Maiwenn a 4 ans. En ce mois de rentrée, comme tous les enfants de l'école maternelle de Merville, elle porte un badge avec son nom et sa classe. Comme celui des 19 autres enfants inscrits en classe bilingue breton-français, le badge de Maiwenn est décoré d'une hermine et agrémenté du texte "Me a gomz brezhoneg" (Moi, je parle breton). Interdit !
Avant toute entrevue avec les parents de l'école maternelle de Merville, Madame Lecomte, secrétaire de M. l'Inspecteur d'Académie, exige
- que l'occupation de la classe bilingue soit arrêtée,
- que les enfants ne portent plus de badge en breton (c'est du prosélytisme)
- qu'il n'y ait plus de drapeau breton dans l'école (c'est un signe ostensible... religieux ?!)
- que la presse ne pénètre plus dans l'école et cesse de parler de nous
... en une phrase, que l'école retrouve sa sérennité.
Rassurez vous ! Tout le monde à la maternelle demeure serein et le premier souci de l'équipe enseigante comme des parents d'élèves est que nos enfants ne souffrent pas des manquements et des errances de ses représentants dans le Morbihan.
Cette pression n'a pour objet que de nous diviser et de mettre en porte à faux les enseignants et les parents de l'école. Totalement inadmissible, elle vise à interdire toute expression parentale dans l'école et, plus grave encore dant l'histoire, elle replace le breton dans ce contexte que nos grands-parents ont hélas connu : Défense de parler breton à l'école publique !. Au delà de notre école maternelle de Merville, cette pression constitue une véritable agression contre l'ensemble des bretons !
Cet été, parlant de l'enseignement du breton sur TV Rennes, le nouveau recteur d'académie déclarait : "Je répondrai à la demande des parents".
Nous exigeons donc une entrevue immédiate avec l'inspection d'académie pour obtenir sans délai la nomination d'un enseignant bretonnant pour nos enfants. Nous exigeons l'application du contrat de plan Etat-Région qui prévoit la création de poste d'enseignant breton pour notre école. Nous exigeons le respect. Nous exigeons l'application dans notre école du paragraphe 3 de l'article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme :" Les parents ont, en priorité, le choix du type d'éducation à donner à leurs enfants..."
Faute d'obtenir satisfaction avant la fin de cette semaine, nous inviterons le mouvement breton à nous soutenir, notamment à Lorient, à Vannes, et à Rennes dès la semaine prochaine.
Nous ne sommes pas des inuits (que nous soutenons aussi dans leur combat linguistique) soutenus par jacques et Bernadette Chirac, mais nous avons les mêmes droits qu'eux !
Les parents de l'école de Merville ont besoin de votre soutien. Signez la pétition en ligne : (voir le site)