Le gouvernement français vient d'annoncer le prolongement de la Ligne à Grande Vitesse Méditerranée. Le projet retenu, d'un montant de 12 Milliards d'euros, semble être le moins critiqué, faisant le choix de relier les principales villes de PACA, à savoir Marseille, Toulon et Nice. L'option tirant un trait au plus court pour relier au plus vite Nice à Paris a été écartée. Bien que ce choix ne regarde d'abord que les habitants de PACA, il nous paraît pertinent car il sera un élément évident de structuration des transports dans cette région.
En Bretagne, le projet d'un montant de 3,4 Milliards d'euros, permet uniquement de gagner une demi-heure de temps de trajet entre Rennes et Paris, et rien de plus. Rennes sera ainsi en train plus près de Paris que de Brest ou Nantes. Tout un symbole !
Ce chantier d'ampleur limitée, près de 4 fois moins important que le prolongement de la LGV Méditerranée, permettra aux Rennais d'aller à Paris en 1h30-1h45. Et pour le reste de la Bretagne ? Il faut au minimum 2h pour relier Rennes à Brest et 2h10 pour relier Rennes à Quimper. Quelques promesses furent faites pour améliorer cette situation. Même le président de la CCI de Brest reconnait qu'il s'est fait rouler dans la farine. En effet, les travaux d'amélioration programmés feraient gagner 4 minutes sur le trajet Rennes Brest !
Mais il nous restera toujours le pire. Car l'aventurier qui veut joindre Brest à Nantes, capitale économique et historique de la Bretagne, devra toujours faire un voyage de 4 à 5 heures. Evidemment les voyageurs se reportent sur l'automobile et les cars. Mais est-ce la solution, à une époque où on loue les vertus des Transports en Commun en Site Propre (TCSP) ?
Le conseil régional de B4 se satisfait lui-même de la qualité de matériel ferroviaire récent du TER, et à juste titre. Mais ne doit-on pas en tirer des enseignements utiles au sujet de l'infrastructure ? Il est nécessaire de rendre les trajets entre les villes de Bretagne plus efficaces, rapides et confortables, et de développer l'offre vers des solutions Tram-Train sur les axes rurbains sur lequel le TER arrive à saturation. Il s'agit la de concevoir de vrais projets structurants pour la Bretagne.
Pendant ce temps, l'Etat est en train de se demander ce qu'il pourra bien faire avec l'argent que les Français vont généreusement lui prêter, via l'emprunt d'Etat Sarkozy. Les idées qui circulent évoquent la construction du Grand Paris ou des projets sur le littoral méditerranéen.
On ne peut s'empêcher de penser en premier lieu que la Bretagne est traitée avec un certain mépris par l'Etat. En second lieu, on peut également penser que la division administrative coûte très cher à l'ensemble des Bretons de Rennes, Nantes ou d'ailleurs. Au terme d'un combat de haute lutte, durant lequel les élus de la région administrative de Bretagne ont obtenu de rapprocher Rennes de Paris d'une demi-heure, les élus nantais obtenaient le soutien politique et financier des rennais pour un aéroport inutile au nord ouest de Nantes. Chacun défend son propre projet devant un Etat qui se félicite de ces divisions et de cette Paris-dépendance revendiquée.
Le Parti Breton dénonce cette division politique entre Rennes, Nantes et Brest qui ne permet pas d'avoir pour la Bretagne un aménagement territorial cohérent. Pour le Parti Breton, l'objectif n'est pas de transformer Rennes en banlieue parisienne, mais bien de mettre en place des aménagements structurants qui répondent aux besoins de toute la population bretonne.
Pour le Parti Breton, le Porte-parole, Emile Granville