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Lorraine Fouchet, photo sur le site officielle de l'écrivaine : www.lorrainefouchet.fr
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Une de couverture du roman Tout ce que tu vas vivre
- Présentation de livre -
Moi, Lorraine F , 63 ans, Grek, transportée par Groix et la Bretagne
Tout ce que tu vas vivre nous emmène de Montparnasse à l'Île de Groix et voit sa conclusion en apothéose en Patagonie, là où les glaciers sont bleus. Ce roman de Lorraine Fouchet, grisant et poétique, nous fait aimer encore plus l'Île de Groix et nous offre le regard de l'autrice sur nous, Bretons.
Par Didier Lefebvre pour ABP le 7/03/19 0:06

Lorraine Fouchet http://lorrainefouchet.com/LF/Accueil.html , fille du ministre de l'Intérieur en mai 68 qui sut éviter les bains de sang, ancienne médecin urgentiste, est devenue figure incontournable de la littérature française.

Solide écrivaine de la maison d'édition Héloïse d'Ormesson (Héloïse, fille de Jean d'O.), Lorraine est groisillonne depuis des lustres. Ses hortensias, ses roses trémières, son chien Uriel, ses voyages et ses romans sont sa vie. Et le souvenir de ses parents. Elle vit aussi quelques mois de l'année près de Paris. Les habitants d'Enez Groe (Île de Groix) l'ont adoptée depuis des années. Elle est bretonne, elle est Grek (de greg, cafetière en breton). Et elle est écrivaine. De grand talent. Et elle aime la Bretagne et ses Bretons.

Ses romans, parlons-en. Ce 7 mars sort son 19e. Tout ce que tu vas vivre(1) nous emmène de Montparnasse à l'Île de Groix et voit sa conclusion en apothéose en Patagonie, là où les glaciers sont bleus.

La destinée de D. Ar Gov : Enez Groe

Le jeune héros, 15 ans, vit seul avec son père Yrieix dans cet appartement de Montparnasse, où à chaque étage se trouvent des tantes ou oncles ou cousins. Claire, sa mère – mais ce mot si simple n'est pas à prononcer ici – est partie faire de l'humanitaire en Patagonie, voici cinq ans. Dom Ar Gov (Le Goff selon l'état civil français, soit le Forgeron) l'attend. Il attend son retour. Il l'espère... En attendant, il est jaloux. Nul ne doit toucher à son père. Surtout pas une autre femme.

Et le malheur arriva lorsque celui-ci trépassa dans les bras d'une blonde, inconnue de Dom, appelée par l'autrice l'amoureuse, entre bouteille de champagne – Mercier, bien entendu (2) – et des draps encore chauds. Celle-ci disparue sitôt après avoir appelé le SAMU. Pour Dom, l'amour peut tuer. Cette blonde a tué son père. C'est une ennemie.

Pris en tutelle par un oncle, qui habite le même immeuble, épris d'une amitié forte avec Mathilde, une jeune Groisillonne, son objectif est de retourner définitivement vivre à Groix. Il s'y réfugie en pensée grâce à la montre de son papa qui en donne les heures de marée, et dans le souvenir de son peupé et de sa meumée et l'espoir du retour de sa mère. Mais, de découvertes en découvertes, suite à un message mystérieux sur une sœur en Patagonie, son passage vers sa vie d'adulte progresse à grands pas. Le voilà parti à l'autre bout du monde accompagné de sa tante Tifenn à la recherche de sa mère et de cette sœur.

Du vécu, de l'amour, de la vie, la maman absente mais omniprésents

Comme dans tous ses romans, on sent chez Lorraine Fouchet http://lorrainefouchet.com/LF/Accueil.html le vécu de l'ancienne urgentiste. L'ado qui découvre son père mort, nu, après avoir fait l'amour, ce fut une de ses épreuves en tant que médecin urgentiste. La jeune médecin de garde blonde du Samu, d'ailleurs, on croit la reconnaître. Elle nous précise en préambule que cette anecdote a été le déclencheur de son roman, le décès de sa maman aussi, soyons-en sûrs. Mais ce roman n'est pas médical, rassurez-vous. La quête d'harmonie intérieure, en recherchant la vérité sur sa maman et son papa, et les interrogations sur "celle qui a tué [son] père ", les questions sur l'Amour parental, sur le besoin de l'Amour des parents, l'absence d'une maman sont au cœur de ce roman, qui est une véritable ode à la vie

On y sent aussi l'Amour qu'éprouve Lorraine pour sa mère : on comprend le besoin de la maman pour Dom quand on sait qu'il y a juste un an, le 6 mars, décédait à Paris la maman de Lorraine, quand cette dernière était en... Patagonie. Ce livre est un vibrant hommage à sa mère, après celui fait à son papa (3).

