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- Présentation de livre -
La matière arthurienne, une source d'inspiration inépuisable pour de nombreux écrivains
Les récits des exploits du roi Arthur et de ses chevaliers ont fait rêver toute l'Europe au Moyen Âge et profondément marqué la culture occidentale, puis, après une parenthèse de plusieurs siècles, la matière arthurienne est revenue en force au XXe siècle, principalement dans le monde anglophone, comme source d'inspiration de romanciers à succès et également d'auteurs de bandes dessinées, puis également de réalisateurs de films
Bernard Le Nail pour ABP le 9/04/08 9:40

Les récits des exploits du roi Arthur et de ses chevaliers ont fait rêver toute l'Europe au Moyen Âge et profondément marqué la culture occidentale, puis, après une parenthèse de plusieurs siècles, la matière arthurienne est revenue en force au XXe siècle, principalement dans le monde anglophone, comme source d'inspiration de romanciers à succès et également d'auteurs de bandes dessinées, puis également de réalisateurs de films. Cette nouvelle littérature arthurienne a repris les principaux personnages de la "Matière de Bretagne", mais en a aussi créé d'autres, leur a inventé de nouvelles aventures, parfois bien extravagantes, et a dérivé souvent vers le fantastique, la fantaisie héroïque, voire la science fiction et l'ésotérisme, prêtant à ses personnages des conceptions philosophiques et morales qui n'ont plus aucun rapport avec le monde médiéval, mais qui expriment plutôt les sentiments, les angoisses, les fantasmes, les délires et, globalement, une vision du monde très contemporaine. Beaucoup de ces auteurs prêtent ainsi à leurs personnages une sexualité débridée, qui constitue un des ingrédients du succès de leurs œuvres. Les passionnés de la véritable matière arthurienne d'origine considèrent évidemment avec perplexité, sinon effroi, ces œuvres dont beaucoup connaissent un formidable succès commercial.

Le nom qui domine cette production est celui de Marion Zimmer Bradley (1930-1999), auteure prolifique, qui a voulu réécrire les récits arthuriens du point de vue des femmes : la reine Guenièvre, la fée Morgane, et d'autres. Elle a fait de ces personnages, plutôt secondaires dans les récits médiévaux d'origine, les vraies héroïnes de ses romans... Abondamment pimentés d'érotisme, ses romans - "Les Dames du lac", "Les Brumes d'Avalon", "La Colline du dernier adieu", "La prêtresse d'Avalon", "Le Secret d'Avalon", etc. - ont été vendus à des millions d'exemplaires et traduits en de très nombreuses langues... Il est permis de penser qu'il ne s'agit pas vraiment de chefs d'œuvre impérissables...

Terence Habury White (1906-1964) a lui aussi composé une nouvelle version du cycle arthurien et l'un de ses livres "The Sword in the Stone" (l'épée dans la pierre) a servi de base aux studios Walt Disney pour un film en dessin animé "Merlin l'Enchanteur" (1963) qui a connu un très grand succès international.

Aujourd'hui, un des auteurs de langue anglaise les plus connus dans le domaine du roman historique et de la matière arthurienne revisitée est Bernard Cornwell, né à Londres en 1944. On lui doit une saga du roi Arthur en trois volumes : "The Winter King" (1995), "Enemy of God" (1996) et "Excalibur" (1997) et une série sur la quête du Graal, The Grail Quest : "Harlequin" (qui est vendu aux État-Unis sous le titre "The Archer's tale") (2000), "Vagabond "(2002) et "Heretic" (2003). Il est à noter que son héros, Thomas of Hookton, vient en Bretagne et participe en particulier à la bataille de La Roche-Derrien...

En langue française, Jean Markale, de son vrai nom Jacques Bertrand (né à Paris en 1928), s'est lui aussi livré à une réécriture contemporaine de la légende arthurienne et a publié de nombreux volumes qui ont connu un large succès en librairie.

René Barjavel (1911-1985), auteur de nombreux romans d'anticipation, consacra à Merlin son dernier roman "L'Enchanteur" (1984).

Avant eux, Jacques Boulenger (1870-1944), ancien élève de l'École des chartes et authentique spécialiste de la littérature médiévale et de la littérature de la Renaissance, s'efforça de donner une nouvelle version des récits arthuriens adaptée à notre époque, mais en restant, lui, très fidèle aux textes médiévaux (ces récits ont été republiés récemment par les éditions Terre de brume, aujourd'hui installées à Dinan).

C'est dans le même esprit qu'a œuvré le Nantais Jean-Pierre Foucher (1920-1990) en menant un travail très réussi de traduction et de réécriture des romans de Chrétien de Troyes : "Érec et Énide", "Le Chevalier au lion", "Le Chevalier à la charette" et "le Roman du Graal", superbes textes parus aux éditions Gallimard.

Dans la veine romanesque contemporaine qui a été celle de Marion Zimmer Brasley, il faut citer les deux dernières œuvres d'une romancière bretonne, dont une qui vient de paraître tout récemment : "Merlin et les cavalières du Sidh" (Keltia Graphic, 2006, 476 pages, 22 €) et "Arthur et les elfes d'Avallon" (Keltia Graphic, mars 2008, 414 pages, 20 €). L'auteure, Colette Geslin, est originaire de Pontchâteau en Loire-Atlantique et elle vit aujourd'hui à Vence. "Arthur et les elfes d'Avallon" est son onzième roman.

C'est en 1960 que Colette Geslin a publié chez l'éditeur parisien Buchet-Chastel son premier roman, écrit alors qu'elle n'avait que 18 ans; ce livre était très influencé par l'œuvre de Françoise Sagan : "L'âme se porte noire". Puis, après avoir fait paraître plusieurs recueils de poésie, elle est revenue au roman. Ayant vécu durant cinq années, de 1982 à 1987, à Papeete où son mari était contrôleur du trafic aérien, elle a écrit deux romans historiques qui ont pour cadre l'époque de la reine Pomaré qui règna sur Tahiti de 1827 à 1877 et qui fut contrainte d'accepter le protectorat de la France en 1842 : "Vanaa ou la loi des ancêtres" (Buchet-Chatel, 1984) et "Taaroa ou les plaisirs de la cour" (Buchet-Chastel, 1992).

Puis Colette Geslin s'est tournée vers l'histoire de Bretagne avec une série de romans historiques pleins de fougue : « Les Feux de Beltaine" (Buchet-Chastel, 1992) : une autre vision de la légende de la ville d'Ys, "La Bataille des Vénètes » (Terre de brume, 1998) : roman sur l'affrontement entre César et le peuple Vénète, « La Chevauchée Nominoë » (Terre de brume, 2001) : l'émergence de Nominoë qui devient le premier duc breton et résiste aux rois francs, « Deux meurtres pour un royaume » (Keltia Graphic, 2005) : où le terrible destin du roi Salaün de Bretagne, vénéré comme saint après avoir, par son propre assassinat, expié celui de son cousin Érispoé, fils de Nominoë, et « Une épée pour le duc de Bretagne » (Keltia Graphic, 2006, 415 pages) : le retour d'exil d'Alain de Poher "Barbetorte" dans sa Bretagne natale détruite par les hordes de Vikings.

Enfin, après la parution toute récente d'"Arthur et les elfes d'Avalon", Colette Geslin prépare pour l'an prochain "La nuit de Clisson", un nouveau roman sur un autre grand personnage breton, le connétable Olivier de Clisson, puissant et richissime, adversaire obstiné et irréductible du duc Jean IV de Bretagne.

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Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
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