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Franck-Yves Escoffier en tête sur Crêpes Whaou ! dans la catégorie Multi 50
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Franck Cammas sur Groupama 3
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Yves Le Blevec sur Actual
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Francis Joyon sur Idec
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- Reportage -
Franck Cammas : Tout schuss en dessous des Açores
Après trois jours de course, les écarts se sont encore creusés entre Franck Cammas (Groupama 3) qui caracole en tête dans la flotte des multicoques Ultimes et Roland Jourdain
Par David Raynal pour ABP le 3/11/10 20:15

Après trois jours de course, les écarts se sont encore creusés entre Franck Cammas (Groupama 3) qui caracole en tête dans la flotte des multicoques Ultimes et Roland Jourdain (Veolia environnement) sur une route plus au nord qui a repris la première place à Armel Le Cleac’h (Brit Air) désormais en 2e position en monocoques 60 pieds.

Incroyable 9e Route du Rhum-La Banque Postale ! Seulement trois jours après le grand départ de Saint-Malo, les 81 skippers encore en course après l’abandon de Bertrand Quentin en classe Ultime hier sur Côte d’Or 2 et les démâtages de Sidney Gavinet (Oman Air Majan) et Christine Monlouis (Un Monde Bleu tout en Vert) en catégorie Rhum, dessinent leurs options et creusent encore un peu plus les écarts. D’un côté, les tenants de la route sud, Franck Cammas (Groupama 3) en classe Ultime qui a déjà passé les Açores laisse Francis Joyon (Idec), le deuxième de la flotte à plus de 294 milles derrière lui. De l’autre, Thomas Coville (Sodebo 3e au classement), désormais seul sur la route Nord depuis que Sidney Gavignet a déclenché sa balise de détresse hier soir pour cause d’avarie majeure avant d’être récupéré sain et sauf par un cargo. Même constat pour les monocoques 60 pieds avec Armel Le Cleac’h (Brit Air 3e au classement) qui avait ravi hier la première place sur une option nord à Roland Jourdain (Veolia environnement). Il s’est fait ce matin rattrapé par le Quimpérois qui retrouve ainsi sa place de leader alors que Vincent Riou (PRB) en profite pour s’intercaler à la troisième place. De son côté, Christopher Pratt (DCNS 1000), le benjamin de la flotte Imoca effectue pour sa première transat en solitaire une très belle course en oscillant entre la 3e et 5e place. Parrainé par le navigateur Marc Thiercelin dans le cadre du projet sportif, pédagogique et social les Filières de Talent DCNS, le jeune skipper de 29 ans a été choisi parmi 40 candidats pour disputer la Transat Jacques Vabre en double avec Marc Thiercelin en 2009 et la Route du Rhum-La Banque Postale en solitaire cette année. Résolument plus au sud, Michel Desjoyeaux (Foncia) ferme la marche des Imoca en attendant son heure.

Avarie pour Lemonchois

Chez les Multi50, le triple vainqueur de la Route du Rhum-La Banque Postale Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !) a repris la tête du classement devant Lionel Lemonchois (Prince de Bretagne), victime d’une avarie et contraint de se dérouter vers l’Espagne. Relégué à la 11e place au dernier pointage, le Normand a dû réparer en urgence en jouant les équilibristes sur son mât la pièce qui maintient la grand voile sur son charriot afin de repartir à l’assaut de ses concurrents.

En Class40, on assiste à une véritable régate entre Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) à la première place et Samuel Manuard (Vecteur plus) à seulement 11 milles du premier, tandis que Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) le plus bigouden des Suisses est redescendu à la septième place au classement.

Pas de changement en catégorie Rhum, avec l’italien Andréa Mura qui malgré son mal de mer en début de course garde sur Vento di Sardegna sa première place au classement général.

A l’occasion de la dernière vacation recueillie au PC Presse installé cette année à la Maison de la Bretagne à Paris, les marins ont pu donner leur sentiment sur cette première partie de course.

Armel Le Cleac’h (Brit Air), monocoque 60 pieds, actuellement en seconde place de la course dans cette catégorie, vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2010.

« Je ne sais pas si c’est une performance, mais je suis content de ma trajectoire qui consiste à contourner au près et par le Nord l’anticyclone des Açores. Il a fallu barrer un peu, les sept premiers bateaux de la flotte étant assez groupés. J’essaye de bien gérer ma fatigue et de profiter de l’expérience accumulée cette année» .

Christopher Pratt (DCNS), monocoque 60 pieds.

«C’est toujours très cool de rester dans le match. C’est un rêve de gosse qui se réalise et je profite de chaque minute de navigation. J’ai toujours le bateau de Jean-Pierre Dick Vibrac-Paprec à vue. J’ai eu une grosse journée et demie de près où j’ai dû tirer des bords. Après ce sera normalement du portant ».

Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou !), Multi50, triple vainqueur de la Route du Rhum-La Banque Postale, actuellement premier au classement.

« Tout va très bien. Le bateau est comme neuf. Crêpes Whaou ! file à 18 nœuds par 13 nœuds de vent. Je pense que j’étais dans le coup dès le départ quand j’ai mis mon gennaker à Saint-Malo entre les ilots du Grand et du Petit Bé. J’ai la conviction qu’il est possible de descendre en dessous de 11 jours avec nos bateaux, même si les alizés ne semblent pas très bien établis. Nous aurons la réponse d’ici quelques heures » .

Lalou Roucayrol (Région Aquitaine-Port Médoc), Multi50 actuellement 6e de la catégorie.

« Il y a encore pas mal de milles devant et tout est possible, notamment pour Lionel Lemonchois. J’ai décidé de m’orienter vers l’option nord car je dispose plutôt d’un bateau à l’aise au près et dans la brise » .

Thomas Ruyant (Destination Dunkerque), actuellement 1er au classement dans la Class40, vainqueur de la dernière Transat 6.50 en 2009.

« C’est assez impressionnant de voir qu’il y a très peu de différences entre les premiers bateaux de la classe alors qu’ils n’ont pas été faits par les mêmes architectes. Bien en place sur cette route nord, je tire les meilleurs bords possibles. Sur la carte nous sommes assez proches les uns des autres mais nous ne sommes pas en vision » .

Christine Monlouis, victime d’un démâtage (Un Monde Bleu tout en Vert), catégorie Rhum, seule femme guadeloupéenne à avoir pris le départ du Rhum.

« Lorsque l’on m’a proposé de participer à cette course à 48 ans, il a fallu bien réfléchir. C’était vraiment un gros morceau. Depuis toujours, je travaille dans le développement des activités sportives puisque j’ai fait des études pour devenir professeur d’éducation physique et sportive. Ensuite, j’ai bifurqué en animation sportive et socioculturelle. Depuis toujours, je transmets des valeurs à travers le sport et d’autres activités. Cette participation avait pour but de pouvoir aider d’autres jeunes et notamment des femmes en Guadeloupe à s’engager sur la voie de la voile et de la course au large. Mon vœu le plus cher serait que je puisse par mon expérience aider une ou plusieurs jeunes femmes pour les accompagner ensuite dans la course» .

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David Raynal est journaliste et photographe de presse.
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