Disc.

Une petite exception, toutefois, à cette heureuse et tellement utile prépondérance linguistique, puisque dans la chanson « Douar Nevez » (Nouveau monde), une partie du texte est rappé en galicien, comme pour marquer un bien connu et reconnu interceltisme, cher, notamment, à Carlos NùÑEZ.

Outre cet aspect, très urgemment important et constant de pérenniser, absolument, la langue bretonne, de nombreux titres résonnent comme des appels à l'émancipation, voire à la résistance contre, souvent ancestraux, les discours établis, stéréotypés et conservateurs.
Au-delà de la liberté de s’exprimer dans sa langue, cela passe, aussi, par exemple, au travers d’une danse libérée de certains de ses carcans, des rencontres universelles favorisées par le voyage, le droit des femmes à disposer de leur corps, les luttes contre toutes formes d'oppression, obscurantisme, de radicalisation

Sur leurs compositions, indéniablement ancrées, mais résolument projetées dans une modernité musicale, EBEN veut extraire la tradition que la formation, bien évidemment, respecte, puisque l’utilisant comme base de création, de toute folklorisation, en écrivant des textes reflétant ce qu’est devenue la société aujourd’hui.
Nombre d’artistes bretons, toutes disciplines confondues, l’ont bien compris, une culture que l’on veut pérenniser doit, en ne reniant aucunement ses fondements, évoluer, sous peine de disparaitre ou de ne figurer que dans les musées. EBEN s’inscrit, parfaitement, dans cette voie de passeur prospectif, tant en matière musicale, linguistique que du discours.

Dès la première piste de ce programme de près de 47 minutes et de 11 titres, dont 8, au travers de cercle circassien, plinn(s), fisel(s), mazurka, valses, sont à danser, nous trouvons dans le fil du registre sus-évoqué, « Dañs Ar Bleiz » (La danse des loups).
Il s’agit d’une danse symbolisant l'union contre la montée en Europe, voire en Bretagne, des idées extrême-droitières.

EBEN souhaitait faire revivre un air traditionnel, qu’autrefois, l’on dansait et chantait vigoureusement en haut de la montagne bretonne, pour éloigner des troupeaux et des bourgs, l’inquiétant canidé.
Le texte a été écrit par Marine LAVIGNE, lors des élections législatives de juin-juillet 2024.
Il y a, dans cette première pièce une incontestable innovation musicale, vocale, et textuelle avec un propos qui touche, de plein fouet, un thème actuel.

[…/…]
Int a dost dillo deus hon douar
Alichet gant flaer tagus ar glac’har
Chelpeta reont ‘tro ar c’hoadoù du
Da lipat kasoni tud didu.
[…/…]

[…/…]
Ils s’approchent vite de nos terres
Alléchés par l’odeur âpre de la douleur
Ils rodent autour des bois obscurs
Pour lécher la haine des laissés-pour-compte.
[…/…]

 

En pistes 3 et 5, en deux volets qui, par le sujet, se lient, sous les titres « Eostig Kuzh I » ([Ostinati] voler hors de son nid) et « Eostig Kuzh II », conjointement, traités rythmiquement en dañs fisel, EBEN nous chante un plaidoyer pour l'émancipation féminine.
De base traditionnelle, les paroles sont adaptées par Sterenn LE GUILLOU et Sterenn DIRIDOLLOU.
La musique, elle aussi, traditionnelle et collégialement arrangée par les 3 mousquetaires, Antoine LAHAYE, Jonathan DOUR et Julien STEVENIN.

