
Le terme Intelligence est dérivé du latin intelligentia « action de comprendre » et « faculté de comprendre » - et c’est l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les
Le terme Intelligence est dérivé du latin intelligentia « action de comprendre » et « faculté de comprendre » - et c’est l’ensemble des facultés mentales permettant de comprendre les choses et les faits, de découvrir les relations entre elles et de résoudre les problèmes. Et c’est plus facile de trouver quand on sait où chercher.
Concernant le mot Économie c’est tout simplement une activité humaine, une science sociale, une philosophie du bien-être qui consiste en la production, la distribution, le financement, l´échange et la consommation de biens et de services. L’économie doit être au service de l’homme.
On dit aussi que l’intelligence économique consiste à comprendre ce que nous ne comprenons pas. Il est donc urgent de comprendre pourquoi nous ne comprenons pas. Ni pleurer ni rire mais comprendre exigeait Spinoza.
Selon un sondage Elabe publié à la fin du mois de février 78% des sondés se disent prêts à voter à une élection présidentielle pour un candidat qui ne serait ni issu ni soutenu par un parti politique. Ce sondage révèle aussi que les partis politiques inspirent de l’inquiétude pour 40% des sondés, de la colère pour 34% d’entre eux et de l’indifférence pour 22%. Pour seulement 4% des sondés, les formations politiques inspirent de la confiance. Bon, pour moi aujourd’hui, pour cette conférence, Intelligence Économique est simplement le bon sens, avec créativité, pour vivre en paix et être heureux. C’est la responsabilité sociale, c’est la solidarité sociale. C’est ce que nous demandons aux dirigeants. C’est aussi conserver la mémoire : nous devons être les gardiens de notre mémoire. Et comme disait Gandhi, pour changer le monde il faut commencer par nous changer nous-mêmes. Pour Jean Hervé Lorenzi, président du Cercle des Économistes, le terrorisme, les tensions internationales, l´inefficacité des politiques économiques, nous ont fait entrer dans un monde d´incertitude absolue, un monde qui a rarement été confronté à autant de questions complexes, difficiles à résoudre. Et selon Anatole France « pour accomplir de grandes choses nous devons non seulement agir mais aussi rêver, non seulement planifier mais aussi croire.”
Et ce bon sens, cette sagesse humaine, consiste pour moi aujourd’hui en 5 domaines, 5 domaines qui sont la base de toutes nos activités… économiques, politiques et sociales. Ces 5 domaines sont : l’environnement, la sécurité, la santé, l’éducation et l’économie. Ils sont le cœur de cette conférence. Je commencerai par le domaine de l’environnement un sujet très lourd et je suppose que vous en savez beaucoup suite à la COP 21. L’environnement est un des plus important – car, nous le savons bien, si nous ne protégeons pas notre environnement notre planète se dégradera dramatiquement, année après année. Au train où vont les choses, avec la démographie et la pollution galopantes, nous serons condamnés à changer de planète. N’oublions pas que l’univers existe depuis 15 milliards d’années, notre planète depuis 4,6 milliards d’années, et que l’homme actuel est apparu il n’y a que 200.000 ans. Je dirais aussi que la perte globale de la biodiversité est estimée à 7% du produit mondiale, soit 14.000 milliards d’euros par an. Pour compenser les émissions de CO2 il faudrait planter 30 millions de km2, soit reboiser 4 fois la superficie de l’Union Européenne. Et n’oublions pas que deux tiers de l’humanité sont exposés au manque d’eau.
