La Bretagne veut éviter la panne

- Dépêche -

Les deux derniers hivers, la Bretagne a frôlé la rupture électrique. « Désormais, c'est toute la Bretagne qui peut être sujette demain ou après-demain, à un black out généralisé », a fait remarquer Jean-Yves Le Drian. Le Conseil régional a pris ce problème à bras le corps

Ronan Le Flécher pour ABP le 13/08/10 9:18

Les deux derniers hivers, la Bretagne a frôlé la rupture électrique. Le Conseil régional de Bretagne a pris ce sujet à bras le corps.

Hormis les traditionnelles augmentations du prix du gaz et de l'électricité en août, la question de l'énergie ne fait guère l'actualité estivale. Et pourtant, en ouverture de la session plénière du Conseil régional du 24 juin, le président Jean-Yves Le Drian a montré qu'il était bien décidé à prendre le taureau par les cornes et à faire de la Bretagne « la péninsule de l'innovation électrique ». « Désormais, c'est toute la Bretagne qui peut être sujette demain ou après-demain, à un black out généralisé », a-t-il fait remarquer. En janvier 2009, en effet, notre région n'est pas passée loin de la rupture d'alimentation électrique, en dépassant un pic de consommation inédit de 17 100 mégawatts. Le grand froid du début de l'année a une nouvelle fois laissé craindre le pire, à l'image de ce qui s'est passé en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur. La région administrative bretonne ne produit que 8 % de sa consommation alors que les besoins sont croissants, du fait notamment de la démographie positive. L'alimentation de la Bretagne reste très fragile. Il y a un an, avait été lancé par les grandes collectivités territoriales bretonnes un pacte électrique breton.

Un pacte électrique breton

Ce projet soumis à l'Etat était au cœur de la réunion de la conférence régionale de l'énergie qui a mis autour d'une même table, le 6 juillet, le président de Région, le préfet, les collectivités, les acteurs économiques ainsi que le monde syndical et associatif. Jean-Yves Le Drian a tracé les grands axes de ce pacte : d'abord des économies d'énergie, ensuite le développement des énergies renouvelables, et enfin la construction d'unités de production électrique. Pour mémoire, le projet de centrale de Ploufragan mal ficelé et contesté par des associations a été mis au placard en 2009. Depuis l'affaire de Plogoff, on sait que le sujet de l'énergie peut être explosif dans l'opinion. Mais, l'obsolescence des centrales de Dirinon (29) et de Cordemais (44) posent le problème de l'approvisionnement énergétique de la Bretagne. L'association Investir en Finistère est montée au créneau pour dire que l'hydrolien et le solaire n'y suffiraient pas et qu'une centrale électrique à gaz de deux tranches de 400 mégawatts serait la bienvenue dans le département. La conférence énergétique poursuit son travail afin de remettre ses propositions à l'État. Prochaine réunion : le 24 septembre.

Voir aussi :

Les îles du Finistère vers une énergie indépendante et renouvelable par Philippe Argouarch le 22/09/2022
Sondage des Bretons sur les énergies renouvelables par Le Bureau de com le 22/02/2022
Dédicace du premier roman de Gabriel Bernard "Derniers dieux de l'énergie" par I.R. le 31/08/2020
Alignement de planètes et énergie positive pour le RCV de Vannes hier soir contre Oyonnax par Eric Léost le 16/02/2019
Energie : Le Celtic Interconnector Irlande - Bretagne par La rédaction le 21/01/2019
Nouvelle source d'énergie en Bretagne : la pluie ! par Philippe Argouarch le 17/06/2018
Le blues du bénévole : à quoi bon toute cette énergie noyée par la pluie ? par Kerne Multimédia le 30/07/2017
Des bénévoles investis, une énergie incroyable par Kerne Multimédia le 04/02/2017
La Bretagne doit faire sa propre révolution énergétique par Breizh Europa le 18/01/2017
Île de Sein Énergie se prépare à défier le monopole d’EDF par ILE DE SEIN ENERGIE le 26/10/2016

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Vos 4 commentaires :

Paul Chérel Le Mardi 31 août 2010 23:27

réponse à Ronan Le Flecher et non au CR B4 : arrêtons de faire de la pub pour ce JYLD qui ne connaît rien à rien, pas même la différence entre un kilowatt et un kilowattheure. Après ses 1000MW d'éolien, le voilà qui finit par admettre qu'il faut une ou deux centrales thermiques dans sa Bretagne B4. Que ne l'a-t-il pas fait plus tôt ? Sait-il que la Rance avec ses 24 groupes de 10MW n'est équivalente qu'à un tout petit groupe de 70 MW ? Aujourd'hui il soumet humblement à l'Etat un projet. Pourquoi ce projet mirifique n'a t-il pas été inclus, voire imposé par le CR à l'Etat au moment de la signature du plan Etat-Région ? Le petit vassal est dans les mains de son suzerain bien qu'il le déteste. Paul Chérel

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Yann Kristoc'h C Le Mardi 31 août 2010 23:27

Très bon sujet sur une problématique importante souvent ignorée des Bretons.
Une question :
Comment notre Président de région administrative veut financer son pacte énergétique (développement de solutions à énergie renouvelable et construction de centrales traditionnelles), est-ce avec le budget que l'Etat procure de la région (~1,2 milliard en B4, soit ~1,6 M pour la B5) et qui est par habitant globalement 20 fois inférieur à celui des autres régions européennes tel que par exemple le Pays de Galles?
(Vu que l'Etat ne reverse pas à la Bretagne un budget de fonctionnement crédible, pacte ou pas pacte il me semble qu'à terme c'est l'Etat qui décidera à la place des Bretons! C'est d'ailleurs bien pour cette raison que nous avons un faible budget! Néanmoins, l'exercice mérite d'être fait!)

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Gérard Hirel Le Mardi 31 août 2010 23:27

Une seule solution pour la Bretagne: une centrale nucléaire!

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Emilie Le Berre Le Mardi 31 août 2010 23:27

Je n'aurais qu'une chose à dire, relire les excellents articles de l'OBE sur le sujet:
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=17134
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=16927

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