Quand il ne reste plus beaucoup de jours, il en reste encore néanmoins. Et le peu qui reste est parfois, (toujours ?), suffisant pour la découverte. Aussi, si vous ne les connaissez pas encore, partez en direction de la Maison de la Bretagne vous régaler au regard de l'exposition des œuvres de Matthieu Dorval et Chloé Batissou qui se termine le 30 janvier prochain.
La Bretagne est en Europe une terre de finitude, de Finistère ; mais il en est d'autres des Finis Terrae sur ce continent de Galice en Irlande, de Land's end en Penn ar Bed, Penn yr Byd en passant par les Cornouailles britanniques. Le parti pris du peintre et de la journaliste est de nous donner à voir, à goûter devrais-je dire avec délicatesse et retenue, l'âme et les couleurs offertes et cependant secrètes de ces terres, éloignées des préoccupations du centre de l'Europe. Discrètement, Chloé Batissou nous fait partager la vie des personnages peuplant ces paysages ouverts sur le large et la violence de l'Océan, laquelle est adoucie par la palette caressante et ocre de Matthieu Dorval ou au contraire exacerbée par un trait plus franc et des couleurs sombres, le "glaz" breton ce bleu ou vert selon que vie ou pas coule dans les éléments.
Ce miroir poétique de la vie dans ces espaces à faible densité de population n'est pas sans nous évoquer une filiation que ne renie pas le peintre ; en effet la "Punta Estaca" de Barres n'est pas sans rappeler un Henri Rivière ou "The Three Sisters" un Jules Paressant ; oserais-je un parallèle avec le grand Mathurin Méheut pour les croquis de personnages ?
Les textes aussi, découpent le paysage sur lequel les vents se déchaînent et donnent la parole à ceux qui en vivent et y vivent en toute harmonie.
Dépêchez-vous de prendre le chemin de la Maison de la Bretagne
8, rue de l'Arrivée
75015 Paris