C’est, in fine, l’histoire d’une jeune fille qui, après une triste prime jeunesse vécue sans sa mère disparue par la maladie, événement qui l’a, précipitamment, conduite au couvent, ressort de cette quasi prison, puis goûte, à nouveau à la vie, en rencontrant, des hommes mûrs et pourvus mais, aussi, de beaux jeunes gens. Malgré moultes sollicitations, elle ne veut pas se marier, en préférant être totalement libre et, notamment, aller danser…

[…/…]
Me oa nemet pevar bloaz pa gollas va mamm-gaezh
Diskaret e-kreiz he brud gant ur c'hleñved gouiziek

Rak-se ta me oa kaset d'ar c'hetañ ma oa gallet
Da Landernev d'ar gouent en urzh an Ursulined

Pa zeuen e-maez ac'hano, krog barzh em seitek vloaz
E oan dija ur plac'h yaouank dimeus ar re vravañ

Oan o vont e-mesk an dud ha joa bras em c'halon
Evel pa vijen bet o tont er-maez deus ar prizon
[…/…]

[…/…]
Je n’avais que quatre ans quand j’ai perdu ma chère mère
 Fauchée dans la fleur de l’âge Par une maladie savante

Alors on m’a emmenée le plus vite possible
A landerneau, au couvent, à l’ordre des Ursulines

Quand je suis sortie, à ‘aube de mes 17 ans
J’étais une jeune fille des plus belles qu’il soit.

J’allais parmi les gens, Une grande joie dans mon cœur
Comme si je venais de sortir de prison.
[…/…]

Extrait de « Eostig Kuzh I » .

He plijadur am beze o
Velvet paotred yaouank
Treiñ ha distreiñ en-dro- din,
Evel da hejoù gwenan.
[…/…]

[…/…]
Me oa mat evel ma oan,
Ne c’houlennas nemet
Chom da roul ma yanouankiz,
Hiroc’h em bije gallet
Berped joaius ha laouen
Eürus-bras o kemer
Na maaesañ plijadur
Ee-gizma c’hellen ober

Je prenais plaisir en voyant
Des jeunes hommes
Tournoyer autour de moi
Comme des essaims d’abeille.
[…/…]

[…/…]
J’étais bien comme j’étais
Je voulais seulement
Vivre ma jeunesse,
le plus longtemps possible
Toujours joyeuse et heureuse
Très contente en prenant
Mon plus grand plaisir
Comme je pouvais le faire.

Extrait de « Eostig Kuzh II » .

Dans le prolongement de cette idée et en piste 6, signées de Marine LAVIGNE, vous retrouverez les paroles de « FULENNIG », alors, chantées sur la rythmique électro pour la version musicale de l’Eurovision, mais, ici, sur un thème instrumental très contemporain, sous forme de récit.
Le texte s’inspire de la légende de Katell GOLLET (*2*) (Catherine la perdue, la damnée, en breton).
Il s’agissait d’une jeune femme qui préférait danser autour du feu plutôt que de se soumettre à un mariage imposé.

E teñvalijenn ar c'hoadeier e tiwan an noz
Ar stered a deu war-wel en hiboud direpoz
Ur skeud benel a droidell ouzh skleurenn ur flamboz

Oc'h ober fae deus ar fall loened e tañnsan
Me bak an tan en o lagad leun a droukc'hoant
Ha dreiñ 'n'añ en ur c'han da gan' a-unvan

Dañsal a ran gant an diaoul ha pe’ra ?
[…/…]

Dans l’obscurité des bois germe la nuit
Les étoiles apparaissent dans un bruissement sans repos
Une ombre féminine virevolte à la lueur d’un flambeau

En faisant fi des bêtes sauvages, je danse
Je vole le feu dans leur regard plein de convoitise
Et je le change en un chant à reprendre à l’unisson

Je danse avec le diable, et alors ?
[…/…]

 

C’est , en guise de conclusion, légèrement détachée du corps du texte que vous percevrez l’unique phrase du programme, prononcée en français : « Je danse avec le diable, et alors ? ».

