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Jean-Jacques Monnier en 2007 (coll. particulière).
- Discours -
Jean-Jacques Monnier : Pourquoi je voterai Europe Écologie Bretagne
Au delà des consignes de partis, le citoyen en général et le militant breton peuvent se poser la question du choix à faire dimanche prochain pour les régionales. La Bretagne subit un système politique et une loi électorale qu'elle n'a pas choisis. Ce système aboutit à un mode de gouvernance catastrophique à tous les niveaux, le parti unique. À coup de lois électorales fabriquées sur mesure par et pour les partis dominants, la France est dirigée aujourd'hui par l'UMP, ou plutôt par le Parti du Président, sans contre-pouvoirs centraux
Par Jean-Jacques Monnier pour Jean-Jacques Monnier le 12/03/10 14:43

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Les effets du Parti unique

Au delà des consignes de partis, le citoyen en général et le « militant breton » peuvent se poser la question du choix à faire dimanche prochain pour les élections régionales. La Bretagne subit un système politique et une loi électorale qu'elle n'a pas choisis. Ce système aboutit à un mode de gouvernance catastrophique à tous les niveaux, le parti unique. À coup de lois électorales fabriquées sur mesure par et pour les partis dominants, la France est dirigée aujourd'hui par l'UMP, ou plutôt par le Parti du Président, sans contre-pouvoirs centraux. Le résultat est une politique du bon plaisir, l'absence de concertation, la prééminence quasi absolue de l'exécutif et des décisions aberrantes, souvent dictées par l'idéologie ou l'opportunisme. En ce sens, on est bien dans le système du Parti unique qui, instrumentalisé par le président, pourvoit aux fonctions de directions dans tous les domaines. Le personnel politique ne peut manifester d'indépendance car, par quelques personnes-clés, l'entourage présidentiel détient aussi les investitures, les emplois et les sinécures. La qualité de la décision et l'efficacité de la gestion s'en ressent lourdement.

On n'est pas si loin des défauts du parti unique que l'on a pu observer dans des dictatures de l'Est avant l'effondrement du communisme, ou de l'Ouest. Perte de dynamisme, délitement du corps social, corruption et crise morale en découlent. Le phénomène est bien connu ! 


En Bretagne, notamment dans 4 des 5 départements, le rapport s'inverse, le parti unique n'est pas le même, l'orientation sociale est moins choquante

Ce parti a certes des alliés, comme au niveau central, mais le déséquilibre est tel qu'il n'y a ni dialogue ni négociation véritables. Les débats et les choix de fond se font au sein du parti dominant, entre professionnels qui vivent des fonctions électives ou des emplois obtenus par clientélisme et favoritisme (ou tout simplement par connivence) au sein des différentes collectivités locales. Le débat est interne, non public, vicié par les liens de vassalité vis-à-vis des différents centres du pouvoir et par les luttes de clans et de courants. Paris y règne en maître. En contre-partie, l'opacité, l'éloignement du pouvoir par rapport aux citoyens entraînent le repli de ceux-ci sur la sphère individuelle ou sur la vie associative. 

Le mode de scrutin majoritaire renforce à tous les niveaux le système du parti dominant, voire du parti unique. On peut gouverner pratiquement seul avec un tiers des voix, c'est à dire avec un cinquième de l'électorat, et même moins. L'abstention se charge d'éloigner une bonne partie de l'électorat populaire ou contestataire. La politique se réduit donc à la communication, pour mobiliser une fraction de l'électorat supérieure à celle du parti concurrent qui cherche, lui aussi, à être le parti dominant, voire unique.


Pour garder l'espoir et construire la démocratie

Dans ce contexte, comment contribuer à améliorer les choses ? Constituer une alliance, un bloc, qui pourra  être présent au second tour par lui-même. Ainsi seulement y aura-t-il une vraie négociation, un vrai compromis pour obliger le parti majoritaire à partager le pouvoir, à discuter le programme, à intégrer les problématiques qu'il a tendance à oublier : l'accroissement des pouvoirs et des moyens de la région, la volonté de réunifier la Bretagne, le refus du nucléaire et la volonté de développer les énergies nouvelles comme l'on fait massivement les gouvernements autonomes écossais et basques, une vraie promotion de la langue bretonne, du gallo et de la culture bretonne. Et surtout une pratique de la démocratie au niveau breton, le bon niveau assurément : Aéroport international ? Train à grande vitesse ? Luttes contre les déséquilibres internes de la Bretagne ? Il faut débattre dans toute la Bretagne comme le faisait le CELIB, mobiliser les Bretons, ne pas se contenter d'un cadre riquiqui à 3 % des recettes publiques. 


Pourquoi je voterai Europe Écologie Bretagne

Pour imposer cette évolution, il faut s'allier, élargir, grandir, dépasser largement le seuil de maintien au second tour. Avec moins de 10 %, on obtient quelques places, mais on ne pèse pas. On ne garde pas son autonomie politique. Partout, les partis dominants ont intérêt à ce que les « alternatifs bretons » se divisent, à ce que les listes se multiplient. Ils pourront alors faire leur petit marché avant le second tour et rien ne changera.

