La 14e Semaine pour l'emploi des personnes handicapées en Bretagne s'est achevée vendredi 19 novembre, organisée par l'Agefiph, Fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, et le FIPHFP, Fonds pour l'insertion des personnes handicapées. Quelle est la situation dans notre région ? Réponse avec François Massolo, délégué Agefiph de Bretagne.
Nous sommes à la fin de la cinquième année d'application de la nouvelle loi Handicap. Où en est-on aujourd'hui?
Deux indicateurs nous montrent que l'emploi des personnes handicapées a progressé : 8 % de travailleurs handicapés dans les entreprises assujetties au niveau national, ce qui porte le taux d'emploi à 2,6 %. La situation bretonne est encore une fois meilleure, si on extrapole les chiffres de 2007, ce taux serait alors presque de 4 %. Si cela si confirmait, les entreprises bretonnes auraient fait les deux tiers du chemin.
Toutes les entreprises bretonnes sont-elles engagées dans une démarche d'insertion de personnes handicapées ?
C'est désormais un peu moins d'une entreprise sur deux qui est assujettie et qui verse encore une contribution à l'Agefiph ; c'est surtout moins d'une sur dix qui est à zéro quota, c'est-à-dire qui n'emploie aucune personne handicapée, soit près de 300 entreprises en Bretagne.
Qu'en est-il de la situation de l'emploi des personnes handicapées ?
Elle demeure préoccupante malgré une augmentation du chômage deux fois moins forte en 2009 pour les personnes handicapées. Plus de 2500 contrats de travail de plus de trois mois ont été établis par les Cap emploi. Mais ce sont plus de 12000 travailleurs handicapés qui sont toujours demandeurs d'emploi. Et au-delà de ces chiffres des caractéristiques de dureté de ce chômage demeurent : les seniors représentent 35% des demandeurs d'emploi travailleurs handicapés soit deux fois plus que le tout public. Un demandeur d'emploi travailleur handicapé sur deux est au chômage depuis un an (un tiers pour le tout public) et près de un sur quatre depuis deux ans soit deux fois le tout public. Quant à la formation, un travailleur handicapé sur cinq a un niveau inférieur au CAP. Les priorités de l'action pour demain doivent bien évidemment être dictées par ce constat...