La direction de la Poste prétend éradiquer la langue bretonne : non, les Bretons ne sont pas des « Indiens » du Far-West ! L'oukase de la direction de la Poste constitue une violation intolérable des libertés individuelles et collectives des Bretons. Il est en contradiction flagrante avec la récente révision de la Constitution
Communiqué de presse
La direction de la Poste prétend éradiquer la langue bretonne : non, les Bretons ne sont pas des « Indiens » du Far-West !
Au prétexte d\'une réorganisation technique du tri postal, la direction de la Poste vient de prendre, par l\'entremise de son directeur du courrier pour l\'ouest Bretagne Yves Amiard, une initiative des plus choquantes en appelant les communes bretonnes à ne plus utiliser la langue bretonne dans la dénomination des rues et autres lieux-dits.
L\'oukase de la direction de la Poste constitue une violation intolérable des libertés individuelles et collectives des Bretons. Il est en contradiction flagrante avec la récente révision de la Constitution française qui a donné une première reconnaissance aux langues régionales ainsi qu\'avec la convention de l\'Unesco sur la protection du patrimoine immatériel, pourtant signée et ratifiée par la France en 2006, et plusieurs résolutions du Conseil de l\'Europe qui est le garant du respect des droits de l\'homme sur notre continent.
En prétendant imposer aux communes bretonnes une toponymie exclusivement en français la direction de la Poste se comporte non pas comme un établissement au service du public mais comme un organe totalitaire. Et qu\'en sera-t-il des familles de Bretagne qui portent dans leur nom ce c\'h que la Poste prétend éradiquer ? Va-t-elle les priver du service postal ? Vont-ils devoir changer de nom ?
J\'entends porter cette initiative inacceptable de la direction de la Poste devant le Conseil régional de Bretagne afin que celui-ci puisse engager les démarches nécessaires tant au niveau national qu\'international. Les Bretons ont le droit d\'être ce qu\'ils sont. Qu\'on leur fiche la paix.
Christian GUYONVARC\'H, vice-président du Conseil régional de Bretagne, chargé des affaires européennes et internationales, besprezidant Kuzul-rannvro Breizh e karg eus an aferioù europad hag etrevroadel.
Commentaires (17)
COPIE DU COMMENTAIRE LAISSE SUR LE SITE DU TELEGRAMME EN LIGNE. Je souhaiterais réagir sur le fond et la forme de cet article. L'entreprise française « la poste » veut imposer aux communes bretonnes de rebaptiser les noms de lieux indigènes, en particulier ceux qui comporteraient le fameux C'H caractéristique du breton, et de renommer les rues des habituels noms d'oiseaux ou de fleurs. Voilà qui éclaire un peu plus la situation dénoncée il y a peu à Plougerneau. Au passage, on ne nous dit pas si les personnes appelées Guyonvarc'h ou Le Floc'h vont devoir changer de nom. Ainsi le postier muté de Bourgogne dans le Kreiz Breizh, pardon, dans le Centre Bretagne, ne serait pas trop perturbé dans son PTT (petit travail tranquille). De plus cela faciliterait l'automatisation du tri. Selon « La Poste », la langue bretonne serait donc un frein à la modernisation. Depuis le XIX siècle, on nous ressert ces vieux poncifs, préférant imputer à la langue bretonne et à ses locuteurs tous les défauts, voire même les vices, plutôt que de réaffirmer clairement ce que le Président Pompidou avait osé annoncer : il n'y a pas de place en France ni pour la langue bretonne, ni pour les autres langues régionales. Ce que la modification récente de la constitution de la République a nuance en rajoutant : « si ce n'est éventuellement dans les musées en tant qu'élément du patrimoine national ». En quoi une entreprise se réclamant du service public peut elle s'octroyer le droit d'imposer aux bretons et à leurs représentants élus d'abandonner un pan entier de leur culture et de leur identité afin de faciliter le travail de ses salariés. Verra-t-on demain Véolia-transport imposer aux conseils généraux le retrait des panneaux bilingues sous prétexte qu'ils gêneraient le travail de ses chauffeurs ? La France en général, et la Bretagne en particulier n'appartiennent pas à l'administration, aux services ou aux entreprises du secteur public. Ces derniers existent pour servir la population. C'est à eux de s'adapter. S'ils n'en sont pas capables ou s'ils n'en n'ont pas la volonté, je me permettrais de formuler une proposition. La Région Bretagne, en tant que représentante légitimement élue de la population bretonne, pourrait dénoncer le contrat de service public de distribution du courrier avec l'entreprise française « La poste » et, dans le cadre du droit à l'expérimentation, mettre en œuvre un service régional dont les critères de fonctionnement seraient respectueux de la population et de son identité. A défaut, la région Bretagne pourrait également confier l'exécution de ce service public à une autre entreprise européenne qui a déjà fait ses preuves dans le respect des langues régionales, comme An Post en Irlande, Royal Mail au Pays de Galles, Correos España dans toute les autonomies d'Espagne. Et renvoyer « La Poste » française, l'état actionnaire et ses énarques, à leurs chères études sur la démocratie et le respect des droits de l'homme. Ils pourront continuer de prétendre que la France en est le phare qui éclaire l'univers, ce dont seuls les jacobins et les naïfs sont encore convaincus. Pour finir, je voudrais faire une remarque à l'auteur de l'article. S'il avait écrit « Une recommandation de nature à soulever des protestations dans la région », il serait resté dans son rôle de transmission de l'information. En écrivant « … soulever quelques protestations … », il prend parti, minimise l'affaire et la relègue à un simple plan technique de retard du courrier. J'espère personnellement ne pas être le seul à m'insurger contre cet abus de pouvoir de « La Poste » et que ce diktat suscitera la levée de boucliers qu'il mérite de la part de l'ensemble des Bretons. JM TANGUY
Amicalement.