France Inter : Rozenn Milin remet à sa place Benjamin Morel dans un débat sur les langues régionales
Ce débat s'inscrit dans le cadre d'une actualité surprenante. Le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf, a récemment écrit au gouvernement pour soutenir l’enseignement des littératures en langues régionales.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 27/06/25 0:16
Quelle place pour les langues régionales à l’école ? :
Réalisation : France Inter (3212 vues)
Paris, 26 juin 2025 — Le débat était attendu et n’a pas déçu. Invitée de France Inter pour discuter du statut des langues régionales en France, la sociologue et historienne Rozenn Milin s'est retrouvée face au constitutionnaliste Benjamin Morel dans l'émission 7/10 du mercredi 25 juin.
Ce débat s'inscrit dans le cadre d'une actualité surprenante. Le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf, a récemment écrit au gouvernement pour soutenir l’enseignement des littératures en langues régionales. Cette initiative répond à une pétition lancée en décembre 2022 par un collectif de chercheurs, enseignants et personnalités engagées, qui demande l’intégration d’un véritable corpus d’œuvres en langues régionales dans les programmes scolaires. 🔗 Lire la pétition : Une vraie place pour les littératures en langues régionales dans les programmes scolaires
Rozenn Milin, coautrice du récent ouvrage Langues régionales : Idées fausses et vraies questions, a rapidement contesté la vision très atténuée, voire mensongère, de l’histoire linguistique française présentée par Morel, qui a osé affirmer qu’aucune politique d’éradication n’avait été menée par l’État français à l’encontre des langues régionales, allant jusqu'à déclarer que la Dr. Milin faisait du révisionnisme.
«Le révisionniste, c’est vous » , a lancé Rozenn Milin, rappelant avoir travaillé dix ans sur le sujet pour une thèse de 1 400 pages et avoir recueilli des centaines de témoignages sur les humiliations subies à l’école pour avoir parlé breton, provençal ou autre. Elle cite l’usage du terme "anéantir" dans des documents officiels du XIXe siècle concernant les langues dites "patois".
Face à cela, Benjamin Morel, auteur de La France en miettes. Régionalismes, l’autre séparatisme, Paris, Le Cerf, 2023, a parlé d’un «discours idéologique» , niant l’existence d’une volonté centrale explicite et pointant plutôt la volonté des parents de favoriser le français pour la réussite de leurs enfants et l’arrivée de la télévision comme principaux responsables de l’effacement des langues régionales. Il a aussi mis en cause une forme de militantisme linguistique ayant mené, selon lui, à des reconstructions artificielles de certaines langues, comme le breton unifié, incompréhensible selon lui pour les anciens locuteurs. Pour lui il est tout à fait normal que le français aille chercher des racines grecques ou latines pour créer des mots nouveaux mais innacceptable que le breton aille chercher des mots gallois.
Rozenn Milin a défendu au contraire la nécessité d’une standardisation linguistique pour permettre un enseignement et une transmission modernes des langues, comme cela a été fait pour le français lui-même. Elle a réfuté toute démarche idéologique :
« Je suis une scientifique, pas une idéologue. »
Quant au militantisme, Rozenn lui répond carrément :" « S’il n’y avait pas eu de militants, ces langues auraient disparu. »
En dernier retranchement, Benjamin Morel a soulevé la concurrence des langues minorées elles-mêmes, notamment entre le breton et le gallo en Bretagne, ou entre les variantes de l’occitan, ce qui selon Morel mènerait à des politiques linguistiques déséquilibrées, voire injustes. Milin, en réponse, a appelé à une approche inclusive et plurilingue, insistant sur le droit à l'existence et à l'enseignement de toutes les langues locales. Pour elle, le conflit entre partisans du gallo et du breton est entretenu par les adversaires des langues régionales.
