- Décentraliser la France
Le mouvement des "gilets jaunes" est une demande de reconnaissance de la part des "populations périphériques". Sortir de la verticalité, pour un fonctionnement sociétal plus horizontal.
Le ras-le-bol fiscal est aussi un ras-le-bol du mode de gouvernance. Le moment est venu de repartir de la base et de faire confiance aux élus de terrain, qui sont proches des gens et des réalités. Mettre en place une vraie décentralisation qui libère les territoires.
Les maires, les élus des régions sont les plus à même de redonner du sens à la politique pour la sortir des "slogans réducteurs" qui déforment les réalités et exacerbent les tensions. Il faut des réformes structurelles de l’État et du système social. Les collectivités locales, aujourd’hui dépendantes du bon vouloir de l’État et de ses subventions, doivent avoir une réelle autonomie de décision et de fonctionnement.
Le moment est venu de diminuer le nombre d’élus de l’Assemblée Nationale et du Sénat, et de valoriser les élus de terrain. Nous avons besoin de plus de participation citoyenne, de plus d’écologie, mais cette évolution doit se décliner à partir du terrain, des élus de terrain et au plus proche des gens.
La destruction des « régions historiques » qui sont les repères et l’histoire des gens est incompréhensible, dans le cadre d’une mondialisation qui oppose de plus en plus ceux qui sont de « nulle part » et ceux qui sont de « quelque part » . En méprisant les identités qui ont fait la France, la France perd son identité.
Seule une réforme constitutionnelle débouchant sur une nouvelle organisation des institutions, et donc une VIème république, peut reconquérir la confiance des citoyens dans une démocratie qui ne soit plus seulement « représentative » , donc vue comme confiscatoire de la volonté du peuple. L’État doit devenir un État protecteur, stratège, dont le périmètre d’intervention ne peut plus être tous azimuts.
- Construire une « République Européenne »
l’Union Européenne correspondait à une époque, désormais révolue, où l’économique et la libre circulation suffisaient. L’évolution mondiale exige une Europe politique, qui était d’ailleurs le projet initial de Jean Monnet et de Maurice Shumann. Sans une conscience publique européenne, l’Union Européenne va se disloquer et disparaître.
Les nouveaux défis mondiaux nécessitent de répondre aux exigences de sécurité des citoyens.
Le réchauffement climatique fait de l’écologie une urgence absolue.
L’explosion de la démographie mondiale met en danger les équilibres de la planète.
Le dogme d’une croissance infinie détruit les ressources naturelles.
Les flux migratoires non contrôlés déstabilisent l’Europe.
Aujourd’hui, une partie de la souveraineté des États ne peut plus s’exercer qu’au niveau européen :
le budget, la monnaie (euro), la défense, la sécurité ("un FBI européen"), la protection des climats et l’écologie, le contrôle des migrations et la gestion des frontières, le numérique, la fiscalité, les questions sociales.
La montée des "populismes" est le symbole de l’essoufflement des institutions européennes. Il faut écouter le "cri des peuples" qui défendent leurs identités et leurs modes de vie. L’Europe est notre maison commune, c’est notre civilisation. Le moment est venu de faire de l’Europe un acteur international majeur et de redéfinir ses contours autour d’un noyau fédéral.
« Europe : la puissance ou la mort ! »
J-J PAGE
Vice-Président du Parti Fédéraliste Européen (PFE)
Président d'En-Avant-Bretagne/En-Awen-Breizh (EAB)