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- Chronique -
Europe : le sommet qui ouvre les bras à l’intégration politique
Si ce n'est pas le sommet de la dernière chance, le Conseil européen qui s'ouvre ce jeudi est capital. C'est cette semaine que l'Europe décide de son avenir politique. Que peut-il se
Par Emmanuel Morucci pour Team Europe le 28/06/12 10:10

Si ce n'est pas le sommet de la dernière chance, le Conseil européen qui s'ouvre ce jeudi est capital. C'est cette semaine que l'Europe décide de son avenir politique. Que peut-il se passer durant ces rencontres qui confirment, et c'est la crise qui nous l'apprend, qu'il existe une forte interdépendance entre les États-membres et pas seulement au niveau économique. Pour les peuples et gouvernants c'est sans doute difficile d'abandonner des parts de souveraineté et c'est pour cela que la communication est compliquée.

Cinq gros sujets attendent les chefs d’État et de gouvernement : la Grèce, bien sûr mais aussi et surtout la crise des dettes souveraines associée à celle du système bancaire, la nécessaire croissance dont la Commission européenne a posé les exigences il y a plus d'un an maintenant et un manque de gouvernance européenne.

Dettes, croissance et gouvernance, voilà le triangle dangereux pour les dirigeants européens qui engendre toute une série de cercles vicieux : les banques en mauvaise santé ne peuvent financer l'économie et une mauvaise économie ne peut aider les banques. A cela s'ajoute la crise des dettes privées.

Le jeu est donc complexe pour le Conseil européen. Il s'agit de relancer la croissance mais encore faut il définir le type de relance et annoncer les moyens concrets mis en oeuvre. L'objectif ici est de rassurer les marchés et d'augmenter la capacité de confiance des États-membres.

Dans le même temps, et c'est un sujet de discussion, il convient de renforcer la rigueur budgétaire par des réformes structurelles et des investissements bien ciblés.

Une proposition possible est de passer par une reprogrammation des fonds structurels européens notamment ceux programmés et non dépensés. Il reste en effet des fonds de la période 2009/2010 qui pourraient revenir dans les budgets des États-membres.

Le sommet aborde dans son programme déjà chargé la question des ressources propres et donc revoir les perspectives financières. Les gouvernants reprennent ici les recommandations spécifiques par pays proposées par le Conseil européen du 30 mai.

Un pas vers l'Union bancaire et la nomination de l'institution qui devrait être le superviseur européen. La banque centrale européenne pourrait devenir ce superviseur et être dotée de plus de pouvoirs. Ce qui est réclamé par plusieurs pays.

Le sujet qui fâche le nouveau président français avec la chancelière allemande est celui qui touche à l'Union budgétaire et le renforcement du mécanisme européen de stabilité. La question des Eurobonds, approfondissement en matière d'intégration budgétaire, devrait se traduire par l'adoption de deux mesures importantes (2packs).

Enfin, une plus forte intégration, et donc le transfert de souveraineté vers la dimension européenne qui ne peut passer que par le renforcement de la légitimité de la démocratie européenne. Elle est nécessaire si intégration bancaire et budgétaire.

Et pourquoi pas l'existence d'un président de l'Union européenne alors président du

Conseil et de la Commission.

Le moment est grave et nous ne sommes pas à une croisée des chemins, rappelait ce mardi le commissaire européen Michel Barnier. Ou bien on va vers l'intégration et cela nécessite du courage politique dans chaque pays et collectivement ou bien c'est le détricotage du projet européen et pas seulement de la zone euro.