Voir aussi sur le même sujet : Rozenn Milin,langue bretonne
Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
A écouter en intégralité. . La position de principe de Benjamin Morel, qui va crescendo jusqu’à ce mouvement de chaise incontrôlé ou inconscient (minute 12,12) doit-elle être qualifiée d’incompétente, de malhonnête intellectuellement, voire de militante (ou contre-militante !) ? Elle paraitra révoltante à beaucoup. . Ce monsieur ne semble pas connaître la réalité récente et/ou actuelle dont il prétend parler. Pis même, son regard semble guidé par des œillères assez sinistres. . Personnellement, j’aurais été ravi de me voir enseigner le breton par voie scolaire, à l’âge de l’enfance ou de la prime adolescence, par un bretonnant natif (qui dans les années soixante aurait fait sans difficulté, je n’en doute pas, la passerelle entre langue populaire et langue standardisée). Aujourd’hui, la situation a évolué (progrès du matériel pédagogique, mais moins de locuteurs). Merci à Rozenn Milin, très efficace dans le rôle de la défense. Et merci à elle pour son immense travail qui vient d’être publié. . Mersi braz deoc’h-c’hwi Rozenn evit ho labour. Keuz am eus nemetken nompas bezañ selaouet ac’hanoc’h e brezhoneg, a-zivout ho levr. Ur blijadur e vije bet. Marteze e vo digarezioù c’hoazh en dazont ?
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Paol Ar Meur le Vendredi 27 juin 2025 12:40
Il faut vraiment écouter cette émission pour se rendre compte des gens qui sont invités sur les médias parisiens à parler des langues "régionales". Benjamin Morel est omniprésent, et il raconte n'importe quoi, c'est hallucinant... Il ne faut pas hésiter à donner son avis à France Inter sur cette émission "Le 7/10"
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Anne Merrien le Vendredi 27 juin 2025 14:51
Il me semble que le niveau un de la charte Ya d'ar brezhoneg stipule l'installation de panneaux dits bilingues à l'entrée de la ville. Cela pose problème quand le nom breton n'existe pas. Je ne sais pas d'où sort Gwitreg ou Gwizhurieg. En zone brittophone, on s'est bien gardé de bretonniser Berné, Séné ou Rédené car la population locale aurait dit que ce n'est pas ainsi qu'on dit en breton. En pays gallo, les toponymes d'origine bretonne peuvent être réécrits sans tenir compte de la prononciation locale bretonne qui n'a pas eu de postérité (par exemple Péaule/Pleaol d'après la forme du 12e siècle Plebs Gavele, "paroisse de la Vilaine"). Les toponymes romans n'ont pas à être réécrits en breton. Sauf exception : Morlaix/Montroulez où la forme "bretonne" est plus proche du français d'origine). Pour Vitré, il aurait été plus sensé de traduire par Glastoneg, par référence à Glastonbury, anciennement Glastonia, glosé Urbs Vitrea (glastoneg : où pousse du pastel bleu). Bref, pour Gwitreg, il aurait mieux valu s'abstenir.
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De Xavier à Anne MerrienLe Vendredi 27 juin 2025 18:13
Que de désinformation au sujet de Vitré. Le nom Gwitreg est attesté depuis au moins le début du XXe siècle, il se retrouve régulièrement par écrit dans la littérature bretonne, et même dans un chant traditionnel. C'est un comble qu'il soit toujours présenté comme inventé, alors que la création la plus récente affichée à Vitré est sur le panneau en gallo, avec cette retranscription Vitrë, avec ce son EU que jamais aucun local n'aurait eu l'idée d'écrire Ë avant que ce ne soit imposé ces dernières années par les professionnels du gallo, pour faire apparaître le gallo différent du français aux yeux de ceux qui ne le parlent pas, plutôt que pour être reconnu par ceux qui le parlent ! Votre argumentation est pour le reste bien difficile à suivre (Séné a bien un panneau Sine, c'est un comble de parler de bretonniser un toponyme lui-même francisé, et que dire de votre hypothèse sur Glastoneg...). Bref, il aurait mieux valu vous abstenir.
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De Anne Merrien à Anne MerrienLe Vendredi 27 juin 2025 20:06
Le début du 20e siècle, ce n'est pas très très ancien... Peut-être peut-on trouver qui est à l'origine de ce mot et sur quels principes il s'est basé. Transformer un V systématiquement en GW, c'est un peu facile. Il existe des mots en breton qui commencent par V. On aurait pu écrire Berné/Brenneg, Rédené/Radeneg et Séné/Seneg mais on s'en est bien gardé. Pourquoi le faire en pays gallo ? De même, on rectifie Péaule/Pleaol mais ni Poullaouen (Plouelouen en 1330) ni Pouldergat (Plodergat en 1118). Bertrand Luçon répertorie 4100 toponymes bretons dans le pays nantais sans faire allusion aux adaptations en langue bretonne des noms de communes. Seul l'aparté de l'éditeur évoque Kerverner-Raez ou Sant-Ervlan.
