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- Reportage -
La loi Molac en faveur des langues régionales adoptée en première lecture
Le jeudi 13 février, la loi sur les langues régionales, dite loi Molac, du nom du député breton qui l'a présentée, a été adoptée en première lecture par 46 voix sur 49 députés présents.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 14/02/20 2:53
Débat sur la loi MOLAC (images Assemblée Nationale) :
Les débats sur les amendements proposés par les députés Paul Molac et Marc Le Fur :

Le jeudi 13 février, la loi sur les langues régionales, dite loi Molac, du nom du député breton qui l'a présentée, a été adoptée en première lecture par 46 voix sur 49 députés présents.

La loi intitulée "PROTECTION PATRIMONIALE DES LANGUES REGIONALES" a pour rapporteur le député du Morbihan Paul Molac. Les co-signataires sont M. Sylvain Brial, M. Jean-Félix Acquaviva, M. Michel Castellani, M. Jean-Michel Clément, M. Paul-André Colombani, M. Charles de Courson, Mme Jeanine Dubié, Mme Frédérique Dumas, M. M'jid El Guerrab, M. Olivier Falorni, M. Yannick Favennec Becot, Mme Sandrine Josso, M. François-Michel Lambert, M. Matthieu Orphelin, M. Bertrand Pancher, Mme Sylvia Pinel, M. François Pupponi, M. Philippe Vigier.

Paul Molac

Durant les débats, seuls entre 40 et 50 députés sur 575 étaient présents, ce qui est la norme quotidienne au sein du Parlement français. On nota l'absence de presque tous les députés bretons sauf M. Yannick Kerlogot, député des Côtes-d'Armor, Mme Sandrine Josso du 44, Erwan Balanant, Thierry Benoit, Liliane Tanguy, Gilles Lurton et bien sûr Marc Le Fur, de tous les combats pour les langues régionales.

Ce qui est passé ? Le bilinguisme des panneaux routiers et publics, les signes diacritiques régionaux dans les prénoms, la protection des langues régionales dans le loi de 1994 en faveur de la langue française. Ce qui a été bloqué en commission ou en séance d'amendements : la reconnaissance du principe d'immersion comme méthode pédagogique efficace, le financement des collèges bilingues privés, l'intégration de l'enseignement des langues régionales dans les horaires standards.

Vidée de ses textes essentiels sur l'enseignement des langues régionales, les députés Paul Molac, Marc Le Fur et M. Hetzel (Alsace)ont bien essayé de rétablir les articles 3, 4 et 9 qui avaient été supprimés en session mais n'y sont pas parvenus sauf pour quelques ajouts, en particulier l'adoption par l'état civil des signes diacritiques régionaux comme le tilde. En revanche, l'article 8 a bien été adopté, il autorise officiellement les panneaux bilingues sur les routes et les lieux publics sans passer par toutes sortes d'autorisations.

La loi de 1994 sur l'usage de la langue française sera modifiée, cette loi avait été passée pour protéger le français de la langue anglaise mais fut utilisée contre les langues régionales. Le texte est modifié par l'ajout suivant : "Les dispositions de la présente loi ne font pas obstacle à l'usage des langues régionales.

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, présent dans l'hémicycle comme un gendarme surveillant les députés du peuple, donnant son avis à tout bout de champ, comme cela se fait au sein de la Ve république, en contradiction complète avec le principe de la séparation des pouvoirs, s'est opposé à tous les amendements proposés même si, dans son discours d'introduction, il s'est déclaré en faveur des langues régionales. Dans l'ensemble, tous les groupes parlementaires se sont dits favorables aux langues régionales et ont voté le texte définitif tout en bloquant presque tous les amendements. Seule La France Insoumise, représentée par Bastien Lachaud, s'en est prise à cette loi jugée inutile selon lui.

