Fin de l'expérimentation de radio numérique en onde moyenne en Bretagne : Un avenir prometteur pour le DRM.

Depuis le 21 février dernier l'émetteur de Littoral Média, situé à Saint-Gouéno, dans les Côtes d'Armor, diffusait un programme test de radio numérique en mode DRM sur la fréquence de

Depuis le 21 février dernier l'émetteur de Littoral Média, situé à Saint-Gouéno, dans les Côtes d'Armor, diffusait un programme test de radio numérique en mode DRM sur la fréquence de 1593 kHz, avec une puissance de 14 kW RMS. Prévue à l'origine pour durer jusqu'au 30 avril, l'expérimentation été prolongée de deux mois, le CSA ayant autorisé LITTORAL AM à poursuivre l'exploitation de l'émetteur, afin de permettre la finalisation des mesures. L'émetteur de St-Gouéno, a donc cessé sa diffusion ce 30 juin à minuit. L'heure est désormais au bilan.

Pour conduire cette expérimentation et réaliser les mesures sur le terrain, le personnel technique de Littoral AM a effectué des parcours à bord d'un véhicule équipé d'un banc de mesure couplé à un système de réception embarqué. La campagne a porté sur les principaux axes routiers bretons, mais aussi sur des axes secondaires. Des relevés ont également été réalisés dans plusieurs villes, afin de déterminer les valeurs de champ, les conditions de réception et de décodage du signal DRM dans des environnements fortement urbanisés.

Cette expérimentation, outre le fait de valider les installations et les équipements techniques du centre émetteur, avait pour objectif de mesurer la qualité de réception du signal DRM tant en configuration mobile qu'en fixe (indoor). Une étude, qui doit être finalisée dans les jours qui viennent, va venir conclure cette expérimentation de grande envergure. Ce document, qui doit être remis au CSA ainsi qu'à divers acteurs du secteur, reprendra l'ensemble des éléments des mesures conduites sur le terrain. Il permettra notamment de donner une vision exhaustive et précise de la réception du DRM dans les zones urbaines, suburbaines et rurales.

D'ores et déjà, les premiers éléments de cette campagne de mesures laissent apparaître que la diffusion en DRM dans la bande hectométrique permet une très bonne réception dans les zones rurales et peu urbanisées. Les mesures ont permis entre autre de constater que le signal était parfaitement décodé à près de 130 km de l'émetteur de St-Gouéno (pour une valeur maximale de champ de 39dBµV/m). En revanche, la réception du signal DRM en milieu urbain est très variable, et liée à l'environnement radioélectrique et à la densité des constructions. Ainsi dans des villes comme Rennes, Quimper ou Morlaix, le niveau de bruit permet rarement l'acquisition correcte des données audio, même dans le cas d'un encodage garantissant la robustesse du signal. Le taux d'erreurs reste trop critique, malgré un niveau de champ acceptable.

Il convient cependant de souligner que la puissance de l'émetteur de Saint-Gouéno en mode DRM ne dépassait pas 14 kW, ce qui est largement insuffisant pour couvrir correctement les villes situées à la limite de la zone de service. Quelques tests réalisés en mode analogique, avec une puissance de 25 kW ont permis de constater que le signal était nettement mieux reçu dans les villes où le DRM restait indécodable. La question de la sensibilité des récepteurs « grand public » et le soin apporté à la partie décodage de ces derniers seront déterminants dans le cadre de la réception du DRM en milieu urbain. A noter que dans la chaîne de diffusion, il faudra également prévoir la possibilité d'un complément de diffusion sur les grandes villes. Les systèmes pourront être parfaitement complémentaires (réémetteurs AM en SFN, duplication en DAB+…).

Enfin, en réception nocturne, l'émetteur allemand de Langenberg, qui partage la fréquence 1593 kHz et qui diffuse en mode DRM avec 24 kW perturbe fortement la réception du signal de l'émetteur de St-Gouéno, particulièrement sur la partie orientale de la Bretagne.

L'étude complète des données fournies dans le cadre de cette expérimentation donne un éclairage nouveau sur la diffusion en DRM dans des conditions réelles d'exploitation d'un émetteur DRM, pour une couverture régionale. Cette « photographie » technique s'avère très utile au moment où la radio numérique s'apprête à devenir réalité en France. Elle apporte un regard objectif sur la possibilité de déployer la diffusion en DRM en complément naturel des autres modes de radio numérique.

Le rapport complet de l'expérimentation de diffusion DRM en Bretagne doit être remis au CSA dans les jours à venir. Une synthèse de ce travail sera également rendue publique sur les sites de DR France, et de Littoral AM.