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De Penn Kaled à Anne MerrienLe Vendredi 27 juin 2025 20:28
En ce qui concerne Berné la prononciation est Bernerc'h.
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De Xavier à Anne MerrienLe Samedi 28 juin 2025 12:35
C'est formidable : lorsqu’il s’agit de noms de communes de Haute-Bretagne d’origine bretonne, c'est trop ancien pour justifier un panneau, et ailleurs comme à Vitré, ce n'est pas assez ancien pour justifier un panneau ! Ne serait-il pas plus honnête d’assumer clairement votre position : vous refusez tout simplement de voir le breton affiché, reconnu et vivant en Haute-Bretagne. Alors que l’imposition arbitraire de toponymes romans néogalloisés depuis Rennes ne semble vous poser aucun problème. Deux poids, deux mesures ?
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De Anne Merrien à Anne MerrienLe Samedi 28 juin 2025 18:43
Je suis tout à fait favorable aux panneaux dits bilingues pour les toponymes de langue bretonne en Haute-Bretagne, voire même pour les toponymes gaulois. Cependant, on a des formes savantes en pays gallo, basées sur l'étymologie, tandis qu'en Bretagne bretonnante, on a des formes basées sur la prononciation actuelle, où le sens se perd un peu (par exemple Boneur au lieu de Bodveur pour Botmeur). Il y a donc un manque de cohérence dans la méthode. Quant à Vitré, c'est un toponyme roman, peut-être avec un suffixe d'origine gauloise. Je ne connais rien au gallo, donc je n'émets pas d'opinion sur ses orthographes.
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De Anne Merrien à Anne MerrienLe Samedi 28 juin 2025 19:33
Vitré est sans doute issu d'un nom de personne latin : Victorius. Dans le sud de la France, on trouve à six reprises son doublet Vitrac. Cela confirme le suffixe d'origine gauloise -akon qui marque l'abondance ou la relation (la descendance de Victorius, je suppose).
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De Jack Leguen à Anne MerrienLe Samedi 28 juin 2025 21:07
Vitré provient très probablement du latin Vitrix qui était le nom de la 6e légion. Legio VI Victrix a pu stationner là après son départ de Grande Bretagne (c'est elle qui avait construit le mur d'Hadrien). Ce n'est pas la première fois qu'un camp de légion romaine serait à l'origine d'une ville. Voir Caerleon au Pays-de-Galles;
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De Anne Merrien à Anne MerrienLe Dimanche 29 juin 2025 10:38
La langue bretonne a emprunté bien des mots latins, mais pas victrix, donc on tombe sur un os pour adapter Vitré en breton.
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Xavier le Vendredi 27 juin 2025 18:15
Le conflit entre partisans du gallo et du breton est entretenu par les adversaires des langues régionales en dehors de la Bretagne, mais aussi par les néo-gallésants radicaux d'Ille et Vilaine à l'intérieur de la Bretagne. L'intervention de Benjamin Morel montre d'ailleurs que des ponts existent entre eux, au moins en ce qui concerne les arguments.
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De Yannig Kefeleg à XavierLe Vendredi 27 juin 2025 21:04
Avant la Charte culturelle généreusement octroyée en 1977 par le président Giscard d'Estaing, qui avait entendu parler de revendications pour le gallo? À l'époque le gallo n'était considéré que comme un dialecte d'oil dont le français représentait la langue standard, tout comme l'Alsacien est un dialecte de l'Allemand ou que le Vannetais est un dialecte du Breton. La volonté du président de l'une-et-indivible de placer sur le même plan le gallo et le breton revenait à rabaisser la langue bretonne au rang de dialecte. Et malheureusement l'Emsav dans son ensemble est tombé dans le piège à pieds joints.Les connivences actuelles entre partisans du gallo et adversaires du breton sont tout à fait éclairantes !
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De Anne Merrien à XavierLe Lundi 30 juin 2025 10:08
La Charte culturelle de 1977 avait l'avantage de concerner les cinq départements bretons. Le soutien à la langue bretonne a toujours été plus+ financé que celui du gallo et il n'y a pas de raison pour que ça change : dans le cas du breton, il faut promouvoir une langue et sa variation dialectale et dans le cas du gallo, uniquement une variation dialectale.