Voir aussi sur le même sujet : langues régionales
Cet article a fait l'objet de 2667 lectures.
logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 11 commentaires
jakez Lheritier Le Vendredi 14 février 2020 07:20
Franchement je ne comprends pas bien cet article.
"La loi Molac adoptée à l'unanimité en première lecture..".
Hors plus loin il est dit que les articles 3,4 et 9 n'ont pas été rétablis;;!
Que reste t'il clairement ?
Pour moi ,si c'est un "progrès" ce n'est pas une victoire.
Le fait bizarre est l'accord de tous les "groupes" mais contre presque tous les amendements.
LFI et ses intégristes républicains Français,Mélenchon,Autain etc..sont pour les droits des peuples hors de la France mais "bouchés" dans l'hexagone
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Rafig Le Vendredi 14 février 2020 12:56
Combien de députés ?
49 présents, cela prouve l’intérêt que les républicains français portent à ce beau patrimoine !
On attend l'astuce juridique qui va annuler l'ensemble des articles.
Merci à Paul Molac pour ses efforts qui honorent son identité bretonne.
Que dire des autres élus des 5 départements bretons ?
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Jacques Le Vendredi 14 février 2020 14:19
Oui, si le titre est vrai dans le principe il est totalement faux dans la réalité : le texte adopté n'ayant que peu à voir avec le texte originel. Donc NON, la loi Molac n'a pas été adopté!
Comme démontré par la suite, il ne reste du texte originel que les éléments que je qualifierait de ''cosmétique''... sans réelle portée quand à la transmission et l'usage de la langue.
En effet, à quoi peut servir une signalétique bilingue et l'usage officiel des caractères spécifiques à l'alphabet breton, si officiellement tout est fait pour que l’écrasante majorité des élèves ne puisse pas avoir accès à une scolarité dans la langue? (sans même évoquer les programmes qui sur l'aspect culturel et pédagogique relève d'une vision exogène).
Réponse : A donner l'illusion aux Bretons, aux étrangers nous visitant ainsi qu'aux instances internationales que la République n'oppose aucune atteinte quand à l'identité de la nation bretonne et de sa population. Oui, une simple illusion/virtualité qui pour beaucoup de militants/citoyens bretons est tristement une forme d'aboutissement!
A l'évidence, la République est toujours ouvertement opposée aux respects des droits fondamentaux de l'enfant et des citoyens bretons... Une opposition parfaitement assumée par la République, face à des Bretons n'assumant pas leur réalité de citoyens de 2ème catégorie. Des Bretons qui préfèrent ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire, pour s'illusionner d'être ce qu'ils ne sont pas....
Il faut saluer le courage du député Molac...
Le seul tord qui est le sien, c'est d'être 1 exemplaire unique parmi nos 40 députés... quand par ailleurs en Corse, 75% des députés sont de la même trempe que lui...
Encouragement au député Molac, en espérant que les Bretons finiront par se lasser...
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Lucien Le Mahre Le Vendredi 14 février 2020 15:16
Erreur d'aiguillage : le commentaire suivant était en fait destiné à cet article sur le vote de la loi Molac et non à celui sur le FUEN et la Commission Européenne.
......
Bien sûr, tout avait été préalablement cadré lors des commissions, permettant alors au plus grand nombre de ne pas se déplacer à vue pour ne pas se mouiller publiquement, précaution d'autant plus urgente que les élections approchent.
Non-intégration des Langues Régionales dans les horaires scolaires, non-financement des écoles bilingues et même non-acceptation des signes diacritiques (un comble dans le suprémacisme linguistique que nous subissons ! ) : est-ce le reste des nécessaires propositions Molac ou la totalité, qui a été voté à « l’unanimité « : 46 votes sur les 49 présents ?
On se rappellera pour l’occasion que les citoyens rémunèrent 575 députés : 526 ont néanmoins jugé inutile de se déplacer, ce qui nous permet d'atteindre un 8,5% de présents jugé sans doute bien suffisant pour une misérable affaire de patois ensabotés !
Dommage que les absents n'aient pas entendu la députée européenne catalane qui s'exprimait en ces termes, il y a quelques jours, au nom du FUEN, devant la Commission Européenne (voir la vidéo ABP) : "Ce n'est pas une simple question de parlers, mais de droits civiques. Quand les droits linguistiques ne sont pas respectés, les droits civiques ne sont pas respectés, car ils sont indissociables".
Merci donc aux présents d’avoir rempli leur contrat, mais de là à dire que la démocratie se porte au mieux en république, il y faut quand même un bon moment de réflexion !