Selon Jean Marc Jancovici, président de Shift Project, il est impossible de préserver le système climatique sans baisser la consommation. Dans les pays développés nous consumons le double de notre vrai besoin. Plus grave encore est la croissance de la population mondiale : nous étions 2.525.000.000 habitants à peine en 1950, puis 7.350.000.000 en 2015 et nous serions 16.000.000.000 en 2100 si nous ne faisons rien : 60% en Asie, 16% en Afrique, 10% en Europe et 5% en Amérique du Nord. Et en France nous avons près de 3.000 associations réparties sur l’ensemble du pays pour seulement la protection de l’environnement. Que font’ elles ? je me demande. L’homme n’est pas seulement un massacreur ; c’est aussi un prédateur suicidaire qui organise stupidement sa propre perte. Jared Diamond, un des grands esprits du 21e siècle, a établi notamment que l’extraordinaire civilisation Maya s’est effondrée après avoir pratiqué la culture intensive du maïs et déboisé massivement ses terres, libérant ainsi des pluies acides et mortifères. Il explique aussi par l’écologie, l’écroulement d’autres civilisations, comme celle des Vikings. J’ajoute qu’à New-York il y a 75.000 personnes sans logement qui dorment dans la rue. Nous parlons aussi des crimes contre l’environnement car les saccages de la nature sont devenus une affaire juteuse qui culmine au 4e rang mondiale des activités illicites, juste après les stupéfiants, la contrefaçon et la traite des êtres humains. L’ONU l’a estimé à 213 milliards de dollars par an, soit l’équivalent du PIB du Portugal. Et la croissance de la population n’arrange pas les choses : en 10 ans le changement climatique a déjà coûté 2.700 milliards de dollars. On pourrait en parler pendant des jours et des jours de l’environnement, en commençant par la chauve-souris qui est le meilleur des insecticides. Et nous devons absolument mieux sanctionner les délits. Dans le code pénal de chaque pays, nous devrions avoir un chapitre dédié aux crimes contre l’environnement avec des peines dissuasives et proportionnelles à la mauvaise foi de l’auteur et aux profits réalisés. Pour Paul Polman, Pdg d’Unilever et écologiste dans l’âme, on peut protéger la planète et générer des business florissants, car pour les bonnes entreprises, préserver le climat est une source d’opportunités. Pour résumer, la protection de l’environnement c’est la protection de l’eau, de l’air, des forêts, des animaux, c’est la propreté de notre entourage, et c’est un contrôle sur la croissance de la population.
Je passe maintenant au domaine de la Sécurité. Oui, je dis bien la Sécurité car même avec un environnement parfait si nous ne sommes pas en sécurité nous ne pouvons pas vivre, pas être heureux et ni développer notre pays. Oui, je parle de la sécurité contre les voyous, contre les braqueurs, les gangsters et les terroristes. La sécurité dans les quartiers, les lieux de travail, dans les centres commerciaux, dans les écoles, dans les établissements publics, dans les réseaux de transport, ainsi que dans la protection contre les incendies. Enfin partout dans le pays. Et n’oublions pas que 50 millions de personnes sont mortes sur les routes suite à l’arrivée des voitures. Pour cela nous comptons sur nos armées, sur la gendarmerie, la police et les pompiers. Les hommes et les femmes. J’ajoute aussi la création d’un Service Social Obligatoire de 9 mois pour les garçons et les filles de 18 ans, français, ainsi que pour les étrangers qui résident légalement en France. Ce Service Social Obligatoire s’appliquerait principalement dans la protection de l’environnement. Je passe maintenant à notre troisième domaine : la santé, car un bon environnement et une bonne sécurité ne suffisent pas, il faut être en bonne santé, physique et mentale. Pour cela nous comptons sur les médecins, les infirmiers, les pharmaciens et bien d’autres – non seulement en France mais aussi dans le monde entier. Nous pensons à la santé des enfants, des personnes âgées et des familles. Les services de santé doivent être au-delà des cliniques et des hôpitaux. Ils doivent être dans les écoles, dans les maisons de retraite et dans les lieux publics. La solitude est un grave problème pour les seniors, et la longévité est une force très importante pour le développement. La protection de la santé doit être aussi dans les transports publics, sur les routes, c’est-à-dire partout où il peut y avoir un danger pour la santé. Rappelons-nous aussi qu’en 2015 nous avons eu 5.746 greffes et que 21.378 personnes sont aujourd’hui en attente d’une greffe. Et nous devons enseigner, pour tous les âges, à mieux vivre, à mieux manger et à faire du sport. Enfin, les médecins nous en diront plus. Je passe maintenant à notre 4e domaine, celui de l’éducation. Il faut rénover l’éducation et les formations sous toutes ses formes, aussi bien comme instruction, comme dans l’éducation au travail, et pour le bonheur de tous les citoyens. La famille est notre meilleur capital social. On commence donc par l’éducation des enfants dès le moment même de leur naissance. Ensuite on passe par l’éducation des enfants entre les 4 ans et les 10 ans, en pensant à la pédagogie Montessori, créé par Maria Montessori en 1907. Il y a aujourd’hui 22.000 écoles Montessori dans le monde, dont 10 à Vannes. De 12 ans à 15 ans c’est l’éducation générale pour enseigner la responsabilité envers les défis, et de 15 ans à 17 ans c’est l’éducation supérieure pour ceux qui souhaitent commencer à travailler à partir de 18 ans. C’est important de noter qu’à partir de 18 ans ils doivent tous parler l’anglais et bien maîtriser le numérique. Nous devons aussi aider les enseignants à mieux se former. Et n’oublions pas que l’apprentissage est permanent et pour toute la vie, au sein des entreprises et des universités, car c’est la sagesse humaine et non les machines qui font avancer le monde au bénéfice de l’intérêt général. Et n’oublions pas que nous sommes tous des enseignants, toute la vie, et que éduquer est plus difficile qu’enseigner, car pour enseigner il faut savoir tandis que pour éduquer il faut être. Mon cinquième et dernier domaine c’est l’économie, soit l’intelligence économique. La croissance, la stabilité de notre économie, l’inflation et le chômage sont au cœur de notre responsabilité économique. On pourrait en parler pendant des heures et des heures en commençant par Bruno Le Maire qui parlait de notre lâcheté collective.
