Jakeza Le Lay présente son livre sur le parnasse breton
Jakeza Le Lay présente son livre sur le parnasse breton

Jakeza Le Lay est professeur de lettres à Lannion. Parfaitement bilingue français/breton, elle vient de réparer une injustice. Dans un livre intitulé : « Le Parnasse breton, un modèle de revendication identitaire

Jakeza Le Lay est professeur de lettres à Lannion. Parfaitement bilingue français/breton, elle vient de réparer une injustice. Dans un livre intitulé : « Le Parnasse breton, un modèle de revendication identitaire en Europe », elle ressuscite le mouvement initié par l'écrivain breton Louis Tiercelin et le compositeur guingampais Joseph-Guy Ropartz en 1 889. « Cela s'appelait le Parnasse breton parce que Tiercelin était ami de Leconte De Lisle et de José Maria De Hérédia qui faisaient partie du parnasse français. Pourtant, la différence est importante, car ce dernier mouvement prêchait l'harmonie des mots et des phrases alors que le Parnasse breton atteste de l'existence d'un mouvement littéraire et culturel en Bretagne. » Il s'agit aussi d'une volonté identitaire qui, cent ans après la révolution, tente de faire émerger du rouleau compresseur jacobin, l'identité bretonne. Le Parnasse breton comptait 96 membres dont une dizaine de femmes, ce qui n'était pas banal à l'époque : des poètes, des écrivains, des musiciens, des collecteurs, des historiens. « Le Parnasse breton comprenait des gens comme le lannionnais Charles Le Goffic, François-Marie Luzel, de Plouaret, La Borderie, La Villemarqué, Anatole Le Braz. » Poursuit Jakeza Le Lay. Il publie une revue « l'hermine », vendue tant en Bretagne qu'en Belgique ou au Royaume uni. Cette revue de haut niveau comprenait aussi bien des articles en français qu'en breton. Le Parnasse fédérait des socialistes et des royalistes, unis dans leur amour de la Bretagne. Il a aussi beaucoup fait pour la langue bretonne en publiant des textes de Tanguy Malmanche, Taldir Jaffrenou, de Yann-Ber Kaloc'h ou Narcisse Quellien. « Les parnassiens bretons voulaient faire revivre l'âme bretonne dans ce qu'elle irrigue la langue, les coutumes, la musique, les arts, les fêtes », poursuit l'auteur. Ce qui est très étonnant, c'est que Louis Tiercelin soit tombé dans l'oubli, lui, le dramaturge dont les pièces étaient jouées à Paris, mais aussi en Nouvelle-Zélande ou dans tous les pays d'Europe. Ce livre est le fruit d'une longue recherche qui a mené l'auteur jusqu'aux USA. Jakeza Le Lay a eu l'honneur de voir son ½uvre préfacée par Mona Ozouf. Le Parnasse breton un modèle de revendication identitaire en Europe Jakeza Le Lay 270 pages 25¤ Editions de l'Harmattan.