Mais plus fort encore : à part quelques rares fidèles à compter sur les doigts de la main, les députés bretons - qui doivent être une quarantaine - avaient estimé avoir mieux à faire que de participer au vote !
Là encore et bien qu'habitués du fait, on en reste pantois !
Quand on cumule les deux constats, on se dit que nous sommes décidément superbement bien défendus par les avocats que nous croyons pourtant à chaque scrutin avoir élus pour défendre notre cause !...
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kris braz Le Vendredi 14 février 2020 21:00
Reconnaissance des signes diacritiques + bricoles. Et encore ça repasse devant le Sénat. Bravo à Molac pour sa pugnacité, mais tout ça pour ça ???? (ha Priz ar Vezh evit deputeed Bzh…)
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Yan Amar Le Samedi 15 février 2020 14:56
"Ce qui a été bloqué en commission ou en séance d'amendements : la reconnaissance du principe d'immersion comme méthode pédagogique efficace" *
* Juste un petit détail
Ouf' la loi qui n'interdit pas de s'appeler Yann ou Fañch et d'avoir un petit panneau avec écrit "Gwened" est passée...!! Merci LaRem au pays de Oui-Oui
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Reun Allain Le Samedi 15 février 2020 19:53
Beaucoup de députés bretons manquaient à l'appel, il faudra s'en souvenir évidemment mais que dire de tous les autres élus dans des circonscriptions autant concernées par ce projet de loi: Alsace, Corse, Occitanie, Catalogne, Euskadi, etc ... A t-on entendu souvent des parlementaires de ces pays intervenir à l'Assemblée en renfort des quelques Bretons qui s'expriment et plus particulièrement de Paul Molac dans le cadre de cette législature? C'est peut être un effet d'optique dûe à une information trop partielle mais sur les questions des langues dites "régionales" on l'impression que l'initiative ne vient que de quelques rares députés bretons.
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André Gilbert Le Samedi 15 février 2020 21:26
peut être que les députés de Corse , d'Alsace et surtout Euskadi ne sont pas "virulents" à l'assemblée , quoi que , il faut quand même constater que leurs résultats pour la sauvegarde de leurs langues sont meilleurs , et de loin , que les résultats bretons
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Naon-e-dad Le Dimanche 16 février 2020 18:05
C’est l’occasion de rappeler les récents panneaux culturels placés en bordure de la voie rapide sont bilingues. Ils ne doublonnent pas mais viennent enrichir la série des panneaux culturels ou touristiques plus anciens (qui restent monolingues. Jusqu’à quand ?).
Quelques exemples, entre Lorient et Brest, (de mémoire) :
. Livourien e Kerne
. Porzhiou pesketa e Kerne
. Quimper - Kemper
. Park natur rannvroel an Arvorig
. Kamaled – tout Vauban
. Gourenez Kraon
Ceux qui aiment la langue apprécieront la bouffée d’oxygène. A-minima, les visiteurs extérieurs comprendront que la Bretagne est le territoire de référence d’une langue différente.
Reste à savoir comment tout cela se prononce. Il serait temps que la Région ou l’Office se rapprochent des éditeurs informatiques d’applications de type GPS, pour que l’automobiliste (ou le piéton en ville) entende enfin une vocalisation correcte. Cela ne devrait pas coûter très cher, pour un résultat, à mon sens, d’une grande efficacité pédagogique (et offert à toutes les oreilles).
Exemple de sonorités : « Breizh » ? Oui, comme la diphtongue « ei » dans « oreilles »! An hini a oar penaos e vez distaget «oreilles» e galleg, a c’hello distagañ mat «Breizh» e brezhoneg!
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Naon-e-dad Le Dimanche 16 février 2020 18:19
complément / ouzhpenn
Les exemples mentionnés dans mon premier commentaire ne sont bien sûr que la version bretonne, présentée en dessous de la version française (et dans le même graphisme).
. Livourien e Kerne
. Porzhiou pesketa e Kerne
. Quimper - Kemper
. Park natur rannvroel an Arvorig
. Kamaled – tour Vauban
. Gourenez Kraon
Que nos députés, sénateurs, journalistes, etc...ne se méprennent pas: il s'agit bien de panneaux bilingues. Tudoù bolitikel, kazetennerion, n'ho pez ket aon: panelloù zivyezhek int: galleg / brezhoneg. Blaz an div yezh a gavoc'h war hentoù Breizh!
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kris braz Le Mercredi 19 février 2020 04:33
"An hini a oar penaos e vez distaget «oreilles» e galleg, a c’hello distagañ mat «Breizh» e brezhoneg!" : ce qu'il faudrait rappeler aux 3/4 des journalistes/présentateurs francophones de France Bleu Breeezh Izel…
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