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Kristen le Samedi 28 juin 2025 00:09
A France Inter : Bonjour Merci pour ce débat, trop court. C'est tellement inhabituel sur une radio d'Etat. Le sujet semble tellement tabou dans certains médias intra-périphériques. Du point de vue de la linguistique, il n'y a pas de ''langues régionales'', mais des langues. Le reste relève de la politique politicienne. Madame Milin semble particulièrement compétente sur le sujet ; ce n'est pas le cas de son challenger, pourtant missionnaire sur de nombreux plateaux et pour de nombreux sujets... trop probablement. Il reste également à comprendre, et lutter contre, le véritable ''bashing'' suprémaciste dont souffre les artistes et les écrivains de langues minorisées de l'Etat français. Il y a pourtant des choses merveilleuses actuellement, dans tous les genres et styles, dans la jeunesse. Un Service Public digne de ce nom doit montrer l'exemple, et refuser cette lobotimisation des esprits. Même dans les programmations des temps de grève ... Urgence.
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Colette Trublet le Samedi 28 juin 2025 09:36
Merci Rozenn Milin. Le coeur y est. Quand sensibilité et érudition s'unissent pour faire valoir des arguments, un effet de vérité profonde éclate au grand jour et l'hypocrisie du démagogue en face devient claire. Notre appareil gouvernemental essaie de nous embobiner à un tel point que nous sommes invités à dire qu'il fait chaud quand il fait froid ou l'inverse. Le système est devenu pervers et voilà que les médias officiels essaient de nous convaincre que nous ne croyons plus à la démocratie, comme si la démocratie existait en France et en Europe. Pendant ce temps-là, personne ne réfléchit au fait que la commission européenne qui n'est composée que d'experts de techniciens, de lobbies et de cabinets de conseils imposent des lois qui servent à mettre un place un état profond mondial au service des plus riches. Heureusement que certains se démènent pour appeler un chat un chat. Le mensonge est un fléau universel qui nous fait prendre des vessies pour des lanternes.
La question est de savoir pourquoi nous en sommes encore à justifier la légitimité et la transmission de la langue bretonne dans des media parisiens. La liberté ne se quémande pas, elle se prend. Pour que notre langue vive, cela dépend avant tout de nous, faisons face à nos responsabilités et arrêtons de trouver des prétextes pour justifier la situation actuelle. Il y a eu récemment une manifestation pour Diwan qui a rassemblé difficilement 2000 personnes. Pourquoi? Probablement parque que le Breton semble avoir été confisqué par la mouvance wokiste d'extrême gauche de notre peuple et que la plupart des bretons ne s'y retrouve pas. Il suffit de regarder les émissions télévisées en langue bretonne où les sujets LGBT, néo-féministes... sont surreprésentés pour comprendre les raisons de ce divorce. Quant au Breton vs Gallo, seul le breton est une langue exclusivement parlée en Bretagne, le gallo étant parlé également dans des départements limitrophes. D'autre part, la demande sociale du Gallo semble très en retrait => combien d'écoles bilingues Français-Gallo existent ou sont en cours d'ouverture? Il s'agit par conséquent de ne pas faire un focus sur ces différences mais de se rappeler que sans langue bretonne, la culture bretonne telle qu'on la connait n'existerait pas. Le Breton demeure le premier marqueur saillant de notre identité. A galon
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Kerbarh le Samedi 28 juin 2025 22:05
Benjamin Morel est un socialiste chevenementiste. Ultra jacobin comme la plupart des socialistes et la gauche. La langue et la culture bretonne ont été méprisées et discriminées pendant des siècles et ça continue sous des formes différentes. Les bretons ont abandonné le combat. La Bretagne va bientôt disparaître définitivement d’ici 20 ans , noyée dans un Grand Ouest.
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De Anne Merrien à Kerbarh Le Dimanche 29 juin 2025 10:32
On a échappé de peu au grand ouest lors de la réforme Hollande de 2015, mais le monde économique l'utilise déjà. Pour réunifier la Bretagne B5, il faut la prendre telle qu'elle est : mi-celtique, mi-romane.
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J. Christ. Siou le Dimanche 29 juin 2025 23:39
Monsieur Morel est d'une malhonnêteté totale, pour le coup c'est lui le militant jacobin (chevènementiste patenté) qui voit des ennemis partout (ceux de "l'intérieur" chers à Mélenchon, à savoir les régionalistes et apparentés) Ce grand habitué des médias a son couvert sur chaque antenne parisienne et son discours bénéficie alors d'une énorme caisse de résonnance ; en roue libre sur chaque plateau il n'y a pour ainsi dire jamais de contradicteur sérieux pour contrer son catéchisme du parfait "petit républicain". Pour une fois bravo à France Inter d'inviter une intervenante qui maitrise son sujet et grand merci à Rozenn Milin d'être ce qu'elle est et pour son opiniâtreté.
