Monsieur Guaino, vous injuriez la Bretagne et sa langue. Notre potentiellement candidat à la primaire-de-droite-et-du-centre, sans se démonter, continue ses injures envers la langue bretonne. Un ultra-nationaliste qui n'a que faire des revendications même modérées venant des Bretons.
Par Didier Lefebvre pour ABP le 7/03/16 14:37
Dans une interview croisée réalisée par le magazine l'Express (voir le site) avec Rozenn Milin, Henri Guaino nous rappelle son hyper-jacobinisme. Le sujet est «Les identités régionales contre l'unité nationale ? » . Il ose affirmer, au sujet de l'utilisation du « symbole » ou de la « vache » dans les écoles en début de siècle : «les méthodes pédagogiques anciennes n'ont pas toujours été heureuses» . Seule réponse à la réflexion de Rozenn Milin : «Les linguistes appellent cette attitude un "suicide linguistique" et des psychiatres éminents font le lien entre cette acculturation et des phénomènes comme l'alcoolisme et le suicide. Cette politique d'humiliation a été menée, que vous le vouliez ou non, par l'État français » .
Monsieur Guaino, vous injuriez la Bretagne et sa langue
En forme, notre potentiellement candidat à la primaire-de-droite-et-du-centre. Sans se démonter, il continue ses injures envers la langue bretonne : «Tout ce qui fragilise la langue française est inacceptable. Le sauvetage des cultures minoritaires, c'est très bien. Mais pas au prix de la désintégration des nations et du retour aux tribus» . Madame Milin, vous êtes heurtée, mais vous savez garder la tête froide, en recadrant peu après le débat : «Mais non: c'est de l'identité multiple. Je vous répète que l'on peut se sentir à la fois breton, français et européen»
Une conclusion comme un bon petit soldat de la République
La conclusion de l'entretien, vous est offerte, Monsieur Guaino. A laquelle Rozenn Milin ne pourra donc pas répondre. Et vous ne la ratez pas, votre sortie : «Je ne consentirai à la disparition de la nation française pour aucune raison au monde» . Et les 4,5 millions de Bretons, et les Bretons expatriés vous répondent «Monsieur Guaino et vos amis jacobins, nous nous battrons jusqu'au bout pour que la Bretagne vive. Entière» .
Note :
(1) (voir le site) de l' interview de Rozenn Milin par ABP. Rozenn Milin est auteure de Questions d'identité. Pourquoi et comment être Breton ? (éd. Bo Travail). Voir aussi le programme de défense des langues Sorosoro : (voir le site) dont elle est la fondatrice.
« Mais non: c'est de l'identité multiple. Je vous répète que l'on peut se sentir à la fois breton, français et européen » Pas impossible que c'est justement ce genre de phrase qui justifie pour des gens comme Guaino leur position! Peut-on poser la question, s'il y a un problème, une difficulté, une interdiction,... à affirmer : « Mais non: c'est mon identité. Je vous répète que l'on peut se sentir à la fois Breton et Européen » Ne peut-on pas envisager que si les Bretons étaient moins "raisonnables" (politiquement correct) et plus "affirmés" (plus sincère avec eux-même et leur histoire), les français auraient bien moins de difficulté à nous comprendre, y compris les jacobins?
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Meinzao Le Lundi 7 mars 2016 23:24
Il faut arrêter avec ce terme de Jacobin ou Jacobinisme qui est trop flou du point de vue sémantique ou bien trop historique. Il faut appeler un chat un chat : un Jacobin est un Nationaliste Français ultra qui comme tout nationaliste construit son identité en s'opposant à celle des autres et ne peut imaginer une identité multiple ou plurielle. Appelons donc tout simplement un hyper-jacobin : un hyper ou un ultra nationaliste français. Le grand public saura tout de suite à qui on a affaire et comprendra mieux que plus de la moitié de sa classe politique est ultra nationaliste française et que l'identité unijambiste française s'est construite sur un mensonge plus ou moins consensuel porté par cet ultra-nationalisme. Ce consensus mensonger battait sérieusement de l'aile jusqu'aux évènements du 13 novembre...