Regardons quelques différences avec nos voisins allemands. En France, 65% des Français ont une mauvaise opinion des syndicats. En France nous avons 36 membres du gouvernement tandis qu’en Allemagne il n’y a que 9 membres. Le cout d’un ministre en France est de 17 millions d’euros par an, et seulement 3 millions en Allemagne. Nous avons 906 personnes qui travaillent à la Présidence de la république en France, et seulement 302 en Allemagne. Et à l’Élysée nous avons 121 véhicules contre 37 en Allemagne. Et n’oublions pas l’intégration des immigrés et les associations. En France nous avons 1.300.000 associations actives qui emploient 1.800.000 salariés avec un budget de 70 milliards d’euros … et en plus nous avons 285 partis politiques agréés !!! De même nous devons simplifier beaucoup de choses. Par exemple, le code du travail français a 3.600 pages, 10.000 articles et pèse 1,5 kilo, tandis que le suisse n’a que 200 pages et 54 articles ! Il est plus long que la bible. Et au Danemark il n’y a pas de code du travail. Bon, j’ai fini avec les 5 domaines qui font notre intelligence économique. Pour nous les économistes, la politique est simplement une manière de diriger les activités au service du pays. La politique n’a qu’un seul objectif : créer les conditions favorables à l’épanouissement de chaque personne. La démocratie restera la forme politique dominante mais aujourd’hui les Français exigent une meilleure gouvernance et une plus grande participation. Et j’ajoute le mythe de Robin Hood, celui qui prenait aux riches pour donner aux pauvres. Que devons-nous faire maintenant pour mettre en place ces 5 domaines ? Cela m’amène à la deuxième partie de la conférence, car il faut agir pour ne pas subir.
Tout d’abord il faut nous organiser pour mettre en place ces 5 domaines, et cela pourrait être en créant une association qui deviendrait éventuellement un parti politique. Cette association réunirait les 5 domaines, chacun étant un groupe de travail. Chaque adhérent à l’association peut rejoindre un ou plusieurs domaines selon ses compétences, et être membre ou non d’un autre parti politique, ou d’une autre association. Une fois l’association bien installée avec ses 5 domaines, dans toute la France, elle peut alors faire un referendum pour changer notre structure politique. Au lieu d’un Premier ministre et d’une trentaine de ministres, nous n’aurions que 5 ministres avec leurs équipes de travail qui géreraient les 5 domaines. Une fois approuvée la nouvelle structure, il y aurait des élections pour élire les 5 ministres qui resteraient 5 ans au pouvoir et qui pourraient être réélus. Ces ministres travailleront en équipe mais ils sont indépendants, chacun dans son domaine. Nous pouvons avoir un écologiste comme Ministre de l’environnement, un militaire comme Ministre de la sécurité, un médecin comme Ministre de la santé, un sociologue comme Ministre de l’éducation, et un économiste comme Ministre de l’économie. Les candidats à ces 5 ministères peuvent appartenir à ce nouveau parti, ou à n’importe quel autre, ou être des indépendants. Les électeurs décideront. On peut aussi envisager la modification de l’Union Européenne pour qu’elle soit une Europe des régions et non pas des pays. Au-delà de ce pouvoir exécutif on continuerait avec les actuelles autres structures, comme la Banque de France, les tribunaux, etc. Par contre nous pouvons changer le pouvoir législatif en éliminant le Sénat et ses 348 sénateurs, et avoir une Assemblée nationale de députés avec 5 représentants pour chaque région, soit un total de 85 élus en comptant la Corse, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion, au lieu des 577 députés que nous avons aujourd’hui. Cela nous ferait une économie de 137 millions d’euros par an. La fameuse philosophe Simone Weil nous disait « Que les partis partent, que la politique commence. » Bon, maintenant c’est à nous d’agir, car si on veut on peut. N’ayons pas peur d’avoir peur, car l’espoir est notre meilleure arme. Pour que les citoyens puissent agir pour le bonheur de la France, ils doivent agir avec conscience et avec courage. Et pour profiter au maximum les années futures, et améliorer leur qualité, nous devons changer notre façon de vivre.
