
Avec ce livre Jean-Yves Copy ouvre une nouvelle page de l’histoire de Bretagne en faisant connaître les prétentions au trône de France de Robert de France, premier comte de Dreux et ancêtre des ducs de Bretagne
Avec ce livre, Jean-Yves Copy ouvre une nouvelle page de l’Histoire de Bretagne en faisant connaître les prétentions au trône de France de Robert de France, premier comte de Dreux et ancêtre des ducs de Bretagne, écarté du pouvoir au profit de Louis VII (1137-1180) lors de la succession du roi Louis VI, parce qu’il aurait été « imbécile et bossu ».
« La revendication robertienne » est relayée par son fils Robert II et par la famille ducale bretonne, Pierre Mauclerc à Chartres, puis Jean 1er (1237-1286) aux Sorinières, au sud de Nantes. Là, dans l’abbatiale de Villeneuve, en présence d'une foule de témoins - représentés par plus de 250 écus, le thème des pleurants n'étant pas encore d'usage - comme l’empereur latin d’Orient, les souverains Plantagenêt (XIIe et XIIIe s.) et les Lusignan, la mort politique de Louis VII et de ses descendants (dont Louis IX), est magistralement mise en scène en 1272 sur un des plus beaux tombeaux de l’Europe chrétienne, disparu, dont il reste des illustrations à la Bibliothèque nationale de France (fonds Gaignières). La mémoire de Robert de France, connu pour avoir été un grand mécène, un expert dans l’art des forteresses et un stratège militaire de premier plan, est de ce fait réhabilitée et l'histoire de France réécrite.
Une autre confrontation entre la Maison de France et les Capétiens de Bretagne avait déjà eu lieu dix-huit ans avant l’élévation du mémorial de Villeneuve. Elle portait sur la captation par Saint Louis de l’héritage du royaume de Navarre qui devait revenir à la famille ducale bretonne, une spoliation qui a provoqué « le déclic mémoriel » de 1272.
Cet affrontement permanent entre la Bretagne et la France, jusqu’au mariage d’Anne de Bretagne, peut s'intituler : « La bataille des ducs de Bretagne pour l’accès à la dignité royale ». Dans le livre qu’il publie aujourd’hui, extrait d'un doctorat d'État en histoire de l'art (Rennes2, 2010), l’auteur analyse la « phase capétienne », les prémices de la lutte. Mais dans un précédent ouvrage, imprimé en 1986, qui reprend une thèse de 3e cycle dirigée par André Mussat (Rennes2, 1981), Jean-Yves Copy s’était attaché à étudier la « phase bretonne », concrétisée par la présence de la couronne royale bretonne au-dessus de l'écu d'hermines qui apparaît à la faveur de la guerre de Succession de Bretagne dans les deux camps en souvenir de la période monarchique bretonne du IXe siècle et qui déplaît fort à la Maison de France. En effet, le pouvoir ducal essaie, notamment par le mécénat qu’il pratique au XVe siècle en Basse-Bretagne, de se référer à une civilisation étrangère au monde capétien, qui, avec sa langue, ses coutumes et son histoire, a des liens avec les cultures d’outre Manche.
Ouvrage édité par Alain Baudry, 34 rue Lacépède, 75005 Paris Tél. : 06 18 80 46 91 En vente au prix de 40 euros, notamment à Rennes, à la Librairie L’Encre de Bretagne, 28 rue Saint-Melaine Tél. : 02 99 63 98 35
L’auteur se veut ouvert au dialogue avec ses lecteurs et espère susciter des vocations de chercheurs car il est loin d'avoir tout trouvé, sur le tombeau de Villeneuve : jeanyves.copy@laposte.net
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