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G. Le Cornec le Lundi 30 juin 2025 11:31
Le breton est une langue, pas une "langue régionale", une invention administrative française pour nier en réalité le statut de langue au basque, au breton, au flamand, à l'occitan en particulier. Cette notion délétère a des conséquences incalculables, puisqu'aujourd'hui par idéologie et surtout calcul (obtenir un strapontin, une planque), cette dénomination généralisante et aliénante, est reprise par des groupes de gauche en général afin d'obtenir l'aumône de "Régions" aussi artificielles que sans perspectives. Qui croit que l'avenir du basque est lié à la Région Nouvelle-Aquitaine ? En quoi la Région Nouvelle-Aquitaine aurait plus intérêt à l'enseignement du basque que l'Etat français lui-même ?? Aucun ! Arrêtons de parler de langue régionale. Ce terme est très utilisé par les militants bretons qui se raccrochent à des listes PS aujourd"hui LFI and co à chaque élection. Evidemment, la Bretagne a actuellement un statut de Région (les basques, les alsaciens, flamands, ne peuvent pas s'en prévaloir), mais ils ont réussi la tour de force de mettre le breton en minorité de "langue régionale" dans leur propre Région ! Bel exploit ! Et oui, car le concept de langue régionale, 100 % français a surtout mis le breton ou rang de pseudo-langues tel que le morvandiau ou le tourangeau. Une négation en réalité.
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Loeiz Bellec le Lundi 30 juin 2025 16:41
Je m'apprêtais à apporter ma contribution aux commentaires à propos de cette prestation scientifiquement pitoyable de Monsieur Morel, me demandant ce qu'il pouvait bien publier qui soit "acceptable" dans les grandes revues. En fait il ne publie pas grand-chose. Tout juste un article retrouvé par researchgate.net. Et puis je me suis dit que, de toute façon, je ne ferais pas mieux que Philippe Blanchet pour sa critique méthodique du livre de B. Morel: B. Morel cumule tous les biais à éviter, jusqu'à l'argument d'autorité qu'il utilise sous une forme "familiale" que j'avais déjà entendue dans la bouche d'un député LFI: "Ma grand'mère parlait occitan. Et moi-même je viens de Clermont-Ferrand". Sous entendu: Je suis donc bien placé pour parler de ce sujet. Eh bien moi, figurez-vous,Monsieur Morel, mon grand-père lisait le journal. Alors je suis bien placé pour parler de littérature française! Bravo Rozenn Milin pour cette prestation qui nous grandit face à ces imposteurs médiatiques. A hent arall ez on a-du gant G. Le Cornec pa lâr eo ar Brezhoneg ur yezh ha n'eo ket ur "langue régionale".
Vu qu'il y a des Bretons partout dans le monde la langue bretonne n'a pas de frontières,mettre ce principe en application serait un plus pour sa promotion et son enseignement.C'est la langue spécifique à la Bretagne,vu que l'expression gallèse est présente chez nos voisins d'Anjou du Maine et de Normandie. Maintenant faut t-il s'acharner à bretonniser des toponymes dont l'origine est discutée et parfois pas d'origine celtique, vu que cela peut provoquer une division stupide entre Bretons et faire passer en général à tort les défenseurs de la langue bretonne pour des intégristes. Cette situation devient un peu similaire à ce qui s'est passé en Belgique entre wallons et flamands zone linguistique flamande qui comme le breton a reculée au bénéfice de la zone francophone. Depuis le quinzième siècle la distinction linguistique entre la Bretagne brittophone et gallèsante est attestée, on peut considérer ce parler comme le français populaire de Bretagne, français qui lui aussi contient des mots d'origine gauloise, tandis que les élites bretonnes parlaient le français standard de l'époque..L'héritage historique de la nation bretonne depuis son extension aux comtés de Nantes et de Rennes est indépendante de la question linguistique actuelle.Au de-là de ce débat ce qui est inquiétant de la part de Morel et d'autres de cette tendance c'est leur volonté de criminaliser les revendications bretonnes sous prétexte de communautarisme, en en faisant de fait un délit d'opinion.
Pour faire plus sérieux, les militants du breton ont négligé la variation dialectale du breton, ce qui favorise la visibilité du gallo.