Document PDF Régionales 2010. “Pourquoi je voterai Europe Écologie Bretagne” par Jean-Jacques Monnier. 14 mars 2010.. Source :Jean-Jacques Monnier
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Jean-Jacques Monnier est historien et écrivain.
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Vos 4 commentaires
Léon-Paul Creton Le Mardi 31 août 2010 23:27
Cette analyse, ce plaidoyer, "plus que tardifs " pour une alliance, un bloc qui pourra être au second tour par lui-même.", me semble un peu étrange de la part d'un élu du parti qui se dit breton, mais qui n'a même pas discuté les conditions d'une démarche unitaire proposée par les composantes de "Ni ho savo Breizh". De plus la manière n'était pas digne d'un parti qui se dit Breton.
Votre auto-programmation était, à mon avis, dès le départ pour le second tour et ne concevait qu'une seule alliance, celle qui se négocierait avec le "Parti Socialiste Français"!
Votre alliance avec les verts d'E.Ecologie dont rien _ en dehors des discours_ ne démontre la "fibre bretonne" mais une réelle "excitation électorale" qui n'offre pas davantage de garanties pour l'avenir, n'a pour seul but_ à défaut de fesser le PSF_ que d'obtenir des postes les meilleurs possibles, dans une relative position de force estimée par les résultats des européennes!
Mais suivant les résultats du premier tour des régionales, les tractations d'entre deux tours avec le PSF seront peut-être intéressantes à suivre par... presse interposée.
Pour toutes ces raisons je voterai, moi Léon-Paul Creton simple électeur, pour "Ni ho savo BREIZH"...Je le dis en étant conscient et malgré que l'absence de notoriété _dont je jouis_ n'influencera personne.(;0)
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Marcel Texier Le Mardi 31 août 2010 23:27
Bravo Jean-Jacques Monnier pour cette analyse très fine, (digne d'Alexis de Tocqueville !) et ce réquisitoire implacable contre le système politique qui sévit en Hexagonie (il n'y a plus de France ni de Français, il n'y a plus que des Hexagons tous pareils, portant l'estampille "Identité Nationale" usinée à Paris). Quiconque se réclame d'une communauté naturelle, de l'appartenance à un peuple qui a lutté, travaillé, souffert, qui a vécu des périodes de prospérité et survécu à des périodes d'adversité, qui a façonné nos paysages, bâti nos humbles chapelles et nos cathédrales, qui a, pendant des siècles, fait résonner les sonorités d'une langue robuste et belle, produit de sa mentalité particulière et en harmonie avec elle, un peuple qui sent encore bouillonner en lui une indomptable volonté de vivre, accueillant mais voulant rester lui-même, cet individu se rend coupable du crime suprême: le "communautarisme" ! A éliminer par tous les moyens, de préférence les plus tordus ! Le plus tordu de tous, le plus insidieux, consiste à inoculer dans la population rebelle un virus indécelable, mais extrêmement pernicieux qui se manifeste par une intolérance insurmontable vis-à-vis de toute divergence d'opinions. "Tu n'as pas tout à fait le même point de vue que moi, tu es un rat visqueux, une vipère lubrique, un putois puant !" Le résultat, c'est la multiplication de petites sectes qui s'excluent mutuellement et entre lesquelles toute alliance est jugée "contre nature". C'est très, très efficace. Ainsi, bien que chacune de ces petites sectes compte dans ses rangs des personnes estimables, voire remarquables, comme l'auteur de cet article, elles se neutralisent réciproquement pour la plus grande joie de ceux qui les dominent. L'argumentation de Jean-Jacques Monnier est solide, son idée de créer un bloc capable de faire échec au système injuste qui nous écrase, c'est la bon sens même (moi, j'aurais préféré qu'il se crée autour du Parti Breton qui ambitionne d'être en Bretagne l'équivalent du SNP ou du Plaid Cymru !), mais je crains que, pour cette fois-ci, "c'est râpé" ! Espérons au moins que ça servira de leçon et que, chez nous, le pragmatisme prendra le pas enfin sur les idéologies.
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Paul Chérel Le Mardi 31 août 2010 23:27
L'ennui avec ce très beau texte, c'est sa conclusion. Après une excellente analyse, Jean-Jacques Monnier dit qu'il va voter pour cette liste Europe Ecologie Bretagne car, ainsi elle franchira les 10% et pourra discuter d'homme à homme avec le vainqueur. Or, cette liste se ralliera, si ce n'est au deuxième tour, ce sera dans la fonction future, avec ce gagnant qui, selon les sondages sera le même qu'en 2004. Alors pourquoi avoir fait provisoirement une liste différente et prétendument opposée ? On retrouve à part égale les mêmes slogans, les mêmes prise de position, les mêmes velléités, les mêmes promesses qui ne seront pas mieux tenues, pas mieux défendues voire imposées et mises en œuvre. Paul Chérel
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DSiFM ze Niou Radio Le Mardi 31 août 2010 23:27
D'abord, bonsoir, merci decette possibilié de s'exprimer librement, et merci pour le sujet... Pour en revenir à cette France "monarchie républicaine", les élections des Régions n'intéresseront le peuple que quand le pouvoir de celles-ci leur permettront de COMMANDER. Peut-être pas encore une autonomie de fait ou de droit, mais l'impression culturellement et socialement d'appartenir à une même communauté... En fait, tant que les Conseils Généraux en feront à leur bon plaisir, la Région n'aura pas sa place ou plutôt dans ce contexte avec un gouvernement aussi "ostracique" lui faisant porter (à la Région) le bénéfice d'un pouvoir toujours plus important sans contre-partie (notamment finacière). Alors, que les Régions deviennent une Entité réelle et de puissance face aux autres (divisions de l'Administratif français) et ensuite, ces élections prendront leur dimension effective (d'ailleurs comme pour "l'Europe" ) que si elle se démocratise vraiment). Patrick
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