Dimanche le bagad Karreg An tan de Brieg – 1er en 3ième catégorie depuis cette année - et le groupe de rock celtique Waff présentaient sur scène leur première création devant une salle culturelle comble et littéralement conquise. Une première et une réelle réussite, fruit de deux longues années années de travail.
Une comédie musicale d’un nouveau genre Sur le thème de l’émigration du début du vingtième siècle vers le Nouveau Monde, l’histoire romancée de la rencontre de deux cultures à forte identité aux confins de l’Hudson, celles qui n’hésitent plus aujourd’hui à parler de la répression et du mépris subis : la bretonne et l’indienne. C’est ainsi que Gwendal quitte son Brasparts natal qui ne le nourrit plus, pour l’Amérique sur une goélette qui s’appelle… « Karreg An Tan ». Et c’est la rencontre avec le vieil indien amer : « Ils ont brûlé nos terres, mais ils n’ont pas tué mon âme… » Ce qu’il découvre ne coincide pas avec l’idéal rêvé mais l’amour d’Ilian, la superbe jeune indienne, viendra mettre du baume sur le cœur de Gwendal.
Nostalgie quand tu nous tiens Karreg An tan tangue et se balance au gré d’une allant plein de gaieté ; il souligne la passion des rythmes de Waff qui chante un « Penn Ar Bed » bourré de passion : « On n’y passe pas, on y vient ! » Les figurants dansent la moisson ou l’allégresse de tous les espoirs. La poignante nostalgie s’évide sur marche et endro. Et s’élève la gwerz, chantée par Jean-Pierre et Guy, les deux frères Quéré. Ces mots du pays résument drames, bonheurs et font vibrer.
Une version plus bretonnisée ? La récitante s’exprime en français, seule la gwerz finale est en breton : pour ce thème fort de l’identité et de la langue, les réalisateurs de cette œuvre collective et puissante pensent à une version plus bilingue, plus proche du breton. Quant à la partie musicale, elle a atteint son point culminant. Surtout ne pas y toucher car c’est absolument superbe.
Angèle Jacq