Procès Plévin: Monsieur Marion ne veut pas témoigner devant la justice de son pays
Le tout nouveau Ministre français de la Justice, Pascal Clément, a affirmé en fin de matinée vouloir "plus de clarté" pour la justice , en souhaitant que « les Français puissent être concernés par la justice et ne pas en être éloignés » .
La tâche semble s’annoncer rude, car l’exemple ne vient pas forcément d’en haut, ainsi que l’illustre le cas suivant: cité à comparaître comme témoin au procès commencé mercredi devant la Cour d’Assises spécialement composée de Paris devant laquelle comparaissent cinq Basques et dix Bretons poursuivis dans une l’affaire du vol d’explosifs de Plévin, survenue le 28 septembre 1999, autant dire au siècle dernier, Monsieur Roger Marion, ancien responsable de la police « anti-terroriste » française, avait fait refouler il y a quelques jours l’huissier de justice qui souhaitait lui remettre la citation en question, montrant ainsi son refus de se présenter devant la justice de son pays.
De la part d’un haut fonctionnaire de l’Etat Français qui est “préfet délégué pour la sécurité et la défense” auprès du préfet de la région Nord Pas-de-Calais, cela pourrait passer pour un manque du sens du devoir…
Fort heureusement pour lui, Monsieur Marion ne semble pas devoir être l’objet d’un mandat d’amener pour le faire venir de force devant le tribunal.
Par contre, Monsieur Richard Lefaucheux, l’un des accusés dans ce même procès où il est mis en cause de manière marginale, dort depuis quelques jours à la bien mal nommée prison parisienne de La Santé. Il avait passé un peu moins de quatre mois en détention provisoire après son arrestation à Lorient le 30 septembre 1999 avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. C’est probablement parce qu’il est privé de ressources qu’il n’avait pu déférer à sa convocation par le Président de la Cour d’Assises en avril dernier.
Encore une illustration de la fracture entre la France d’en haut et la Bretagne d’en bas…
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, Le porte-parole, Claude Le Duigou (voir le site)