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Jacques Le Mardi 8 mars 2016 11:19
@ Meinzao Le terme "jacobin" signifie un "ultra centralisateur" qui, OUI, est souvent doublé d'un "ultra nationalisme"! Cet "ultra nationalisme" est essentiellement un "ultra nationalisme étatique", avec comme support une "idéologie universaliste" qui voudrait que tout être humain aurait vocation à devenir "Français" (comprendre : un membre de la République)... D'où l'idée d'une "nation créée par un Etat" (entendre, se substituant aux nations véritables qui seraient par principe mauvaises...) avec le fantasme du "métissage" (intra hexagonal, puis extra hexagonal) comme base d'un "homme nouveau" qui serait "libéré" de son identité historique rendant cette personne plus "adaptée" à la République. Dans ce cadre, se dire "Breton" est par nature une "hérésie"...! A l'inverse, se dire "Ligérien" ou "Grand-Ouestien" est une preuve de conformisme à l'idéologie, car étant une "identité" décidée par l'Etat! Il est important de ne pas oublier l'idéologie Républicaine (souvent mal connu ou mal comprise dans le milieu breton), même s'il est vrai que basiquement un Républicain (sens français du terme) est un ultra-nationaliste français. Néanmoins, il important de pouvoir appeler véritablement un chat un chat! Un souverainiste français (FN, Royaliste, Debout la France, RBM, etc...) sont considérés comme des nationalistes voir des "ultra-nationalistes"... Il est un constat qu'un Breton s'affirmant de Nationalité Bretonne à l'égal d'un Français s'affirmant de Nationalité Française aura plus de compréhension et d'écoute vis à vis de ces personnes que vis à vis d'un Socialiste ou d'un UMP-LR que l'on présente comme "modéré" (modéré car conforme à l'idéologie)! Pour illustrer : Radio Courtoisie et TV Liberté, qui sont des médias souverainistes français, invitent des indépendantistes bretons et évoquent sans grande difficulté une histoire de Bretagne différente de l'histoire de France. Bien entendu, il ne faut pas aller voir ces personnes pour agresser la France, mais si vous vous placez comme Breton avec la même conviction qu'ils s'affirment Français, un dialogue peut s'installer. (d'où le sens de mon post précédent...!) Si vous essayer de faire la même chose sur dans un média français "modéré", vous avez toutes les chances de vous faire insulter violemment...! D'ailleurs, y a t-il un seul exemple d’invitation d'un indépendantiste breton dans un média "modéré"? Il existe donc une différence entre l' "ultra nationalisme sur une base historique" et l' "ultra nationalisme sur une base étatique"! Guayno, comme Chevénement, Mélanchon, Walls, Sarkosy, le Branchu, Caseneuve, sont des "ultra-nationalistes sur la base étatique".... Avec ce type de personnes tout dialogue est voué à l'échec...! Mais tous les gens ne sont pas des "ultra nationalistes français sur la base étatique", or pour discuter avec les autres (nombreux) il faut que le Breton se libère de son auto-censure (de son parlé "raisonnable") et apprennne à dire simplement et normalement qu'il est "Breton", comme d'autres peuvent être "Français", "Allemand", "Anglais", "Ecossais", etc. Car ce n'est pas en "travestissant" (en "habillant") la vérité qu'on établi un dialogue! Du fait, Rozenn Milin a tord : un Breton n'est pas un Français, tout comme un Écossais n'est pas un Anglais, tout comme un Danois n'est pas un Allemand, tout comme un Féroïen n'est pas un Danois....! Aucun extrémisme à cela, ce n'est qu'une simple vérité sur la richesse de l'humanité! Les Corses ont moins d'autocensure que les Bretons, et à l'évidence sont mieux compris des Français! PS : Il me semble que l'Ultra-Nationalise Étatique français n'a pas nécessairement pour origine un Ultra-Nationalisme Historique français, mais la volonté de l'oligarchie (actuellement issue de la bourgeoisie) d’obtenir des "privilèges" que ne dispose pas le peuple (les autres), vieille marotte française depuis qu'un certains "Clovis" s'est mis au-dessus des lois pour justifier son pouvoir en l'affirmant de droit divin! D'ailleurs, la Révolution Française qu'est-ce d'autre que l'accession de la bourgeoisie à des privilèges pour s'extraire du peuple....?! (D'obtenir un "morceau" de ce droit divin...!)
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Juhel richard Le Mardi 8 mars 2016 17:28
"...Toute nation qui perd totalement la mémoire de son passé, cesse d’exister en tant que telle. Tout peuple privé de son sentiment d’appartenance national par le pays qui l’occupe ou qui l’a occupé, parce qu’il l’a effacé, ou en fait un objet de mépris pour les populations, disparait en tant que nation. Tout pays qui a adopté l’histoire de celui qui l’a envahi, en oubliant la sienne, est « acculturé », et cesse de la même manière d’exister en tant qu’entité nationale. Quiconque veut sauver le patrimoine national qui est le sien, doit commencer par se familiariser avec son histoire. Celle-ci doit être enseignée et transmise pour que renaisse le sentiment national, s’il a disparu ou s’il s’est fortement atténué. La restauration de la langue nationale – ou des langues nationales – est un moteur puissant de ré-installation de la personnalité nationale, mais ne vient jamais que bien après l’Histoire, qui est le fondement même de la maison, qui, sans cela n’existe même pas. Les pays colonisateurs le savent bien, qui interdisent aux nations conquises de cultiver et d’enseigner leur histoire. Dans les cas les plus dramatiques, non seulement l’histoire de la nation conquise est interdite, mais même est purement et simplement remplacée par celle du colonisateur. Ce crime, comme on le sait, a été commis en Bretagne par le pays auto-proclamé des droits de l’homme, en même temps que la langue a été persécutée et éradiquée, dans le but certain et avéré de priver les Bretons de leur identité. La France est tellement consciente de l’enjeu, qu’elle continue avec férocité, sous des prétextes multiples, à s’opposer à l’enseignement de notre histoire dans nos écoles, et à poursuivre sa volonté d’éradiquer – par extinction calculée – de notre langue bimillénaire..." -Lasuite ... sur : blog-louis-melennec.fr