Les directions régionales des affaires culturelles ont été mises en place dans les régions entre 1974 et 1976. Elles disposent de moins en moins de crédits leur permettant d'intervenir dans la vie culturelle des régions, l'État étant aujourd'hui dans une situation budgétaire difficile. Ses services cherchent donc actuellement à verrouiller des situations pour conserver leur rôle d'influence envers et contre tout.
Depuis la promulgation de la loi du 4 janvier 2002, elles suscitent la création d'Etablissement Public de Coopération Culturelle avec les régions et les départements afin de mettre la main sur des structures culturelles régionales existantes qui ont, elles, un authentique fonctionnement associatif. C'est notamment le cas pour les centres régionaux du livre (CRL), ainsi qu'on le constate actuellement dans plusieurs régions, dont la Bretagne.
Tels est l'enjeu du débat actuel lors de la session du Conseil régional. Pour mieux comprendre ces situations complexes, reprenons un peu d'histoire.
Venue tardivement par rapport à bien d'autres pays, la liberté d'association existe en France depuis un peu plus d'un siècle. Après des tentatives infructueuses en 1882 et en 1883, Pierre Waldeck-Rousseau, président du Conseil et ministre de l'Intérieur et des Cultes en 1899, présenta un projet de loi. Cette fois, le texte fut adopté par les deux assemblées en juin 1901, promulgué le 1er juillet et publié au Journal Officiel le 2 juillet 1901 ; c'est la fameuse " loi 1901 " qui régit aujourd'hui toute association.
Il en existe près de 800 000 aujourd'hui en France et il s'en créé 60 000 nouvelles chaque année. Elles sont une des cellules de bases de notre démocratie. Leurs 20 millions d'adhérents prennent en charge de très nombreuses activités dans les domaines de la santé, de l'action sociale, de l'éducation, du sport et de la culture, activités non prises en compte par la sphère marchande, ni par les pouvoirs publics. Facteur irremplaçable de lien social entre les habitants de notre pays, elles constituent un lieu d'apprentissage des responsabilités et de pratique de la démocratie participative. Le droit d'association est une conquête de la République, on ne le dira jamais assez.
Anjèle Jacq