Communiqué de presse de la Coordination Anti-Répressive de Bretagne
Deux faits très récents mettent en évidence certaines pratiques de la police
politique D.N.A.T. et de la justice française, pratiques que les gens ordinaires
pourront qualifier d’étranges…
1.Ce mercredi 20 octobre 2004, le tribunal correctionnel français de Gwened/Vannes
jugeait deux militants bretons vannetais. Ils étaient poursuivis pour avoir réalisé
une fresque artistique sur un vieux château d'eau. Ils ont été condamnés à 60 euros
d'amende avec sursis chacun. Le tribunal a ordonné la restitution, à l'un de son
ordinateur, à l'autre de sa voiture dont il avait été privé pendant huit mois. Une
quinzaine de personnes était venue soutenir les deux militants à l'audience.
2. Le quotidien français « Libération » du mardi 19 octobre 2004 rendait compte d’un
procès à Paris au cours duquel « un ancien fonctionnaire de la Division nationale
antiterroriste (DNAT), le lieutenant de police Luc Paugam, a levé un coin du voile
hier devant la cour d'assises de Paris sur des pratiques très douteuses de son
ancienne division » alors qu’il était « entendu comme témoin ». Dans ce témoignage,
il reconnaît avoir, dans le dossier instruit par la juge antiterroriste Laurence Le
Vert avoir « signé des dizaines de PV » et confirme « la technique, «habituelle» à
l'antiterrorisme : «On nous demandait de faire des PV d'habillage : c'est-à-dire de
montrer que telle personne est en relation avec telle autre» pour la confondre dans
une «relation avec une entreprise terroriste». », tous les procès-verbaux étant «
revus » par Roger Marion, qui dirigeait la DNAT à l’époque…en affirmant qu’il est
courant « qu'un fonctionnaire n'ayant pas les qualités requises procède à
l'interrogatoire en le faisant au nom » d’un Officier de Police Judiciaire qui
signait ensuite le procès-verbal…
(article complet : (voir le site) )
Pourtant, l’Article 441-4 du Code Pénal français prévoit expressément : « Le faux
commis dans une écriture publique ou authentique ou dans un enregistrement ordonné
par l'autorité publique est puni de dix ans d'emprisonnement et de 150000 euros
d'amende. L'usage du faux mentionné à l'alinéa qui précède est puni des mêmes
peines. Les peines sont portées à quinze ans de réclusion criminelle et à 225000
euros d'amende lorsque le faux ou l'usage de faux est commis par une personne
dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public
agissant dans l'exercice de ses fonctions ou de sa mission. »
Nous ne sommes bien évidemment pas surpris de constater que le Parquet français n’a
toujours pas engagé de poursuites suite aux révélations de ce policier…
Déjà, au printemps 2000, au cours de l’enquête sur des attentats commis en
Bretagne, les gendarmes de Pornic (Loire-Atlantique) avaient produit un faux
procès-verbal concernant un « attentat » intervenu contre le Mac Do de cette
localité sans se rendre sur place. Le parquet français de Saint-Nazaire avait
immédiatement renoncé à poursuivre le rédacteur du faux procès-verbal, le procureur
osant même une déclarer : " J’estime qu’il n’y a pas d’éléments suffisants pour
qu’une infraction pénale soit constituée. "
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,
Claude Le Duigou.