Si, en plage 2, pour le titre « Dinaskañ » Marie LAVIGNE, en croisant ses mots avec ceux de la célèbre agricultrice poétesse de Vieux Marché fait référence au poème « An Alc’houez Aour » (La clef d’or), d’Anjela DUVAL, c’est en dernière et piste 11 que l’on retrouve, sous le titre « Nevez amzer », l’adaptation de Sterenn DIRIDOLLOU d’un texte, « Deus en-dro nevez-amzer », de la couturière et poétesse rostrenoise de langue bretonne, Philomène CADORET.

Un bel envoi optimiste pour cet enregistrement qui brasse, également, les turpitudes des temps actuels.

Deus en-dro nevez-amzer
Gant da dudi dispar
Da strinkañ al levenez
Ar spi war an douar
[…/…]

 […/…]
Ya deusprim amzer garet
Da zihun Briezh-Izel
A goantiri, a gaerded
Marellet he mantell

Reviens printemps
Avec ton charme sans pareil
Rependre la joie
L’espoir sur la terre
[…/…]

[…/…]
Oui viens vite temps chéri
Réveiller La Basse-Bretagne
Et de charme et de beauté
Revêt son manteau.

 

Au cours de ce programme extrêmement riche, varié, travaillé, ciselé, les trois voix féminines atteignent la polyphonie, rappent en galicien, s’expriment en choeur ou solo avec une aisance remarquable. Les cordes deviennent chambristes, comme prospectives, toujours au service du chant, tout en prenant leurs parts de soli.

.En interprétant du kan ha diskan, des gwerzioù, des rythmes de festoù-noz où se succèdent plinns, cercles, dans fisel, mazurkas…, aux confins des chemins entre les traditions bretonnes et les sonorités du monde, des textes anciens et des paroles aux sujets très actuels, EBEN incarne, aujourd’hui, une nouvelle voie, et dans sa langue originelle à, impérativement, sauvegarder, une voix nouvelle du folk breton.
La forme, plutôt festive, naturellement liée à la danse, n’occulte aucunement le fond. Dans ce disque, les paroles racontent des histoires bien actuelles : luttes sociales, droits des femmes, défense des langues minoritaires et , surtout, volontairement minorées, résistance aux discours conservateurs…

« Dinaskañ » d’EBEN, un album, certes, à danser, mais à écouter et réécouter avec attention et enthousiasme, tant il est dynamisant pour le corps et l’esprit.

Gérard SIMON

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(*1*) – Voir la présentation de ce premier album sur le site officiel d’EBEN : ICI

(*2*) – Katell KOLLET, ou Katel KOLLET (ou, même, Catel COLLET) est un personnage semi-légendaire connu dans une bonne partie de la Bretagne bretonnante, du Léon (nord du Finistère), au Pays Pourlet (région de Guémené-sur-Scorff, dans le Morbihan) dont l'histoire a fait l'objet de récits légendaires, ainsi que d'une gwerz.

Illustration sonore de la page : EBEN - Album "Dinaskañ" - "Dañs ar bleiz" (Cercle circassien) - Extrait de 01:00.
Site Internet d'EBEN : www.eben.bzh

D'autres extraits sonores sur Cuture et celtie, l'e-MAGazine : Voir site

Les titres du CD « Dinaskañ » :

01 - Dañs ar bleiz (Cercle circassien) – 03:26.
02 - Dinaskañ (Plinn) – 03:51.
03 - Eostig kuzh I (Fisel) – 03:35.
04 - Tremen (Mazurka) – 04:59.
05 - Eostig kuzh II (Fisel) – 04:10.
06 - Fulennig (Rrécit) – 01:58.
07 - Sorserez an neved (Gwerz) – 06:10.
08 - Hillig ur pok (Valse) – 04:39.
09 - Douar nevez (Plinn) – 04:21.
10 - Hent ahez (Plinn) – 03:53.
11 - Nevez amzer (Chanson) – 05:31.

Durée totale : 46:32.


CD « Dinaskañ ».
Parution : 19 juin 2025.
Réf : AR1212.
Distribué par : ARFOLK - www.arfolk.bzh

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