Plongé dans ce roman, je n'ai pu retenir mes larmes une vingtaine de fois. Elles furent souvent chaudes et abondantes. La tendresse, l'amour, la famille, la vie sont les maîtres mots de ce roman croisé dans la narration, où Dom et l'amoureuse décrivent leurs souffrances, leurs joies, leurs craintes, leurs espoirs. L'amoureuse protège Dom, mais à distance. Lui, il ne le sait pas. D'ailleurs, il la déteste sans la connaître, car elle est celle qui a tué son père. Et aujourd'hui, il est en quête de sa mère. Mais l'amoureuse a peur qu'il découvre la vérité, à moins que ce soit elle qui ait peur de cette vérité.

Ce roman est grisant, mais poétique et salutaire

Ce roman est grisant. Chaque page annonce un fait nouveau, une réflexion nouvelle qui nous permet de mieux cerner les personnages. Et les choses s'accélèrent, jusqu'au dénouement. On est embarqués, chaque information nouvelle fait tanguer notre navire, celui de nos certitudes au sujet de notre rapport au autres, à la famille, à notre papa et à notre maman. Mais jamais il ne chavirera ; l'amour de la vie nous amènera à bon port, qui nous était initialement inconnu. Les embruns qui s'en dégagent nous fouettent le visage et nos pensées. Mais combien est salutaire ce roman. C'est une véritable thérapie. D'une écriture toujours limpide, il est parsemé de bons mots, que je ne peux dévoiler ici, car ils sont aussi autant de jalons explicatifs et je m'en voudrais de gâcher le plaisir de la découverte de cette œuvre.

Chaque début de chapitre est agrémenté de petits manchots, rieurs et joueurs

Une érudite de la chose bretonne

Comme dans tous ses derniers romans, Lorraine nous emmène dans les sentiments et les ressentis des Groisillons, qu'ils soient îliens, ou expatriés à Paris. Ce n'est pas nouveau, ses trois précédents écrits (4) se déroulent tous pour partie à Groix. Tous nous donnent une facette de l'Île, le vent, la mer, les marins, le vapeur, les fêtes, les recettes... Ici, Elle fait intervenir, le plus naturellement qu'il soit possible, différentes références à la Bretagne que nul Breton(ne) ne devrait ignorer sur ses mythes, sur ses légendes. La Bretagne est belle, sous sa plume, les Breton(ne)s aussi. Plus ? Bien entendu, Lorraine ne manque pas de rappeler que la Bretagne, c'est cinq départements. Gast, j'ai du goût pour elle

Tout ce que tu vas vivre : un livre à offrir ou à s'offrir.

Vous pourrez rencontrer Lorraine Fouchet en dédicace :

Salon de Montaigu, Samedi 6 avril et dimanche 7 avril ;

Salon de Quiberon, vendredi 26 avril au dimanche 28 avril ;

Librairie Page 5, Bruz, jeudi 16 mai soir ;

Salon de Vannes, vendredi 14 juin au dimanche 16 juin ;

Boutique de la mer, île de Groix, dimanche 14 juillet matin ;

Salon d’été de Quiberon, samedi 20 juillet ;

Salon de Carnac, dimanche 21 juillet ;

Salon de Groix, dimanche 28 juillet ;

Et pour les divroed (expatriés) à Paris ou sa banlieue :

Salon du Livre de Paris, samedi 16 mars 14h30-16h et dimanche 17 mars 11h-12h30, stand ed H. d’Ormesson F72-G72 ;

Lancement parisien, Librairie Gallimard 15 bd Raspail Paris, jeudi 21 mars 19h ;

Maison de la Presse Le Vésinet, samedi 23 mars 11h - 13h ;

Comme un roman, Chatou, samedi 30 mars 10h30-13h.

Notes :

(1) Fouchet, L. (2019), Tout ce que tu vas vivre : des goélands bretons aux manchots patagons. 2019. Paris : Héloïse d'Ormesson. 332 p.

(2) Eugène Mercier, l'entreprenant et génial créateur du champagne Mercier , le champagne pour tous est trisaïeul de Lorraine Fouchet. On découvre son histoire dans un roman très documenté Couleur Champagne, où, même entre Épernay et Paris, la malicieuse Lorraine arrive à faire intervenir un Breton, avec toutes ses qualités et sa force.

(3) À la lecture du livre-hommage à son père J'ai rendez-vous avec toi - mon père de l'Intérieur, on comprend combien le départ de son papa a été douloureux à Lorraine Fouchet, alors qu'elle était adolescente, l'amour et le respect qu'elle lui porte, et le regret de ne pas avoir pu ou su le lui dire : Fouchet, L. (2014), J'ai rendez-vous avec toi : Mon père de l'intérieur. Paris : Héloïse d'Ormesson. 272 p.

(4)voir les articles sur ABP :

Entre ciel et Lou, j'ai du goût pour ce roman Gast ! ( voir notre article )

Avec les Couleurs de la Vie, Lorraine Fouchet, la plus Groisillonne des Parisiennes a encore frappé ( voir notre article )

Avec Poste restante à Locmaria, cap sur le bonheur à Groix, avec Lorraine Fouchet ( voir notre article )

Voir aussi sur le même sujet : Lorraine Fouchet, Île de Groix, Groix
logo Didier Lefebvre est correspondant ABP pour la Loire-Atlantique.
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