
Kevre Breizh, coordination culturelle associative de Bretagne, se réjouit de la décision de la Présidente du Tribunal de Lorient, en date du 24 février, autorisant le petit Fañch à conserver le ñ présent dans son prénom, conformément à l’orthographe moderne de la langue bretonne et garantissant une pronociation correcte de ce prénom.
Kevre Breizh, coordination culturelle associative de Bretagne, se réjouit de la décision de la Présidente du Tribunal de Lorient, en date du 24 février, autorisant le petit Fañch à conserver le ñ présent dans son prénom, conformément à l’orthographe moderne de la langue bretonne et garantissant une pronociation correcte de ce prénom. On peut regretter cependant que cette décision n’est été prise que sur la base d’une procédure non adaptée (en l’occurence une « erreur matérielle »). Mais ce faisant, le tribunal reconnaît implicitement la garantie du droits des parents à donner à leur enfant un prénom en langue bretonne, celui-là même que portait son aïeul, en respect des conventions internationales signées par l’État français.
Si le ministère public devait désormais se pourvoir en appel, mettant en avant l’intérêt de l’enfant, il nous paraît inconcevable qu'un simple tilde sur un N puisse nuire à l’avenir de Fañch, de même qu’à celui de la République Française.
Commentaires (5)
Dans le sud de la France, ils ont bien compris qu'il ne fallait pas se fier à la circulaire. Pour prénommer son enfant Fañch, il faut aller accoucher à Bayonne.
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Ma Doue benniget ! Ha deuet da vezañ foll e vefe ar Republikaned-se ?
De même, l'accent aigu existe en français, mais le U n'accepte que l'accent grave. Le prénom Artús est donc refusé à l'état civil.
Ce qui est fou avec le Ñ, c'est qu'il existe en français. Il suffit d'un mot, il y en aurait une demi-douzaine. Pourquoi a-t-il été oublié dans la circulaire, alors que le Ö est bien présent (en raison du mot röntgen) ? Même l'apostrophe a été oubliée...
J'avais bien compris que le « ñ » est un caractère. Sans doute me serais-je exprimé de manière ambigüe.
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Dans votre commentaire, la séquence suivante est intéressante : « des tildes au-dessus du A et du O pour marquer la nasalisation, à la place du AN et du ON actuels. Ce fait n'est d'aucun secours pour le Ñ. ».
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Or, en breton le « ñ » a pour fonction de signaler la nasalisation appliquée à la voyelle qui précède. Une exception cependant : le verbe « emañ », que l’on écrit avec un « ñ » en finale (en peurunvan), alors qu’il n’est nasalisé que dans le Tregor, parait-il. Partout ailleurs, l’on entend « ema », sans nasalisation (c’est d’ailleurs ainsi qu’il s’écrit en skolveuriek). Cette exception (à connaître si l’on recherche une phonologie juste) serait dûe à un accord entre les écrivains qui ont porté le « peurunvan ». En tout cas, ce détail intriguant devrait intéresser les bretonnants de Kerne/Leon.
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En breton la graphie, quelle qu’elle soit essaie de rendre compte de la prononciation (à la différence du français où les écarts écrit/oral sont parfois considérables). Il reste que l’écriture, en breton, ne suffit pas pour remonter à l’oral, si l’on vient de la sphère francophone. Il importe de connaître et comprendre la phonologie de la langue. D’où l’importance de la transmission orale. A défaut, les enregistrements sonores sont indispensables.
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Brezhoneg drailhet a vez klevet a-wechoù digant genoù tudoù ha n’eo ket o divskouarn aketus a-walc’h ouzh sonerezh ar yezh.
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A galon