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- Éditorial -
L'ABP en face de mastodontes ou de dinosaures ?
Dans leur livre "Une presse sans Gutenberg", Jean-Francois Fogel et Bruno Patino affirment que l' "État-nation n'aurait pas pu s'installer sans le journal quotidien". La question que l'on peut alors se poser est : "De quel genre d'État l'internet va t'il accoucher ?" Une nation planétaire certainement, mais probablement fédérant des communautés basées sur les affinités ethniques ou religieuses librement consenties.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 6/03/06 13:11

Nous pouvons publier 10 000 dépêches par jour. Le disque dur est la limite

L'ABP a dépassé les 100 000 visiteurs par mois. Malgré un mois de 28 jours, le nombre de visiteurs pour février s'élève à 105 000 soit une progression de 10 % par mois pour les 3 derniers mois.

La suppression des actualités de TV Breizh, la réduction même légère des informations régionales sur France 3 mais surtout, la forte croissance des connexions à haut-débit, ne font que favoriser l'expansion de l'ABP.

Il est certain aussi que la nouvelle hiérarchisation des dépêches et des communiqués en fonction de l'intérêt des lecteurs, mise en place cet été, sur la page d'accueil de l'ABP, a contribué à la pertinence et au succès de votre agence bretonne. L'algorithme développé par ABP ne fait que confirmer son choix initial de ne censurer aucune nouvelle, même celles émanant de collectifs circonstanciels ou de groupuscules peu connus, voire d'entreprises familiales. Le pertinent ne sera donc jamais noyé dans l'anodin.

L'ABP est et restera indépendante

Nous n'avons ni agenda secret, ni contrôle financier ou politique, ni devoir de nous plier à une majorité politique. Nous ne sommes pas limités à 20 pages de papier. Nous n'avons pas besoin de nous conformer non plus à une langue ou culture dominante. Des articles en breton ont fait la Une. Ce qui fait la UNE nous surprend parfois et montre du doigt nos idées reçues ! L'algorithme est devenu éducatif voir cynique. Il semble être possédé par son propre génie. Un esprit qui n'est autre que celui du peuple, de cette nation bretonne qui comme un phénix renaît de ses cendres malgré les autodafés anti "communautaristes" qui se banalisent dangereusement.

À ce sujet l'ABP a été le seul média en France à rapporter que le Conseil de l'Europe avait redemandé officiellement à la France de signer les chartes de protection des minorités ( voir notre article ). Le texte était bien dans les déclarations préliminaires du rapport annuel du Commissaire aux Droits de l'Homme, accessible par tous sur le site du Conseil de l'Europe. Peut-on parler d'autocensure ? Bien sûr que oui. Dans certains cas, il y a même effectivement censure par les directeurs de rédaction qui ne veulent pas indisposer le pouvoir qui se trouve être, dans bien des cas, une source d'informations non négligeable.

Concurrence déloyale : une exception française

Faut-il rappeler aussi que la principale source d'information des médias français est l'Agence France Presse ? Et que celle-ci est financée à raison de 108 millions d'euros par an (sous couvert d'abonnements de l'État). Dans le budget annuel du Ministère de la culture, on apprend que cette subvention déguisée (et contraire à la législation européenne sur la concurrence déloyale) augmentera encore de 2 % en 2006. "L'État a décidé d'accompagner l'AFP" apprend-on à la page 80 du budget http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/dossiers-presse/budget2006.pdf

On apprend aussi, dans le même rapport, que l'État subventionne au niveau de 240 millions d'euros pour 4 ans, l'acheminement des journaux par la poste. Je propose que l'État subventionne aussi pour 4 ans les abonnements ADSL des internautes qui lisent l'actualité sur le net, comme ça on sera à égalité !

Il va bien falloir qu'un jour on fasse appel à Bruxelles pour arrêter une fois pour toutes le parti pris de l'État dans un secteur qui ne le concerne pas : l'information. En quoi le Ministère de la culture est-il mandaté pour subventionner une industrie ou une autre, un média ou un autre, une culture plutôt qu'une autre, une exception culturelle plutôt qu'une autre ?

Que peut faire l'ABP face à ce mastodonte ? Du régional bien sûr, mais aussi de la micro information sans tomber dans le local. Parler des choses dont les autres ne parlent pas comme le rapport du CE mentionné ci-dessus. Publier des communiqués qui ne sont pas publiés ou qui sont tronqués, voire dénaturés ou ignorés. Pour reprendre notre moto : publier ce qui compte pour la Bretagne et les Bretons, qui n'est pas forcément ce qui compte pour le pouvoir central.

À noter que dans leur livre Une presse sans Gutenberg (*), Jean-Francois Fogel et Bruno Patino affirment que l' "État-nation n'aurait pas pu s'installer sans le journal quotidien". La question que l'on peut alors se poser est : "De quel genre d'État l'internet va-t-il accoucher ? " Une nation planétaire certainement — mais probablement fédérant des communautés basées sur les affinités ethniques ou religieuses librement consenties. L'accouchement, si douloureux soit-il, est en cours. À ceux qui vous disent que seule la République peut garantir la paix entre les communautés, répondez Verdun ou Guerre d'Algérie et que c'est justement l'État-nation qui garantit la guerre, y compris la guerre civile.

Histoire et Géographie

Les 5 départements bretons, les Bretons de Paris, la mer d'Iroise, la Manche et le Golfe de Gascogne. Nous couvrons ces 9 zones autant que possible !

Est-ce un repli identitaire ? Non. C'est le remplissage d'un vide puisque le dernier quotidien breton couvrant les cinq départements bretons a fermé ses portes en 1944. D'après l'enquête récente faite par Paris-Breton, 61 % des Bretons de la région parisienne visitent régulièrement des sites internet bretons. Autant le répéter, il n'y a pas de quotidiens régionaux en Bretagne. Il n'y a pas plus de télévision régionale non plus puisque TV Breizh est devenue une télévision généraliste par la force des choses et du CSA. Il y a Le Télégramme qui couvre l'Ouest de la Bretagne et Ouest France qui couvre le grand-ouest, une super-région qui couvre le territoire de sa distribution.

L'ABP a, de toute évidence, un futur malgré ses très faibles moyens. Elle a repris l'esprit des coopératives bretonnes des années soixante. L'ABP est une coopérative de l'information. Cette coopérative comprend 270 porte-paroles accrédités qui représentent en fait la société civile bretonne. Merci à eux. L’ABP est une mutualisation ou, comme on dit en anglais, une syndication. Elle s'inscrit aussi dans une démarche à la Édouard Leclerc puisque, comme lui, nous allons chercher les produits chez les producteurs. Nous ne traitons pas l'information. Il n'y a pas d'emballage. Les nouvelles arrivent dans des cageots numériques directement du producteur et nous vous les servons fraîches en temps réel.

Philippe Argouarch

(*) Une Presse sans Gutenberg, Jean-Francois Fogel et Bruno Patino. Grasset, 2006.

Cet article a fait l'objet de 2177 lectures.
logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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