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Il y a 30 ans, la Charte culturelle de Bretagne entrait en application
On ne peut vivre en permanence dans la célébration nostalgique des grands événements du passé et le regard tourné derrière soi, mais, pour construire l'avenir et aller hardiment de l'avant, il est important de savoir d'où l'on vient et de garder en mémoire les étapes importantes de notre histoire. "Les peuples sans mémoire sont des peuples sans avenir". Dans les semaines qui viennent, on ne pourra pas ne pas évoquer la Charte culturelle de Bretagne qui est entrée en application au cours du premier trimestre de 1978
Bernard Le Nail pour ABP le 24/01/08 11:32

On ne peut vivre en permanence dans la célébration nostalgique des grands événements du passé et le regard tourné derrière soi, mais, pour construire l'avenir et aller hardiment de l'avant, il est important de savoir d'où l'on vient et de garder en mémoire les étapes importantes de notre histoire. "Les peuples sans mémoire sont des peuples sans avenir".

Dans les semaines qui viennent, on ne pourra pas ne pas évoquer la Charte culturelle de Bretagne qui est entrée en application au cours du premier trimestre de 1978 et qui a duré jusqu'au 31 décembre 1982. Elle aura marqué un changement de cap radical, malheureusement inachevé - on le voit bien à propos de l'article 2 de la Constitution - dans la politique de l'État à l'égard de la langue et de la culture bretonnes.

Rappelons en les principales étapes :

• le 8 février 1977, lors d'un voyage officiel de trois jours en Bretagne, Valéry Giscard d'Estaing, président de la République, avait proposé qu'"une charte culturelle soit signée entre l'État et la région pour préserver et promouvoir la culture bretonne". En dépit de son caractère bien limité et du fait qu'elle ait été en quelque sorte "octroyée", ce que l'opposition avec raison ne se priva pas de souligner, la signature de cette charte allait marquer une certaine reconnaissance officielle de la culture bretonne et du droit des Bretons à garder leur identité culturelle, alors que jusque là l'État et tout son appareil n'avaient eu comme objectif que d'effacer par tous les moyens la personnalité culturelle de la Bretagne.

• Entre février et octobre 1977, l'élaboration du texte de cette charte culturelle allait demander de longs mois de travail et de multiples réunions et discussions, parfois très tendues.

• Le 8 novembre 1977, les membres du Conseil général de Loire-Atlantiquen en proclamant "Nous sommes Bretons à part entière !" décidaient à l'unanimité de participer à la Chartes culturelle de Bretagne et lui affectaient dans le budget du département pour 1978 une somme de 300 000 F (équivalent à plus de 100 000 euros actuels).

• Le 23 janvier 1978, après que les quatre autres départements bretons se soient également prononcés favorablement, le Conseil régional de Bretagne adoptait aussi à une écrasante majorité le texte de la Charte culturelle de Bretagne.

• Celle-ci allait être signée au cours des semaines suivantes par les ministres chargés de la Culture, de l'Éducation nationale et des Universités, par le président de la société France Régions 3 et par les préfets des cinq départements bretons et, en mars 1978, toutes les conditions étaient enfin réunies pour qu'elle entre en application.

• Dans son préambule, le texte de la Charte culturelle de Bretagne précisait qu'elle "constituait de la part de l'État, de l'Établissement public régional de Bretagne, des conseils généraux des Côtes-du-Nord, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, un acte de reconnaissance de la personnalité culturelle de la Bretagne et l'engagement d'en garantir le libre épanouissement".

La Charte culturelle comportait plusieurs grands axes :

- l'enseignement de la langue et de la culture bretonnes ;

- la diffusion des cultures et de la langue bretonnes à la radio et à la la télévision ;

- la conservation et la promotion du patrimoine et de la culture de la Bretagne ;

et, pour cela, elle prévoyait notamment :

- l'intensification de l'aide financière et technique aux associations culturelles,

- la création d'une agence technique régionale dont la mission serait notamment de gérer et entretenir un parc de matériel mis à la disposition des collectivités locales et organismes à vocation culturelle et de leur apporter une assistance culturelle

- la création d'un Institut culturel de Bretagne ayant pour mission de "coordonner la promotion et la diffusion de la culture bretonne dans son acception la plus large et la plus diversifiée".

• Trois instances furent créées en 1978 :

- le Conseil culturel de Bretagne qui tint sa première réunion le 5 juin 1978 à Nantes

- le Comité interdépartemental qui se réunit pour la première fois à Rennes le 19 juin 1978

- l'Agence technique régionale qui s'implanta quelques mois plus tard à Ploërmel.

L'Institut culturel de Bretagne - Skol Uhel ar Vro n'allait voir le jour que beaucoup plus tard (sa création ne fut annoncée au Journal Officiel que le 29 décembre 1981 et ne devint effective qu'en 1982).

Au titre de la Charte culturelle de Bretagne, 600 000 F allaient être affectés en 1978 aux crédits d'équipement et un peu plus de 3 000 000 F allaient être répartis entre une cinquantaine d'associations culturelles sous forme de subventions de fonctionnement.

L'effet de la Charte allait être considérable dans de nombreux domaines de la vie de la Bretagne.

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Bernard Le Nail est un écrivain fondateur de la maison d'édition LES PORTES DU LARGE. Contributeur ABP
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