Emmanuel Morucci

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Emmanuel Morucci est docteur en sociologie de l'Europe et des Organisations. Auteur d'une thèse sur les processus d'européanisation (l'Eglise catholique et l'Europe, l'européanisation du Finistère, il est président de la Maison de l'europe de Brest et Bretagne ouest et membre du reseau des conférenciers de l'Union européenne (Team Europe).
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Vos 5 commentaires
Michel Roudot Le Jeudi 28 juin 2012 11:10
La solution ça n'est certainement pas un président tout puissant, c'est plutôt une augmentation des pouvoirs du parlement et du comité des régions. Et une élection plus démocratique de ce dernier. Et la suppression du conseil. Et l'élection de la commission.
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Pierre CAMARET Le Jeudi 28 juin 2012 11:34
Je trouve cet article tres pertinent, avec une tres bonne vision des "choses a faire ""
Well attendons les comportements face a un abandon de souverainete (qui est deja bien entamee).
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Ar Vran Le Jeudi 28 juin 2012 12:34
Chouette si cela pouvait se réaliser,
je cite "Enfin, une plus forte intégration, et donc le transfert de souveraineté vers la dimension européenne qui ne peut passer que par le renforcement de la légitimité de la démocratie européenne. Elle est nécessaire si intégration bancaire et budgétaire. Et pourquoi pas l'existence d'un président de l'Union européenne alors président du Conseil et de la Commission."
Comme cela la Bretagne serait plus européenne et un peu moins française...
Peut être pourrions nous dire dans quelque temps que "à quelque chose malheur est bon"? ....
A suivre...
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Paul Chérel Le Jeudi 28 juin 2012 17:16
Dans l'article, je relève le titre où je vois intégration politique et je le mets directement en face des derniers paragraphes qui en parlent introduits par le mot "enfin". Tout ce qui est entre les deux, ce sont des élucubrations, des idées, des espoirs et plutôt la charrue avant les bœufs. Est-on ou non capable d'envisager une gouvernance européenne dotée de tous les pouvoirs que l'on appelle en français pouvoirs régaliens ? That is the question ! Et la réponse est NON tant que l'on aura des petits chefs jaloux des pouvoirs qu'ils ont accaparés et qu'ils sont bien incapables d'assumer sérieusement. Paul Chérel
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Michel prigent Le Vendredi 29 juin 2012 05:55
Paul Chérel a bien résumé la problématique en faisant remarquer que les "élucubrations" ne sont que des mesurettes comme les fonds structurels et tout ce verbiage alambiqué comme le savent si bien faire les politiques et les avocats dont l'intérêt, voire le métier est de complexifier les choses simples et de gagner du temps pour retarder la mise en œuvre de la seule gouvernance crédible adaptée à l'UE, le FEDERALISME.
Or le fédéralisme, la droite et la gauche française qui croient encore que la France est une grande puissance n'en veulent pas contrairement à l'Allemagne, de Gaulle avait dit non à une armée européenne, Balladur en 1994 avait dit non à une « fédéralisation des politiques budgétaires déjà proposée par les députés allemands Schaüble (ministre actuel de Merkel)et Lamers »...et bien, il faudra qu'ils s'y fassent et je compte beaucoup sur Angela pour mettre au pas tous ces impécunieux du Club Med dont la France qui mendient la caution de la vertueuse Allemagne pour pouvoir continuer à emprunter à bon compte et faire la fête.
Tout breton éclairé garde encore en mémoire l'enthousiasme des années 50 et 60 qui voyait l'avènement inévitable de l'Europe Fédérale à brève échéance porté par les partis fédéralistes bretons et même par les centristes comme l'UDF.
Les Nationalistes et souverainistes français, RPR, PS, PC, radicaux ont tout fait capoter pour préserver leur situation de petits chefs du village France au détriment de l'intérêt général d'une Europe Puissance mondiale….50 ans de perdus !
L'heure du changement, dans la crise et la douleur est venue...Ce n’est pas trop tôt !
Après des siècles de morgue, de colonialisme extérieur et intérieur, la France va connaître, juste retour des choses, les affres de la vassalisation, du renoncement, voire de la soumission au pire, mais tout le moins, puisque la structure européenne sera infiniment plus démocratique que notre organisation oligarchique, les vertus de la concertation, de la rigueur et de la coresponsabilisation au service de l'intérèt commun.
Vive MERKEL Présidente des Etats-Unis d'Europe !
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