Au cours de l’année 2006, une plaque commémorative en langue bretonne était installée à Dixmude en l’honneur des combattants bretons morts au cours de l’année 1914, en soutenant l’armée belge afin de protéger les ports de Dunkerque et de Calais menacés.
Les 6 600 inscrits maritimes versés dans la brigade de fusillers marins commandés par l’Amiral Ronarc’h étaient pour la plupart bretons et parlaient la langue bretonne. Face aux Allemands cinq fois plus nombreux et aux côtés des alliés Belges, ils ont tenu les objectifs qui leur étaient assignés, et bien au-delà. Près de la moitié d’entre eux sont morts au combat. Leur courage en est devenu légendaire.
Cette plaque mentionnait en langue bretonne “Enor d’ar Vretoned marv e Diksmuide evit ar frankiz d'ar 16 a viz Du 1914” (Honneur aux Bretons morts à Dixmude pour la liberté le 16 novembre 1914).
Or la mise en place de cette plaque commémorative n’était pas du goût de tout le monde. Certaines associations françaises d’anciens combattants, peut-être téléguidées par l’ambassade de France, ont protesté de voir ainsi la langue des Bretons inscrite dans le marbre, en mémoire de nos soldats.
En 2008, la plaque était retirée après avoir été dégradée. Depuis, elle n’a jamais été remise en place malgré plusieurs demandes. Le Bourgmestre de l’époque avait répondu qu’elle ne faisait pas l’unanimité !
Des renseignements obtenus, la plaque se trouverait toujours dans les locaux des services techniques de Dixmude.
C’est avec confiance que nous avons demandé ce jour au Bourgmestre de Dixmude de réparer cette injustice et de remettre en place cette plaque commémorative en l’honneur de nos soldats et du sang versé en commun pour défendre la Belgique.
Les Bretonnes et les Bretons sont choqués de voir que les pressions des souverainistes français aient pu être couronnées de succès, alors qu’il ne s’agissait que de célébrer, dans leur langue, la mémoire de soldats courageux qui n’ont jamais revu leur pays.
Faut-il que les morts soient aussi victimes de décisions hostiles aux droits linguistiques !
Privée de soutien des pouvoirs publics, la langue bretonne est aujourd’hui en grande souffrance. La décision qui sera prise, pour symbolique qu’elle soit, ne manquera d’être saluée en Bretagne et renforcera l’amitié entre le peuple flamand et le peuple breton.
Pour Koun Breizh
Yvon Ollivier
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