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De Matao à Anne MerrienLe Jeudi 3 juillet 2025 09:29
Votre phrase ne veut rien dire et ne s'appuie sur rien pour le breton, si ce n'est reprendre des clichés bien ancrés chez ceux qui le ne parlent pas. En ce qui concerne la visibilité du gallo, elle est due à l'ignorance des politiques, auxquels les militants du gallo ont fait gober deux mensonges :
- l'idée d'une exacte équivalence entre breton et gallo
- l'existence d'une langue unifiée propre à la Haute-Bretagne indépendante du français
Cela leur a permis d'obtenir les mêmes droits que le breton par automatisme, sans avoir à se justifier d'aucune action ou soutien populaire. Et cela a chamboulé le rapport de force au sein du mouvement gallo : une clique de néo-locuteurs, une fois rémunéré, a imposé sa vision, jusqu'alors marginale dans le mouvement gallo, et l’usage exclusif de son jargon hors-sol. Par ignorance des politiques, les financements de la région sont entièrement dirigés pour soutenir et légitimer un néo-gallo défrancisé, tandis que les parlers populaires gallos, eux, survivent difficilement grâce à l’engagement de bénévoles sans le sou.
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Erig Pagan le Mercredi 2 juillet 2025 17:07
Je rebondis sur le commentaire de Loeiz an Argoat. Effectivement si on n'a eu que 2000 (en étant optimiste) manifestants pour Diwan,on peut répondre : . Pourquoi le choix de Rennes, loin de la Bretagne brittophone ? Rennes ville antifa par excellence où on pouvait craindre de voir les drapeaux palestiniens se mêler aux drapeaux bretons (ce qui n'a pas manqué de se produire semble-t-il). . Pourquoi avoir invité les Bretons à venir dans cette écriture à la con.ne qui classe tout le mouvement dans le wokisme le plus débridé ? (Par ailleurs comment écrit-on les chanteurs-teuses en breton, ar g.c'h.aner.ien.ezed ?) . Le site de Diwan écrit d'ailleurs dans cette écriture . Doit-on être réduits à être l'infime minorité au sein de l'extrême gauche qui par ailleurs doit regarder de travers les Bretons proches de leurs racines et donc par définition "de souche". . Les catalans avaient pu progresser en s'alliant en faisant abstraction de leurs options politiques au sens strict, puis ont reculé après scission. Bref c'est du suicide les yeux grands ouverts.
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De Victor Giquel à Erig PaganLe Jeudi 3 juillet 2025 08:50
Il semble vous avoir échappé que Rennes est la capitale administrative de la Bretagne, là où siègent les administrations auxquelles étaient adressées les revendications (région Bretagne, préfecture). Vous semblez aussi ne pas connaître la réalité du breton aujourd'hui : en 2025, Rennes est la ville où l'on compte le plus d'enfants à apprendre le breton, devant Vannes et Nantes il me semble. Et cette manifestation était organisée pour l'avenir des enfants bretonnants.
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Erig Pagan le Vendredi 4 juillet 2025 08:15
Pour Victor : effectivement les chiffres des manifestants montrent à quel point le choix de Rennes était judicieux. Lesdites autorités ont dû trembler. A comparer avec Guingamp après le retoquage partiel de la loi Molac.
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TY JEAN le Vendredi 4 juillet 2025 11:27
Merci à Rozenn Milin,mouchant parfaitement ce personnage qui n'a sans doute jamais ouvert un dico de breton ou d'Histoire des pays celtiques.Ce n'est qu'un triste exemple de plus d'un spécialiste de tout et de rien,membre ou non des dits observatoires écumant les plateaux tv à longueur de journée.
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KLT le Vendredi 4 juillet 2025 18:24
Benjamin Morel a ses entrées partout, CNews, France Info, La Chaine Parlementaire, BFM etc il représente une sorte de consensus de l'establishment français, toutes tendances confondues. Il faut en être bien conscient. Il a le profil type de ce que l'on peut retrouver dans l'Administration, des organismes comme le Conseil d'Etat, le Conseil Constitutionnel, les Assemblées etc
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kris braz le Samedi 5 juillet 2025 09:48
Tristement, ce sont les propos de ce médiocre n'ayant quasiment rien publié (et prof à la fac la plus réac de France) qui risquent d'être retenus par des auditeurs brainwashés à la vulgate fascisto-républicaine française. Pas la peine d'avoir des arguments, suffit d'affirmer des fausses vérités.