L’Intelligence Économique consiste donc à accepter ce que nous ne pouvons pas changer … et avoir le courage de changer ce que nous pouvons changer. Mais attention, notre grande erreur est de croire que nous pouvons tout changer … car dans l’histoire il y a eu ceux qui voulaient tout changer et qui ont fait le plus de mal, comme Hitler avec 45 millions de morts et Staline avec 23 millions. Avant de finir avec l’Intelligence Économique, je veux dire 2 mots sur l’intelligence qui bouleversera notre avenir. Il s’agit de l’Intelligence Artificielle. L'Intelligence Artificielle est la partie de l'informatique consacrée à la conception de systèmes informatiques intelligents. Les Français sont une majorité (65%) à considérer que les nouvelles technologies rendent la vie meilleure, selon une étude sur la relation homme/machine publiée par Microsoft. Bien que jugée particulièrement utile dans certains domaines, l'intelligence artificielle suscite du scepticisme et de l'inquiétude pour 51% des personnes interrogées. Pour l'ensemble des Français, le numérique aurait des effets positifs sur le gain de temps (78%), l'organisation de la vie quotidienne et le travail (63%) ainsi que sur la qualité de l'information (55%). Sans surprise ce sont les plus jeunes, les 16-24 ans également appelés "génération Z", qui se montrent les plus enthousiastes (86%) à utiliser ces nouvelles technologies. Plus de la moitié (54%) suivent d'ailleurs activement toutes ces évolutions. D'une manière générale, près des deux tiers des Français (63%) jugent ces technologies relativement simples à utiliser. Ce score est encore plus impressionnant chez les jeunes : 86% pour les 16-24 ans et 83% chez les 25-34 ans. A noter que l'ordinateur demeure l'appareil qui est perçu comme simplifiant le plus la vie (91%), devant le smartphone (80%). Bon, je termine cette conférence avec Jacques Chirac qui déclarait en ouverture du Sommet de la Terre à Johannesburg en 2002 : « La maison brule et nous regardons ailleurs. Merci pour votre attention. Ce furent 30 minutes d’intelligence économique, de responsabilité sociale et de solidarité sociale…, et maintenant nous passons à vos questions.
Conférence donnée par Jean Claude MALAGUTI.
Commentaires (1)
Ceux qui s’intéressent au domaine de l’IA (Intelligence Artificielle) – personnellement je trouve que cette désignation transcodée de l’américain est plutôt malencontreuse, dans la mesure ou une machine ne réfléchit pas, même si l’IA produit des résultats efficaces et exploitables, malgré des limites évidentes, par exemple dans le domaine de la traduction des langues - pourraient être intéressé par ses écrits et notamment son dernier livre : Y a-t-il une vérité hors de la science ? un scientifique s'aventure en philosophie, Sciences et société, L'Harmattan, 2002
Jacques Arsac (1929-2014), astronome tôt venu à l’informatique, était aussi le fondateur de l’ Association des Scientifiques Chrétiens, dont le prochain colloque annuel se tiendra le 2 avril 2016 au Collège des Bernardins (à Paris), précisément sur le thème : « Intelligence Artificielle entre mythe et progrès ».
Ci-après, lien vers une notice bibliographique (trouvée sur le net), qui ne manquera pas d’intéresser les férus d’informatique et d’histoire de l’informatique (en France):
binaire.blog.lemonde.fr/2014/01/21/jacques-arsac-astronome-et-informaticien-par-maurice-nivat/
Dleout a rafe hini a zo lemm e spered nompas kaout aon eus prederiañ. Celui qui est agile d’esprit devrait ne pas avoir peur de réfléchir.